Questions sur un dé confinement

Voici le courrier que nous avons adressé au maire sur divers thèmes liés au dé confinement à Saint Gratien. Vous pouvez lire ensuite la réponse du maire. À suivre nos commentaires.

Monsieur le maire,

Bien que n’ayant plus d’espoir d’obtenir de réponses[1] ou d’informations de votre part – ce qui explique que dorénavant M. le Préfet soit aussi en copie, comme les autres élus de la commune, afin qu’il y ait une trace de nos courriers à votre attention -, nous nous permettons de faire quelques remarques et propositions pour cette période de dé confinement dans notre ville.

Réouverture des écoles

Le 11 mai les écoles de St Gratien n’ont pas été rouvertes et resteront closes « jusqu’en septembre 2020 », et ce, comme les crèches, les accueils périscolaires, les cantines, et les centres de loisirs, « au motif que la circulation du virus est encore trop importante [en ville] ».

Cette décision a été prise sans consultation aucune, ni des enseignants, ni des parents d’élèves ou d’enfants des crèches, ni du personnel municipal concerné, ni des élus. Cette non-réouverture sans concertation, quasi unique dans tout le département, ne serait pas sans effets négatifs importants si elle devait être maintenue. Si nous comprenons bien l’importante complexité de la reprise des classes, il nous apparaît que laisser les élèves sans contact direct avec les établissements scolaires aurait des conséquences néfastes majeures. Dans l’immédiat, certaines familles vont être confrontées à des difficultés considérables si les parents doivent impérativement reprendre le travail[2], ou surtout si les enfants n’ont pas ou ont difficilement, pour de diverses raisons, accès à l’enseignement à distance. Pour de nombreux élèves fragiles, cette si longue absence de l’école risque d’être catastrophique, particulièrement si rien n’est mis en place en parallèle. Des villes ont imaginé des dotations de tablettes, ou l’instauration d’un système municipal de soutien scolaire ou encore ont très largement étoffé leur site internet de ressources pédagogiques numériques. Est-ce envisagé à Saint Gratien ?

Cet été, qu’en sera-t-il des centres de loisirs, des activités éducatives, sportives, artistiques, culturelles en direction de ces enfants qui auront tant besoin de se retrouver ?                                                                                                           

Enfin, il serait très utile que nous puissions nous appuyer sur deux expériences bien concrètes, à savoir le problème de contamination survenu à l’école Grusse Dagneaux au tout début du confinement, et le déroulement de l’accueil et de l’enseignement dispensé à Jean Zay pour les enfants de soignants. Des informations précises sur ces deux points ne pourraient qu’enrichir l’étude d’un plan de réouverture des écoles. 

D’autre part,  nous nous interrogeons sur le devenir du personnel d’entretien, les Atsem des maternelles… Tout le monde au chômage ? Jusqu’en septembre ? 

Toutes ces décisions sans concertation ne feront qu’aggraver les problèmes économiques de cette crise sanitaire.

Pour examiner ensemble toutes ces questions, et travailler, en partenariat et concertation avec parents, enseignants, élus, personnel municipal, à un plan de réouverture des écoles et crèches en toute sécurité sanitaire pour le personnel et les enfants accueillis, nous vous demandons de convoquer en premier lieu une Commission scolaire élargie aux parents élus et aux directions d’écoles, à caractère exceptionnel, avec le souhait qu’y soient associés les médecins et/ou infirmières scolaires de notre secteur, les représentants de la Préfecture et de l’IEN, et qu’à sa suite, soient convoqués les membres de droit des conseils d’école dans chacun des 14 (7 maternelles et 7 élémentaires) établissements scolaires de notre territoire.

Ces réunions pourraient se faire tout ou partie à distance. Leurs tenues constituent une des conditions pour gagner la confiance des différents acteurs de la communauté éducative, dans un contexte de crise sanitaire.

Réouverture des lieux culturels et sportifs

Le 12 mai, vous avez décidé de ne pas rouvrir les lieux culturels de la commune, car «  il est nécessaire que nous soyons tous très vigilants pour éviter une seconde vague ». À l’heure où nombre de Gratiennois.e.s pourraient passer une partie importante de l’été dans notre ville, pour des raisons diverses, il est difficile d’imaginer que ces espaces qui occupent une place essentielle dans la vie locale, ne rouvrent pas, au moins pour une partie d’entre eux. Là encore, nous souhaiterions être associés à cette réflexion. En ce qui concerne les équipements sportifs, du moins pour ceux qui permettent la pratique de sport individuel, envisagez-vous leur réouverture avec des consignes y assurant la sécurité ? Et qu’en sera-t-il de parcs et jardins durant la période estivale ?  

La non-réouverture des espaces culturels et sportifs risque d’avoir pour conséquence une aggravation du problème économique qui suivra le confinement. Les éducateurs et éducateurs sportifs vont tous être au chômage partiel jusqu’en septembre alors qu’ils pourraient retrouver leur activité si la commune suivait les directives tout à fait applicables des ministres concernés.

Masques usagés et salubrité publique

Depuis la distribution de masques par la ville, et leur mise en vente dans les grandes surfaces, nous constatons que plus en plus de masques et de gants en latex jonchent les rues de Saint Gratien (voir photos ci-après). Nous attirons votre attention sur le fait que, contrairement à d’autres villes, le mode d’emploi glissé dans les pochettes des masques distribués par la ville ne contient aucune préconisation quant au sort post utilisation des masques : destruction, jet dans une poubelle exclusivement, à déposer dans un sachet fermé juste avant le passage des éboueurs.

Il s’agit là d’un problème de salubrité publique, ces déchets étant potentiellement porteurs de virus et pouvant mettre en danger les personnels chargés du nettoyage et les habitant.e.s. Nous vous demandons donc de rappeler par voie d’affichage et sur le site web les dangers de telles pratiques et de prendre un arrêté municipal les interdisant sous peine d’amende.   

Marché et obligation du port du masque

Le marché municipal a rouvert depuis le 10 mai et le port du masque y est obligatoire. Pourtant, des clients s’y présentent sans masques et sont autorisés à y pénétrer, malgré la présence de six policiers municipaux[3] ce mercredi. Nous suggérons que les policiers municipaux à l’entrée soient munis d’une boîte de masques pour éventuellement pouvoir en équiper les Gratiennois.e.s qui n’en sont pas porteurs. Par ailleurs, votre tour du marché dimanche matin a pu vous permettre de constater comme nous, que des clients ou des commerçants portaient leur masque de façon non appropriée (bavoir, serre tête, etc.).

Là aussi, il s’agit là d’un problème de salubrité publique.

D’autre part, des commerçants nous ont fait remarquer que le marquage au sol n’était pas complet et qu’ils avaient dû eux-mêmes tracer à la hâte les marques nécessaires à la distanciation physique.                                                                                                     

Dépôts de bilan d’entreprises sur la commune

Nous avons été informés par des clients de la fermeture du salon de coiffure derrière l’agence BNP. Il s’agirait d’un dépôt de bilan suite aux mesures de confinement. Nous souhaiterions connaître les mesures mises en œuvre par la ville pour venir en aide aux entreprises dont le siège est sur la ville et plus particulièrement ce qui n’a pas pu permettre dans ce cas, malgré la panoplie de mesures gouvernementales, d’éviter ce dépôt de bilan-ci ? Nous vous remercions également  de nous communiquer le nombre et l’activité des enseignes qui se seraient manifestées auprès de vos services pour l’étude d’un soutien financier ponctuel dans le cadre de la crise.

Braquage en ville

Intermarché a fait l’objet hier soir d’un braquage par un homme masqué (masque en tissu noir, comme sa tenue). Avez-vous prévu comme devant le marché un déploiement spécifique de forces de police pour éviter à l’avenir ce type d’action, qui avant aurait pu paraître suspecte et peut être évitable par la vigilance de chacun ?

Conseil municipal

L’installation du Conseil municipal approche, visiblement avant le 28 mai. Nous réitérons notre demande de délocalisation dans la salle Georges Brassens pour que la sécurité sanitaire des élu.e.s et du personnel communal soit totalement assurée. Ce n’est pas le cas de la salle des mariages, trop exiguë, particulièrement pour les déplacements lors des opérations de vote à bulletin secret, indispensables pour l’élection du maire et des adjoint.e.s.

Avec nos sentiments respectueux,

Isabelle Volat et Stéphane Bauer, conseiller-e municipal-e du groupe SGSEC 2020

[1] Sur nos 5 précédents courriers, un seul a fait l’objet d’une réponse. Et encore, elle était partielle, puisqu’elle  ne traitait pas l’ensemble des éléments que nous vous rapportions ou suggérions.

[2] Notamment avec la fin du paiement du chômage partiel à partir de fin mai.

[3] Dans votre réponse à notre lettre du 30 mars, vous nous aviez écrit ne pas pouvoir mobiliser la police municipale mobilisée à d’autres tâches en ville. Nous vous demandions à l’époque, la présence d’un policier à l’entrée du marché…

La réponse du maire ci-dessous

Madame, Monsieur,

Par mail reçu le jeudi 14 mai dernier, vous m’avez interrogé sur plusieurs sujets liés à la COVID-19. Je vous rappelle que depuis le début de la pandémie, je vous adresse comme à l’ensemble des élus du conseil municipal un point régulier des actions que nous menons pour aider et protéger l’ensemble des Gratiennois.

Afin de rouvrir les écoles au mois de septembre prochain, dans les meilleures conditions possibles, j’ai décidé d’organiser des groupes de travail comme ceux qui s’étaient réunis, il y a quelques années, pour l’organisation des TAP. Vous serez informés de la date de leur tenue le moment venu et concernant les centres de loisirs, les activités reprendront lorsque nous pourrons y assurer les conditions sanitaires optimales pour les enfants comme pour le personnel.

Au sujet de la réouverture des équipements culturels et sportifs, ils rouvriront selon les possibilités que nous avons d’en assurer la sécurité sanitaire et selon les directives nationales. A ce jour, j’ai donc décidé de rouvrir la médiathèque Théodore MONOD en « drive « à partir du mercredi 20 mai prochain afin de permettre aux Gratiennois d’emprunter de nouveaux livres tout en maintenant la sécurité de chacun.

Avant de me reprocher le fait que quelques personnes jettent leur masque sur la voie publique, je suis surpris que vous ne vous félicitiez pas que notre commune ait pu fournir 2 masques par foyer ajoutés au masque envoyé à chaque personne âgée de plus de 70 ans et, tout ceci avant le 11 mai ! En effet, peu de municipalités ont pu tenir ces délais en raison de grosses difficultés d’organisation en cette période difficile de pandémie. Vous pouvez complimenter avec nous  tous les services qui travaillent d’arrache-pied dans l’intérêt des habitants ce qui lui laisse peu de temps pour répondre à toutes vos sollicitations! Quant à l’inscription ou pas du pictogramme que vous proposez, je ne suis pas certain que celui-ci change le comportement de ceux qui ne respectent pas la propreté de nos rues.

Par ailleurs,  présent lors de la réouverture du marché municipal du dimanche 10 mai, Monsieur Francis Docquincourt conseiller délégué au commerce local avait en sa possession des masques chirurgicaux qui ont été proposés aux clients du marché couvert lorsque ceux-ci n’en avaient pas et la Police municipale a bien eu la consigne de  faire respecter le port du masque tel que cela est indiqué sur les affiches à l’entrée du marché. Toutefois, la fourniture de masque a été faite pour la réouverture et en attendant que tous les masques en tissu fournis par la Ville soient distribués et puissent être lavés par chacun. Maintenant, chaque client doit venir avec son propre masque.

Sinon, je n’ai pas eu, à ce jour, d’enseigne gratiennoise qui se soit manifestée auprès de moi,  pour m’ indiquer un dépôt de bilan.

Concernant la date et le lieu d’installation du nouveau conseil municipal, vous recevrez dans la journée la convocation pour assister à celui-ci, avec la date et le lieu puisque le décret est paru ce jour, vendredi 15 mai.

Enfin, vous avez également envoyé ce mail aux élus du conseil municipal sur leur adresse personnelle. Plusieurs d’entre eux m’ont fait part de leur mécontentement. Aussi, si vous souhaitez, à l’avenir leur adresser un courriel, je vous remercie de l’envoyer uniquement sur la boite mail suivante : elus@mairie-saintgratien.fr .

Salutations distinguées

Julien BACHARD, Maire

À suivre…

Pour la gratuité des masques

L’appel de l’Humanité pour la gratuité des masques

masques gratuits 3Dans les jours qui viennent commence une nouvelle étape qui nous permettra peut-être de retrouver progressivement une part de liberté. Les trois semaines qui nous séparent du mois de juin correspondent à la phase d’incubation du virus ; il sera donc possible d’ici là d’avoir une évaluation sur l’évolution de l’épidémie, et surtout sur la possibilité d’une deuxième vague de Covid-19.

La prudence doit donc être de mise même si de nombreux facteurs montrent actuellement une diminution de son intensité. Dans ce contexte, il serait indispensable de continuer à protéger plus efficacement les personnels soignants, à multiplier les tests, et de rendre gratuits les masques de protection. C’est d’ailleurs un principe constitutionnel du droit à la santé, et du devoir de l’État de protéger les populations.

C’est le sens de la campagne lancée par L’Humanité pour obtenir la fourniture gratuite des masques aux citoyens. Car dans le contexte actuel les masques ne peuvent être considérés comme de simples marchandises qu’on étalerait aux caisses des supermarchés : ils représentent un moyen de protection collective et un outil de santé publique. En conséquence, ils doivent être gratuits. Certains pays européens l’ont déjà décidé. Des collectivités locales également. Pourquoi le gouvernement de la sixième puissance mondiale ne le pourrait-il pas ?

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masques gratuits

L’affaire des masques de protection devient le sparadrap rouge collant aux basques du pouvoir.

Il y eut d’abord ces mensonges en séries sur leur inutilité pour camoufler une pénurie qui n’a rien de naturelle. Celle-ci découle d’une part de la destruction de nos industries textiles considérées comme dépassées par les grands penseurs du libéralisme et leurs serviteurs au pouvoir depuis des décennies, et d’autre part des choix de réduction des crédits publics poussant au « zéro stock », également présenté comme le nec plus ultra de la modernité. Cette pénurie a mis en danger soignants comme patients. Elle est sans doute responsable de nombreuses contaminations et décès.

Puis au fil des semaines, le masque est devenu utile, indispensable même, alors que les soignants continuaient d’en manquer. Et le pouvoir souhaite désormais le rendre obligatoire dans les transports publics.

Depuis quelques jours, ce qui n’existait pas tombe par paquets de millions, mais sur les étals des supermarchés, comme produit d’appel pour attirer le chaland qui devra demain reprendre les transports en commun. Le scandale est encore plus gros quand on sait que cette opération a été annoncée tambour battant il y a huit jours dans un communiqué commun de la Fédération du commerce et de la distribution et de secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, et présentée comme un haut fait d’armes. De qui se moque-t-on ? Une commission d’enquête parlementaire doit rapidement faire la clarté la plus nette sur une affaire qui a plus à voir avec le mercantilisme qu’avec la santé publique.

Les masques ne peuvent être des marchandises étalées aux caisses des supermarchés pour grossir le ticket de caisse, attirer et fidéliser les clients.  Ils sont un moyen de protection civile et collective, et un outil de santé publique. A ce titre, ils devraient être assurés, en lien avec les collectivités, par les services de la Sécurité civile. Si les travailleurs contraints de reprendre leur activité venaient à contracter le virus faute d’avoir pu accéder à des masques de protection, l’État serait comptable d’une mise en danger délibérée de la vie d’autrui. Et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen nous rappelle que « la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration ». Et, l’article 11 du préambule de la Constitution confirme bien ce « droit à la protection ». En conséquence, les masques doivent être gratuits.

Certains pays européens l’ont décidé. Des collectivités locales également. Pourquoi le gouvernement de la sixième puissance mondiale ne le pourrait-il pas ? Ce pays où l’argent des dividendes continue de couler à flot, ce pays où l’on peut en une nuit débloquer des milliards pour consolider des entreprises dont la trésorerie est loin d’être à sec. Pourquoi une famille de quatre personnes qui a déjà du mal à joindre les deux bouts doit encore alourdir ses dépenses du mois de 80 à 150 € pour assurer sa santé et celle des autres ? On nous dit que les prix des masques seront bloqués en deçà de 1 euro, soit peu ou prou leur prix de revient. Pourtant, plusieurs témoignages indiquent que non seulement ce prix est pour l’instant fictif, mais qu’en plus on trouvait en janvier des masques à seulement 8 centimes. Une prise en main par L’État imposant la gratuité couperait court à toute tentative de spéculation.

Réclamons partout et par tous les moyens la gratuité des masques. Il en va de l’intérêt public. Et, pour une fois, appuyons nous sur cette déclaration de Mme Agnès Buzyn le 29 janvier dernier : « si un jour nous devions proposer à telle ou telle population ou personne à risque de porter des masques, les autorités sanitaires distribueraient ces masques aux personnes qui en auront besoin » C’était certes pour cacher la pénurie. Mais, aux actes maintenant ! Lançons un grand mouvement pluraliste pour la gratuité des masques !

Pour le budget masque d’une famille il faut compter 200 euros par mois, estime Alain Bazot.

Tout le monde ne pourra pas s’offrir le masque arboré, mardi, par Emmanuel Macron dans une école des Yvelines. Fabriqué par la bonneterie Chanteclair, dans l’Aube, cette protection en tissu lavable est facturée 4,92 euros pièce. Très au-dessus du prix des masques chirurgicaux, plafonné à 95 centimes l’unité. Sauf que ces derniers ne sont pas réutilisables. « Avec un masque chirurgical, disons à 60 centimes d’euro, le budget pour une famille de quatre personnes peut s’élever à plus de 200 euros par mois », estime le président de l’UFC-Que choisir, Alain Bazot, qui réclame « une mise à disposition gratuite ou à vil prix » de ces masques dans les services publics, les écoles et les transports.

Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité

Tous masqués ?

La ville de Saint Gratien annonce distribuer des masques à ses habitants. De nombreuses collectivités se sont lancées dans cette démarche à l’approche du dé confinement. Il est certain que cet équipement va être nécessaire dans bien des cas pour assurer notre sécurité sanitaire. Mais à quel coût pour les familles ?

La distribution gratiennoise pose certaines questions et nous inspire des suggestions. Les voici ci-dessous dans un courrier que nous adressons au maire.

Monsieur le maire,

La ville a annoncé vouloir distribuer des masques aux Gratiennois.e.s, à raison de deux masques par boîte aux lettres, ainsi que l’envoi en priorité aux personnes âgées de plus de 70 ans, par envoi postal nominatif. La mise sous pli est effectuée par des élus de la majorité et des personnels municipaux.

Plusieurs remarques et suggestions à ce sujet.

Qu’en est-il des personnes les « plus fragiles » ? Celles-ci ne sont pas forcément celles de plus de 70 ans, selon le Professeur Delfraissy, président du Conseil Scientifique.

Pourquoi alors ne pas s’appuyer pour une distribution efficace sur le réseau des professionnels de santé en ville pour distribuer les masques aux personnes les plus exposées ? Médecins, infirmiers, sages-femmes, kinésithérapeutes, dentistes… connaissent au mieux les besoins des Gratiennois-e-s et les urgences.

D’autre part, nous voyons en ville des masques vendus à des prix  exorbitants : des masques à 7,5 € !

Ou bien une pénurie de masques dans certaines pharmacies de la ville et de longues files d’attente ces derniers jours encore.

Nous savons également que des volontaires s’organisent pour fabriquer bénévolement des masques en tissu, avec leur propre matériel, sur leurs fonds propres.

D’autre part, nous remarquons que les salariés du syndicat Émeraude sont loin d’être tous masqués lors du ramassage des déchets. N’auraient-ils pas bénéficié de la dotation de masques de la Région ? Ils sont pourtant directement exposés à une contamination par le virus. 

Tout ceci nous amène à quelques suggestions en matière de distribution de masques :

– Une intervention de la ville auprès du syndicat Émeraude afin que tous les personnels bénéficient des protections indispensables à leur sécurité sanitaire.  

– Une distribution à tous les Gratiennois-e-s de kit de  masques gratuits – comme c’est le cas dans d’autres villes du 95 : la distribution de 3 masques « grand public » à chaque Gratiennois s’élèverait approximativement à 183 000 €, soit moins de 0,7 % du budget communal[1] ;

– Une diffusion priorisée par le réseau du corps médical installé en ville ;

– Un arrêté municipal interdisant la vente de masques grand public à plus de 5 € (prix conseillé par l’État pour cette catégorie de masques) ;

– Un arrêté municipal fixant le prix de vente de masques chirurgicaux en pharmacie à 0,95 € max (prix fixé par l’État pour cette catégorie de masques);

– La mise en réseau de tous les volontaires en ville qui fabriquent des masques et la prise en charge de leurs frais par la municipalité.

Nous réitérons notre disponibilité et celle de nos réseaux pour participer à cette opération de solidarité de distribution de masques en ville.

Avec nos sentiments respectueux,

Isabelle Volat et Stéphane Bauer, conseiller-e municipal-e du groupe « Saint Gratien solidaire, écologique et citoyen »

[1] Sur la base de notre recensement sur la base d’exemples sur le site du CIDEFE, et d’un prix moyen de 2,91 €

Écoles : rouvrir ou pas ?

Dans de nombreuses villes, parents, enseignants, élus et agents municipaux s’inquiètent de la réouverture annoncée des écoles à partir du 11 mai.

école 2020Faut-il rouvrir ou pas les écoles et les crèches, et dans quelles conditions ?

À Saint Gratien, deux jours à peine après l’annonce de la reprise des cours par Édouard Philippe, le maire a fait savoir au Préfet qu’il ne souhaitait pas rouvrir les écoles de la ville.

Renvoyer les enfants à l’école maternelle et élémentaire, ainsi que dans les crèches, dans des conditions optimales de sécurité sanitaire, apparaît effectivement comme un exercice particulièrement ardu, voire impossible. Dans notre courrier au maire du 28 avril, nous soulevions d’ailleurs nombre de questions. Les revoici pour mémoire, et la liste n’est pas exhaustive.

Comment organiser le lavage régulier des mains sous la surveillance d’un adulte, approvisionner les écoles en savon et gel, quand on connaît la configuration des toilettes scolaires des écoles de la ville ? Combien d’enfants seront accueillis, alors que le groupe de travail mis en place au Sénat pour examiner les modalités du retour en classe considère que le seuil de 15 élèves par classe est trop important ? Quid du temps périscolaire, de la réouverture du centre de loisirs le mercredi ? Comment éviter les rassemblements lors des entrées et sorties ? Quel personnel pourra gérer des horaires décalés ? Comment se déroulera le temps de cantine ? Quel personnel assurera la désinfection régulière des locaux ? Un « nettoyage minutieux » est en effet recommandé. Comment faire respecter les gestes barrières en maternelle ? Qui portera un masque ? Par qui ceux-ci  seront-ils fournis ? Faut-il envisager une formation des personnels aux gestes de sécurité en amont de la reprise ? Quel rôle de la médecine scolaire, des psychologues scolaires, quand on connaît le manque de ces personnels dans nos écoles ? école 2020-1

Assurer la sécurité sanitaire des enfants et des personnels dans de telles conditions ressemblait fort à une mission impossible. Le tout pour un bénéfice éducatif limité, au vu du nombre de semaines d’école restantes, et du fait que tous les élèves ne fréquenteront pas l’école tous les jours… Ne pas rouvrir écoles et crèches gratiennoises apparaît donc comme une décision compréhensible.

Ceci dit, l’histoire ne s’arrête pas à cette annonce.

école 2020-3Première interrogation : comment le maire s’est-il déterminé ? Nous avons été informés de l’avis de la ville au Préfet peu avant la parution d’un article dans un journal local. Autant dire que nous n’avons pas eu notre mot à dire dans cette affaire, bien que nous nous soyons manifestés auprès du maire dès le mardi 28 avril. Pourtant, si le maire « expédie les affaires courantes » en ces temps de pandémie qui empêchent toute réunion physique des élus, le fonctionnement démocratique de la commune n’est pas suspendu pour autant. C’est pourquoi nous avions proposé une réunion de la commission scolaire réunissant parents, directions d’écoles et élus pour envisager les conditions de la réouverture des écoles, ainsi qu’un Conseil municipal extraordinaire pour échanger sur l’ensemble des nombreuses questions posées par le confinement, et sa levée à venir. La consultation des conseils d’école aurait également été possible. Rien n’empêche, d’autres villes l’ont d’ailleurs fait, d’organiser des visioconférences ou rendez-vous téléphoniques pour  consulter l’ensemble des élus. À Saint Gratien, rien de tel, nous sommes informés a minima par quelques messages ponctuels du maire, lequel ne répond plus à nos courriers. Pour l’aider dans sa décision, a-t-il pris l’attache des fédérations de parents d’élèves, ou organisé un sondage parmi les parents, consulté les enseignants de la ville pour connaître leur opinion et éventuellement le nombre d’entre eux qui auraient été prêts à reprendre les cours dans les écoles ? A-t-il sondé les personnels, ATSEM, animateurs, agents des crèches ? Nous l’ignorons en ce qui concerne ces derniers, mais à notre connaissance, ni les parents ni les enseignants n’ont eu voix au chapitre. Le point de vue des premiers concernés n’aurait pourtant pu qu’éclairer la prise de décision. D’ailleurs la lettre du maire au Préfet date du lendemain de la déclaration du premier ministre présentant le dé confinement. Autant dire que le maire n’a pris le temps de consulter qui que ce soit. C’est pour nous une première question.école 2020-2

D’autre part, si les écoles gratiennoises ne rouvrent pas avant septembre, d’autres problèmes vont rester en suspens. Certains parents qui vont devoir reprendre le travail vont se trouver confrontés à des difficultés immédiates. Mais nous pensons aussi, et surtout, aux enfants qui pour des raisons diverses, suivent difficilement l’école depuis la maison : manque de matériel informatique, non-disponibilité ou impossibilité des parents pour les aider. Nombre de ces situations difficiles existent dans notre ville. Qu’a prévu le maire pour leur venir en aide, et ne pas les laisser perdre pied après six mois passés sans contact direct et régulier avec l’école et leurs enseignants ? Certaines villes procèdent à des distributions de tablettes en direction des familles mal ou pas équipées en ordinateurs. Une opération similaire est-elle envisagée dans notre ville ? La question posée au maire reste sans réponse. De même, nous nous inquiétons de la situation économique de familles aux revenus modestes, dont les enfants ne bénéficient plus d’un repas quotidien de cantine à prix relativement modéré (nous alertons régulièrement sur les tarifs trop élevés de la restauration scolaire). Là encore, des solutions existent et des communes adressent des chèques alimentaires aux familles en difficulté. Saint Gratien a-t-elle envisagé cette possibilité, d’autant que la ville ne dépense pas actuellement les sommes habituellement dédiées à l’achat des repas ? école 2020-4 En outre, se reposera à la rentrée, voire pendant l’été, la question de la mise en place d’un dispositif de soutien scolaire municipal. Une proposition que nous avions déjà faite à la municipalité, et qui peut voir le jour avec l’appui éventuel de bénévoles.

Enfin, à plus long terme, mais il n’est pas interdit de voir plus loin que le bout du dé confinement, de quelle école aurons-nous besoin demain ? Des classes à 15 élèves : qui n’en n’a pas rêvé ? Des sanitaires agréables, avec savon toujours disponible ? Du personnel de service, des ATSEM, pour accompagner les enfants se laver les mains et leur apprendre les gestes sanitaires élémentaires ? Des médecins et des infirmières scolaires en nombre suffisant, pour des visites médicales régulières de dépistage et de prévention ? Des animateurs à demeure, pour prendre en charge de petits groupes, dans d’autres locaux que la classe, pour des activités sportives, culturelles ou artistiques ? Des enseignants bien formés, y compris à l’enseignement à distance et à l’utilisation des techniques modernes de communication ? D’un système éducatif équipé en matériels informatiques, qui forme ses élèves à leur usage ?

école 2020-5Si nos écoles n’avaient pas été dans un tel état de sous-équipement matériel et humain, nul doute que leur réouverture en aurait été grandement facilitée. Comme l’hôpital, comme tous les services publics, celui de l’éducation a un urgent besoin de refondation. Ce que la crise a mis en lumière, ne l’oublions pas quand elle aura pris fin.  

        

Le maire dit « non » à la réouverture des écoles

mairie 2019Le maire de Saint Gratien a annoncé de pas vouloir rouvrir écoles et crèches de la commune.

La Gazette se fait l’écho de cet événement. Nous n’avons pas été interrogés par les journalistes, qui se sont appuyés sur des écrits de notre part pour rédiger leur article. Nous nous exprimerons plus longuement sur cette décision. À suivre donc… 

D’autre part, l’étiquette politique qui m’est attribuée dans cet article n’est pas exacte. J’ai de très bons amis et camarades chez LFI, mais je ne suis pas adhérente de ce mouvement.

Vous pouvez lire l’article ci-dessous ou via ce lien

Val-d’Oise. Saint-Gratien : le maire ne veut pas rouvrir les écoles et les crèches le 11 mai

Le maire (Lr) de Saint-Gratien (Val-d’Oise), Julien Bachard, vient d’écrire au Préfet pour lui signifier qu’il n’était pas favorable à la réouverture des écoles dans sa commune.

Julien Bachard est maire de Saint-Gratien depuis le 20 octobre 2017.

Son courrier date du mercredi 29 avril 2020. Julien Bachard, maire (Lr) de Saint-Gratien (Val-d’Oise) a écrit au préfet du Val-d’Oise Amaury de Saint-Quentin.

Objet de ce courrier : signifier au représentant de l’État qu’il ne souhaitait pas la réouverture des écoles et des crèches dans sa commune le lundi 11 mai 2020.

« Manque d’informations »

Le maire de Saint-Gratien a pris cette décision suite au discours du Premier ministre Édouard Philippe à l’Assemblée nationale, mardi 28 avril 2020, afin de présenter la stratégie de dé confinement du gouvernement.

« Je regrette de ne pas disposer, aujourd’hui, d’assez d’éléments concrets me permettant de rouvrir, en toute sécurité pour les enfants, les enseignants et le personnel communal, nos écoles et nos crèches communales », explique le maire de Saint-Gratien.

Et d’ajouter à l’adresse du préfet du Val-d’Oise : « Je ne peux, en l’état actuel des renseignements que je possède, et en toute conscience, prendre la décision d’ouvrir les écoles, la restauration scolaire, les accueils périscolaires, les accueils de loisirs et les crèches notamment compte tenu des risques sanitaires, des recommandations du comité scientifique et de l’Agence régionale de santé et des informations provenant de l’hôpital Necker (ndlr : concernant les pathologies de la maladie de Kawasaki qui touche les enfants ».

Toujours dans le même esprit, le maire de Saint-Gratien regrette « qu’au regard de l’absence totale d’indications de la part de l’État », il ne puisse communiquer aucune information précise aux parents, aux fédérations de parents d’élèves et au différents personnels.

Il serait irresponsable, en ma qualité de maire, de prendre toute autre décision. »

Dans ce contexte, Julien Bachard a reçu le soutien franc et massif de la sénatrice (Lr) Jacqueline Eustache-Brinio, à qui il avait succédé à la mairie le 20 octobre 2017.

« Il aurait été préférable d’effectuer une réouverture progressive et tenter une expérience avant. Nous ne connaissons pas le nombre d’agents et enseignants qui seront disposés à reprendre le travail », commente Julien Bachard.

« Le protocole sanitaire est flou, mais c’est bien plus que de prendre la température des élèves et passer un coup de serpillière pour désinfecter », ajoute le maire, qui est conscient que sa décision va compliquer l’organisation des parents qui devront reprendre leur activité professionnelle.

L’opposition réagit

« Il aurait fallu étendre l’accueil réservé, aux parents prioritaires selon leur implication dans la crise sanitaire et le besoin économique », pense-t-il.

« Qu’en sera-t-il de l’organisation des parents dont les enfants ne seront pas à l’école, si les classes n’accueillent que quinze élèves ? », s’interroge le maire.

Une décision qui tombe alors que des élus de l’opposition municipale avaient suggéré au maire de tenir un conseil municipal exceptionnel par visioconférence, pour débattre du sujet.

« Il nous paraît indispensable d’associer les parents d’élèves et les enseignants », a propos de la réouverture des écoles, ont déjà réclamé les élus du groupe conduit par la conseillère municipale (Pc/Lfi) Isabelle Volat, qui souhaitait une réunion de la commission scolaire sur l’organisation d’un retour des enfants et enseignants dans les établissements de la ville.

Égalité des chances

Candidat au poste de maire et désormais conseiller municipal (MoDem), Emmanuel Mickael « salue la décision du maire », tout en regrettant « le timing » de son courrier.

« Il n’était pas à deux jours près et il aurait pu attendre que les choses se précisent. C’est un peu cavalier d’annoncer que l’on ne rouvrira pas les écoles sans proposer de solution », estime l’élu centriste qui a aussi alerté Julien Bachard sur les dispositions qu’il faudrait prendre à destination des enfants en rupture de continuité pédagogique et dont les parents sont dans l’impossibilité d’aider leur enfant dans leur scolarité pendant le confinement.

« Je me refuse à penser que le virus s’attaque aussi à l’égalité des chances. Il faudrait maintenir un soutien scolaire sur la ville à destination des populations fragiles », suggère l’élu.

F.C. avec J.D.

Ne confinons pas la démocratie

Depuis le début du confinement le 17 mars dernier, nous nous sommes inquiétés à plusieurs reprises de l’action de la ville dans différents domaines. Dans cette situation de crise sanitaire inédite, qui entraîne de graves difficultés de vie pour nombre d’entre nous, les initiatives prises à l’échelon municipal revêtent une grande importance.

Nous savons que certains agents de la ville ont été atteints du virus. Nous leur adressons tous nos souhaits de rétablissement. À tous les employés communaux nous souhaitons bon courage car ils exercent leurs tâches dans des conditions difficiles. Le maire nous a également indiqué que comme au niveau national, nous déplorons un nombre de décès plus important que les autres années dans les EHPAD situés sur la commune dont la cause est le COVID 19 et notamment à la résidence des Magnolias. Nous nous associons à la douleur des familles.

Des courriers ont été échangés avec le maire, qui nous adresse ponctuellement quelques informations. Plusieurs questions restent pourtant en suspens après ces échanges.

Marché municipal

Concernant la fermeture du marché municipal tout d’abord, que nous avons regrettée. De nombreux Gratiennois, dont nombre de personnes âgées s’y approvisionnent en temps ordinaire, et se voient à présent contraintes de fréquenter les autres commerces de la ville. C’est donc pour ces derniers une affluence supplémentaire, ce qui en ce moment n’est pas forcément souhaitable. Pourquoi fermer les marchés alors que ce sont des endroits où les mesures de précaution peuvent aussi bien être appliquées qu’ailleurs, et qui ont l’avantage contrairement aux grandes surfaces, de proposer des produits à l’abri des manipulations des uns et des autres ? Des marchés du val d’Oise ont pu récemment rouvrir, suite à une demande de dérogation émanant de la ville. Apparemment, Saint Gratien n’a pas souhaité faire cette démarche. Dans d’autres villes, bien que le marché soit fermé, un système de commandes et de livraisons a été mis en place, ce qui permet aux habitants de se fournir en produits frais, et aux commerçants de continuer à avoir une certaine activité. C’est le cas à Enghien, où ce système fonctionne bien, sous la surveillance de la police municipale. Une bonne publicité a été faite. Selon les commerçants, qui ont contacté les services de la mairie, cela n’a pas pu être instauré à Saint Gratien, faute de policiers municipaux en nombre suffisant. Néanmoins, la ville aurait au moins pu faire connaître largement le fonctionnement du marché d’Enghien, où il est possible de retrouver les commerçants de notre marché. Non seulement c’est une possibilité offerte aux consommateurs de s’approvisionner en produits frais, mais c’est aussi un soutien essentiel aux commerçants. Notre marché était déjà dans une situation difficile, il ne faudrait pas que deux mois de fermeture lui donnent le coup fatal. Or, si le site web de la ville donne la liste des commerces ouverts, pour trouver les commerçants du marché, il faut aller à la dernière page du document, avec l’indication « livraison seulement », sans mention de la possibilité du retrait des marchandises au marché d’Enghien.

Nous apprenons aujourd’hui même que le marché d’Enghien rouvrira le jeudi 30 avril, avec des dispositions permettant d’y faire ses courses en toute sécurité.

Contamination du 15 mars

Nous regrettons l’absence totale de réponse sur notre demande d’information auprès des élu-e-s et des assesseur-e-s qui ont tenu les bureaux de vote le 15 mars lors des élections municipales, à propos de l’infection d’agents de la ville. Plusieurs d’entre nous ont en effet été en contact le dimanche 15 mars tout au long des opérations de vote avec des agents de la ville qui ont par la suite été détectés covid-19. Prévenus rapidement et de façon officielle, nous aurions pu informer largement autour de nous, limiter nos déplacements et nos contacts et ceux des autres personnes. Nous avons saisi les services de l’ARS du 95 à ce sujet.

Personnes sans domicile

Dès le 30 mars, nous nous inquiétions de la situation des personnes sans domicile fixe et proposions, comme l’ont fait de nombreuses villes, de réquisitionner des chambres dans les hôtels de la ville, afin de mettre ces personnes à l’abri et leur permettre d’accéder à des mesures d’hygiène élémentaire. Aucune réponse sur ce point, sauf l’allusion du maire à un éventuel accueil à la base de loisirs de Cergy-Pontoise pour les personnes sans domicile.  Sans autre information depuis début avril, nous nous inquiétons toujours de la situation des personnes à la rue dans notre commune. 

Dispositif d’aide aux sans-abri

Le ministère en charge de la Ville et du Logement a annoncé la création d’un dispositif « chèque-services » pour les sans-abri. Il s’agit d’une aide financière de 7 € par jour et par personne. Les associations caritatives en organisent la distribution, bien qu’elles aient été contraintes de réduire leurs interventions en raison du confinement. Comment les services de la ville relaient-ils  cette initiative ministérielle sur notre territoire ? Nous n’avons aucune information sur ce point malgré nos relances.

Sans réponse du maire sur ces deux derniers points, nous avons saisi les services de  la Préfecture.

D’autre part, certaines villes ont basculé les économies faites à cause de la fermeture des cantines, sur la distribution de chèques alimentaires aux familles les plus modestes. Une suggestion que nous avons faite à Saint Gratien, tant il est évident que le confinement entraîne des difficultés de vie accrues pour de nombreuses familles.   

Informations municipales

Le site de la ville est bien pauvre en informations. Priorité semble donnée à la page Facebook de Saint Gratien. Mais tous les habitants ne sont pas sur ce réseau. Il nous semble indispensable de relayer les informations municipales sur le site officiel.  

Initiatives prises par la ville 

-La ville a instauré la gratuité des loyers pour les commerces et les entreprises dont la ville et la SAIEM sont propriétaires et ce pour toute la durée du confinement. Un geste certainement bienvenu, bien que la situation ne soit certainement pas la même pour toutes les entreprises de la ville sans distinction.

-La tonte des pelouses et de l’entretien du fleurissement  a repris. Bien que cela ne soit pas fondamental, l’entretien des espaces verts reste important, à condition que cela s’effectue dans des conditions de sécurité sanitaire totale pour les agents.

-La désinfection du mobilier urbain dans les espaces les plus fréquentés sera effectuée deux fois par semaine. Le nettoyage de la voirie est quant à lui inutile, selon l’avis du Haut conseil de santé publique. Celui-ci  «recommande de ne pas mettre en œuvre une politique de nettoyage spécifique ou de désinfection de la voirie, du fait de l’absence d’argument scientifique de l’efficacité d’une telle mesure sur la prévention de la transmission du SARS-CoV-2. Il préconise aussi de continuer d’assurer le nettoyage habituel des voiries et d’assurer le nettoyage et la désinfection à une fréquence plus régulière du mobilier urbain, avec les équipements de protection habituels des professionnels ».

-Par ailleurs, en partenariat avec l’imprimerie gratiennoise RPS, la ville a pu remettre 60 visières de protection aux 2 EHPAD de la ville et à la résidence séniors « La Fontaine », et équiper la police municipale et les aides à domicile. Ce type d’initiative locale pertinente pourrait se multiplier, impliquant aussi des particuliers, si la ville faisait un large appel aux bonnes volontés. Le maire avait indiqué vouloir faire connaître la plate-forme « Ensembl’ » qui pourrait mettre en contact les Gratiennois voulant participer ou proposer des actions de solidarité, mais nous n’avons ensuite pas eu d’autre informations sur ce point.

Distributions de masques

Une distribution de masques par la ville a eu lieu, suite à une dotation de la Région, bien popularisée par Valérie Pécresse. Ces masques ont bénéficié au personnel communal qui devait en être équipé et ont été distribués dans les pharmacies, pour l’usage exclusif des soignants et personnes malades, munies d’une ordonnance. Une distribution bienvenue en ces temps de pénurie, bien que nous ne soyons pas naïfs au point de ne pas voir le bénéfice politique que certains voudront tirer de cette opération, très médiatisée. 

D’autre part, il apparaît que le maire a distribué des masques dans les commerces. Nous n’avons pas été informés de cette action.  

Enfin, la ville a commandé des masques lavables pour distribution aux Gratiennois, à raison de deux masques par foyer. Une partie de la livraison a été envoyée en priorité aux  personnes âgées de 70 ans et plus, par envoi postal nominatif. C’est certes une initiative qui sera appréciée par les habitants en ces temps d’incurie gouvernementale. On pourra s’interroger sur le fait de savoir si c’est bien aux villes de pallier aux défaillances de l’État.  Les critères selon lesquels se fait cette distribution peuvent aussi interroger. Pourquoi deux masques par foyer ? Pourquoi aux personnes de plus de 70 ans ? Pourquoi à une personne de 70 ans en parfaite santé et non à un diabétique de 65 ans ?  La ville est-elle à même de déterminer les publics prioritaires ? N’est-ce pas plutôt aux pharmacies ou aux médecins de procéder à des distributions ciblées en fonction des cas particuliers ? Cette annonce a été fortement médiatisée sur la page Facebook de la ville avec une photo qui met en scène des élus et des agents masqués devant la mairie.

Réouverture des établissements scolaires  

Pour les jours à venir, une des questions essentielles sera celle de la réouverture des écoles. Aucune information ne nous été communiquée. Une foule de questions va se poser. Rouvrir toutes les écoles ? Pour tous les enfants ? Comment seront déterminés les 15 élèves par classe ? Avec ou sans cantine ? Qui assurera la désinfection régulière des locaux ? Comment mettre en place une distance assurant une sécurité entre les élèves ? Comment éviter les rassemblements à la sortie ? Comment surveiller le lavage régulier des mains ? Il faut associer à cette réflexion complexe les enseignants, les parents, les personnels et les élus. Cette crise met en lumière les faiblesses de notre système éducatif, et particulièrement le manque de personnel : classes trop chargées, pas assez d’Atsem, plus de médecine scolaire… Le manque d’encadrement est déjà criant en temps « ordinaire », on voit qu’il empêche toute reprise des cours dans des conditions optimales de sécurité sanitaire.    

Fonctionnement de la collectivité

Pour notre part, nous regrettons de ne pas être davantage informés des actions de la ville, et nullement concertés. Les messages du maire à notre égard se terminent par l’immuable conseil « restez à la maison ! », alors que les élus de la majorité sont visiblement sollicités pour diverses interventions.

S’il est du ressort du maire d’assurer la gestion courante de la collectivité durant ces temps de confinement qui rendent les réunions physiques impossibles, le fonctionnement démocratique n’est pas pour autant suspendu. Il serait possible, et souhaitable, d’organiser par visio ou audioconférences, la réunion de tous les élus pour entendre leurs avis et propositions. C’est aussi une suggestion que nous avons faite au maire, qui n’y a pas répondu pour le moment.

Élus de la ville, réélus le 15 mars dernier, nous souhaitons être non seulement informés de l’action de la ville dans la gestion de la crise sanitaire, mais aussi être associés aux réflexions dans les différents domaines. Nous avons également dit, et redit, notre disponibilité pour participer aux éventuelles actions de solidarité menées par la ville.

 

 

 

Halte à l’improvisation

Dé confinement de l’Ile-de-France : halte à l’improvisation

Dans l’édition du « Journal Du Dimanche » du 26 avril 2020, des élus locaux  du Parti communiste français alertent sur les enjeux spécifiques du dé confinement de la région Ile-de-France.

Les signataires de cette tribune sont Céline Malaisé, Présidente du groupe Front de Gauche à la Région Ile-de-France, Christian Favier, Président du Conseil départemental du Val-de-Marne (94), Ian Brossat, conseiller de Paris PCF (75), Jacqueline Belhomme, maire de Malakoff (92), Patrice Bessac, maire de Montreuil (93), Marjolaine Rauze, maire de Morsang-sur-Orge (91), Charlotte Blandiot Farid, maire de Mitry-Mory (77), Pierre Barros, maire de Fosses (95), Nelly Dutu, maire de La Verrière (78).

Alors que la France doit entamer un dé confinement progressif et « territorialisé » à partir du 11 mai, des élus locaux de gauche en Île-de-France alertent sur les enjeux spécifiques de la région, premier foyer épidémique français de coronavirus, notamment celui des transports en commun ou des écoles. Et proposent des solutions pour une meilleure sortie du confinement.

Voici leur tribune.

L’Ile-de-France est le premier foyer épidémique français, avec près de 40% des malades du pays. Le nombre de décès y a augmenté de 72% par rapport à l’an passé.

Tous les départements franciliens connaissent une surmortalité de plus de 50%. De nombreuses familles sont endeuillées, la peine et les inquiétudes voilent l’avenir. La situation de nos aînés dans les EHPAD nous effraye. Nos communes, nos départements et la Région ont fait et font face aux urgences. Si le confinement a réduit la propagation du virus et le nombre de malades, la perspective d’un dé confinement posée par le Président de la République sans plan détaillé nous inquiète fortement.

L’étude de l’Inserm sur les conditions de la levée du confinement en Ile-de-France étudie divers scénarii et est tout aussi inquiétante. Sans mesures spéciales, elle indique que les besoins en lits de réanimation franciliens seraient 40 fois supérieurs à ceux existants. Ce serait une catastrophe sanitaire et humaine. Nous, élu.e.s locaux, avons à cœur de protéger les populations, de garantir leur sécurité sanitaire et sociale.
Il est donc indispensable que la sortie du confinement soit accompagnée du maximum de protections pour sauver des dizaines de milliers de vies et non guidée par des seuls impératifs économiques et financiers. L’étude de l’Inserm rappelle que la levée du confinement ne peut être possible qu’avec une politique de tests très active couplée à un isolement des cas positifs pour briser les chaînes de contamination.
C’est indispensable, mais en Île-de-France il faut aller plus loin. Instruits par la pénurie de moyens de protection pour les soignants, aucunement rassurés par les déclarations présidentielles et gouvernementales, dubitatifs sur la capacité de l’État à fournir des masques, non renseignés sur la stratégie sanitaire réelle de l’État, nous, élu.e.s régionaux, départementaux et municipaux franciliens, nous formulons des propositions pour l’action commune.
Il nous faut limiter au maximum les risques de transmission, en particulier dans les transports publics utilisés auparavant tous les jours par 5 millions d’usagers. Il faut tout faire pour que les usagers soient, dans un premier temps, beaucoup moins nombreux pour respecter la distanciation physique, soit moins de 1 million par jour. Il faut aussi qu’ils soient protégés, et que l’État leur fournisse des masques de qualité, quotidiennement dans les gares de Transilien, RER et les stations de métro.

Le télétravail, après le 11 mai et jusqu’à l’été, devra être maintenu à un niveau très élevé. Pour éviter que l’Île-de-France ne devienne un embouteillage géant, il faut donner en urgence les moyens d’augmenter massivement le nombre de déplacements à vélo et à pied. Il faut créer très vite des pistes cyclables temporaires dans toute la Région et augmenter l’espace réservé aux piétons dans les espaces très urbanisés.
Le 11 mai, les opérateurs de transport public ne pourront fournir qu’une offre de transport réduite de moitié par rapport à la normale. Est-il raisonnable de ne pas attendre qu’ils aient pu l’augmenter de façon plus importante ? Nous ne le pensons pas.

Concernant la réouverture des crèches, écoles, collèges et lycées, la condition sine qua non est la sécurité physique et morale des enfants et des personnels qui doivent disposer de moyens de protection notamment de masques fournis par l’État. Le flou gouvernemental et la délégation de la responsabilité à nos collectivités inquiètent. Nous entendons et partageons les craintes des parents et de leurs fédérations, celles des enseignants, des agents territoriaux et de leurs syndicats.
Les établissements ne peuvent pas devenir des foyers épidémiques et les enfants des vecteurs de transmission du virus dans les familles. Aucune étude n’avait envisagé un retour à l’école avant septembre encore moins dans le cluster francilien. Ce que nous exigeons est un plan d’action intégrant des garanties sur l’entretien des locaux et l’approvisionnement en masques, blouses, gants et tests car l’ouverture d’une école engage la puissance publique. C’est seulement à ces conditions qu’il est envisageable d’ouvrir les écoles.
D’autre part, les lycéens sont nombreux à emprunter les transports publics. Peut-on envisager rouvrir rapidement les lycées sans qu’ils puissent les rejoindre via d’autres modes de transport, comme le vélo ? Cela ne nous paraît pas non plus raisonnable.

Le dé confinement en Ile-de-France ne pourra être que très progressif, et plus tardif que dans le reste du pays. Nous appelons à la plus grande prudence et à prendre le temps d’une large concertation entre l’État et les collectivités. Il nous faut définir ensemble les conditions du dé confinement. Pour nous, cela ne nous apparaît pas possible sans une offre de transport public très conséquente, sans une campagne massive de tests, sans des distributions très larges de masques, sans la création d’un réseau très important de voies cyclables temporaires et sans une transparence entière de l’ État.
La levée du confinement, conformément aux conseils des scientifiques, doit s’accompagner d’une politique massive de dépistage couplée à un isolement des personnes positives. Plusieurs de nos collectivités ont déjà proposé des lieux d’isolement hors domicile, d’autres des centrales d’achat ou une mobilisation du tissu local de TPE ou PME pour produire des moyens de protection.

Ensemble, nous devons, dès à présent, anticiper et mettre en commun nos moyens pour acheter des tests, organiser la logistique humaine et matérielle d’un dépistage massif, définir les cohortes, suivre humainement les chaines de transmission pour les interrompre… A l’instar de ce que la région Grand Est met en place, nous proposons la création d’une société d’économie mixte (SEM) qui regrouperait la Région, les départements et les communes franciliennes ainsi que des acteurs publics et privés pour déployer un dépistage massif indispensable à la levée du confinement.

IDF

Saint Gratien solidaire (2)

En cette période de pandémie et de confinement, la vie est devenue plus difficile pour nombre de nos concitoyen.ne.s. Les villes ont un rôle important à jouer en matière de solidarité et d’entraide en direction des administré.e.s, notamment les plus fragiles. C’est le sens de nos échanges avec le maire de Saint Gratien, dont vous lirez la suite ci-dessous. Il s’agit du deuxième de nos courriers, envoyé le 6 avril.

Objet : situation en ville suite au Covid-19      

Monsieur le maire,

Nous vous remercions pour vos promptes réponses à notre courrier du 30 mars.

Nous revenons néanmoins vers vous sur huit points et une nouvelle suggestion, suite aux retours d’habitants qui nous sont faits à distance, car bien entendu nous suivons strictement les préconisations sanitaires.

-Votre lettre du 1er avril n’apporte pas d’éléments de réponse sur le point 2 de notre courrier, à savoir pourquoi l’information de l’infection d’agents de la ville n’a pas davantage été diffusée – à titre de précaution et de prévention – auprès des élu-e-s et des assesseur-e-s tou-te-s bénévoles qui ont tenu les bureaux de vote le 15 mars ? Plusieurs d’entre nous ont en effet été en contact le dimanche 15 mars tout au long des opérations de vote avec des agents de la ville qui ont par la suite été détectés covid-19.

Prévenus rapidement et de façon officielle, nous aurions pu informer largement autour de nous, limiter nos déplacements et nos contacts et ceux des autres personnes.

-Concernant les personnes sans domicile fixe en ville, qui ne peuvent ni se confiner ni trouver de point d’eau dans la commune. Vous écrivez qu’ils sont invités à rejoindre la base de loisirs de Cergy sur laquelle le conseil régional  ouvrira « prochainement » « un grand nombre de structures ».

Sauf que la question se pose dès à présent et depuis le 16 mars. Nous doutons que ces personnes puissent se déplacer « prochainement » jusqu’à la base de loisirs de Cergy, a fortiori si l‘information n’est pas largement communiquée.

Le confinement s’applique à tout le monde, n’est-il pas plus simplement possible, au niveau de la ville, de réserver et financer quelques chambres dans l’un des 2 établissements hôteliers de la chaîne Accor dans notre commune ?

À titre d’exemple, le Grand Hôtel d’Enghien met des chambres à disposition de personnels soignants venus renforcer les hôpitaux du Val-d’Oise.

-Comme vous le savez, des personnes vivant de la mendicité sont contraintes d’errer en ville pour trouver des clients : au-delà de Mme Berthier et du CCAS, avez-vous contacté les responsables associatifs (secours catholique, etc.) de la ville pour envisager des solutions complémentaires ?

Le ministère en charge de la Ville et du Logement a annoncé la création d’un dispositif « chèque-services » pour les sans-abri. Il s’agit d’une aide financière de 7 € par jour et par personne. Les associations caritatives en organisent la distribution, bien qu’elles aient été contraintes de réduire leurs interventions en raison du confinement. Comment vos services relaient-ils  cette initiative ministérielle sur notre territoire ?

-L’accompagnement des enfants à besoins éducatifs particuliers reste également un point noir. Des familles se retrouvent face à des non-aménagements des travaux à mener et sans être accompagnées, comme cela le devrait. De plus, des enseignants ont organisé des distributions « papier » de devoirs dans des boites aux lettres d’élèves, qui faute d’ordinateurs, ne peuvent accéder aux plates-formes de travail à distance. Avez-vous réuni autour de cette question les directeurs des écoles élémentaires de la ville ?

-Depuis vendredi matin, il y a eu ouverture du 114 aux femmes victimes de violences. Ce numéro gratuit est accessible par SMS aux victimes de violences conjugales en cette période de confinement (numéro d’appel d’urgence français pour les sourds et malentendants, numéro unique, national, gratuit, accessible en permanence). Information à mettre sur le site de la ville ? L’occasion aussi de rappeler à tous qu’il est indispensable de rester vigilant et de signaler toute violence dont on serait témoin.

-Concernant le fait que des collectivités proposent une sélection de contenus gratuits pour apprendre et se divertir sur leur site internet municipal, vous nous renvoyez sur la page Facebook de la ville.

Au matin du 31 mars, six « posts » culturels figuraient sur le site de la ville, dont :

-2 renvois vers les sites des radios du service public dont France Culture

-1 renvoi vers France 4 est ses programmes pédagogiques alimentés par des enseignants

-1 annonce relative à l’annulation de tous les spectacles vivants en ville…

Solde : 6 – 4 = 2

Reste une vidéo concernant une lecture de Little Man par Sonia de la médiathèque Théodore Monod. Durée ? 4 min 15.

Le postage d’autres liens vers des ressources locales est effectivement est bonne chose. Nous vous en remercions ainsi que vos équipes, notamment celles de la médiathèque.

-Nous notons les objections des autorités préfectorales concernant une réouverture du marché. Mais pourquoi pas l’organisation d’un drive au marché municipal ? Solution qui si l’on en juge ce que met en place la ville d’Enghien ne mobilise pas la police municipale.

« Jeudi, le marché d’Enghien sera fermé au public, le temps de mettre en place un drive qui sera opérationnel samedi » :

« Désormais, les marchés du mardi, jeudi et samedi s’effectueront par drive devant les sept     portes du marché couverts ». La ville d’Enghien a diffusé la liste des commerçants du marché  qui continuent à proposer leurs produits.

Par ailleurs, à noter que hier, dimanche matin, devant la boulangerie, il y avait 13  personnes dehors à distance qui attendaient que le client à l’intérieur de la boutique sorte pour entrer un par un : les gens savent aussi se prendre en charge…

Enfin, ne pensez-vous pas qu’au regard de la situation exceptionnelle il faille réunir, par téléconférence par exemple, un conseil municipal exceptionnel afin que les élu-e-s fassent remonter les informations que leur donnent les Gratiennois-e-s, et afin qu’ensemble nous trouvions les solutions les plus adéquates ?

                Nous vous prions de croire Monsieur le Maire à nos salutations respectueuses.

Isabelle Volat et Stéphane Bauer, groupe Saint-Gratien Solidaire Écologique & Citoyen

Saint Gratien solidaire

Lundi 30 mars 2020, en tant qu’élus municipaux, nous avons fait parvenir le courrier ci-dessous au maire de Saint Gratien. La réponse de ce dernier figure ensuite.marché mars 2020-2

Objet : Aides aux plus fragiles – remontées de questions de la part de Gratiennois-e-s dans la période de Covid 19 – utilisation solidaire du site internet de la ville – réouverture du marché municipal

                Monsieur le maire,

                Nous nous rapprochons de vous pour prendre des nouvelles des agents de la ville qui ont été affectés par le covid-19. Nous leur souhaitons à tou-te-s un prompt rétablissement, comme nous l’avons déjà transmis auprès de votre cabinet, dès que l’information nous a été rapportée de personnel affecté dans vos équipes.

                Nous nous permettons de nous étonner également auprès de vous que l’information de l’infection d’agents de la ville n’ait pas davantage été diffusée – à titre de précaution et de prévention – auprès des élu-e-s et des assesseur-e-s tou-te-s bénévoles qui ont tenu les bureaux de vote le 15 mars. Comme vous le savez, suite à cette infection, plusieurs élu-e-s  et assesseur-e-s ont déjà payé un lourd tribut en Île-de-France.

               Nous souhaitons vous faire part également de questions de Gratiennois-e-s :

– Concernant les personnes sans domicile fixe, qui ne peuvent ni se confiner ni trouver de point d’eau dans la commune, quelle est la politique de St Gratien ? Par exemple, Paris, Cannes, ont pris des mesures spectaculaires, avec la réquisition de chambres d’hôtels, voire d’espaces jusque-là réservés au festival de Cannes ; même la Banque de France à mis à disposition des locaux. Le Ministre du logement, Julien Denormandie en appelle aussi à la responsabilité des villes de France :

« Le gouvernement est en lien avec les associations, pour mettre à l’abri les personnes sans abri dans des conditions spécifiques« , en cette période de crise sanitaire due à l’épidémie de Covid 19 : Julien Denormandie évoque « l’ouverture de centres avec des chambres individuelles« ,  mais aussi la « réquisition de chambres d’hôtel, qui ont été ouvertes ».

– Concernant les personnes pratiquant la mendicité, qui, avec la moindre fréquentation ou la fermeture de lieux publics ou de commerces à St-Gratien se retrouvent avec encore moins de ressources, quels sont les accès à l’aide alimentaire prévus à Saint-Gratien ?

 – Il nous a été rapporté une extension des distributions alimentaires sous l’égide du CCAS. Avez-vous, par ailleurs,  réuni les plus importantes associations caritatives de la ville pour la distribution alimentaire aux plus démunis ?

                Peu d’information sont diffusées sur le site de la ville. Or, plusieurs communes du Val d’Oise, mettent sur leur site internet des foires aux offres de services :

– Mise en place de dispositifs exceptionnels pour répondre aux habitant·es, nombreuses et nombreux à proposer spontanément leur aide pour les plus en difficulté. Les personnes volontaires peuvent se signaler par téléphone aux conseils de Quartier. Un accueil physique, sur rendez-vous, est aussi assuré le cas échéant, tenant compte de toutes les mesures de sécurité édictées par le gouvernement. Ils sont ensuite rappelés en fonction des besoins identifiés dans leur quartier. Parallèlement, la mairie, en lien avec les associations de solidarité qui assurent habituellement l’aide alimentaire et le CCAS, recense tous les besoins ;

http://cidefe.fr/coronavirus-a-allonnes-on-se-sert-les-coudes/

marché mars 2020-1– Mise en place d’une chaîne de la solidarité : Pour faire face à la crise sanitaire et
contribuer au besoin d’entraide, indication de sa disponibilité auprès de la mairie pour constituer une liste de volontaires prêts à participer à la solidarité envers les plus fragiles sur la commune ;

– Portage de repas pour les personnes âgées avec prise de contact régulière et possibilité de livraison de médicaments à domicile. Pour en faire la demande, la ville a mis en place un numéro unique ainsi qu’une adresse mail ;

-Venir en aide aux voisins les plus fragiles, aux personnes isolées, âgées de plus de 65 ans ou atteintes d’une maladie chronique, qui ne peuvent ou qui n’osent pas sortir faire leurs courses alimentaires, de première nécessité et de produits d’hygiène : un numéro de téléphone unique est aussi mis à disposition pour demander de l’aide ;

http://cidefe.fr/coronavirus-a-villejuif-94-un-numero-vert-benevole-pour-aider-les-plus-faibles/

– Facilitation de l’entre-aide entre habitants, invitation à mettre une affichette dans les halls d’immeubles : Chacun peut y remplir ses propositions de service et ses demandes de services ;

– Mise en place de cellules d’agents, avec pour mission de contacter tous les seniors de la ville, les personnes isolées, afin de prendre de leurs nouvelles, de se mettre à leur disposition de leurs besoins ;

-Habituellement réservée aux abonnés, des contenus des bases des médiathèques sont à tous les habitants : rendez-vous, par exemple, sur eureka.valdemarne.fr/#free

Des collectivités proposent ainsi une sélection de contenus gratuits pour apprendre et se divertir. Au menu : histoires pour les enfants en baladodiffusion, ressources scolaires, activités sans écran, vidéos ludiques, films d’animation et courts-métrages pour petits et grands, propositions d’activités culturelles, sportives, manuelles…

Pourquoi ne pas rajouter des « tableaux administratifs temporaires » devant les lieux de passages obligatoires comme les magasins alimentaires (Carrefour, Lidl, Guven, Intermarché, Diagonale,…), les pharmacies, la police municipale ?

                Concernant notre marché municipal : Il constitue une réelle nécessité pour des personnes âgées. Sa fermeture entraîne une fréquentation accrue des supérettes de la commune, ce qui n’est pas une bonne chose dans la période actuelle, et restreint l’offre de produits frais. Cela place également en grande difficulté les commerçants de notre marché. Est-il possible comme le relate la presse locale, comme à Argenteuil Val-d’Argent Nord, Asnières-sur-Oise, Chars, Luzarches, Presles, Roissy-en-France, Saint-Witz, Us, Viarmes, Vétheuil, etc. que vous obteniez une dérogation pour sa réouverture par le préfet du Val-d’Oise ?marché mars 2020

Des mesures de protection sanitaires pourraient être prises en liaison avec la police municipale pour y assurer la sécurité des usagers, puisque qu’après la fermeture des marchés décidée par le gouvernement lundi soir dernier, une nouvelle disposition a finalement été rendue publique vendredi après-midi, permettant, sous une série de précautions et de conditions de sécurité sanitaires, la réouverture dérogatoire de certains marchés de plein air.

Ainsi, Lille vient d’obtenir ce samedi l’accord du préfet. Elle rouvrira ses marchés de plein air mardi.

La ville pourrait de plus, comme c’est le cas dans d’autres communes, le faire approvisionner en circuit court par des agriculteurs du Val d’Oise, dans cette période où des tensions se font sentir sur l’écoulement de produits agricoles.

D’autre part, le site de la ville pourrait faire connaître les commerces restant ouverts dans les différents quartiers, ainsi que ceux pratiquant les livraisons.

                Beaucoup de Gratiennois-e-s se retrouveront avec des revenus diminués au terme de cette période. Aussi, il nous semble opportun, comme nous l’ont fait remarquer des habitants qu’au début de l’été ou bien à la rentrée de septembre, la brocante soit délocalisée par exemple, au Forum ou dans le quartier des  Marais ou des Raguenets, et qu’on y autorise – comme par le passé – la vente de vêtements et chaussures d’occasion, notamment pour équiper les plus jeunes des enfants.

                Dans l’attente d’éléments de réponse et d’initiatives dans l’intérêt des habitants de notre commune et notamment des plus fragiles, auxquelles nous pourrions nous associer ainsi que les personnes de nos réseaux[1],  nous vous prions de croire Monsieur le Maire à nos salutations respectueuses.

Isabelle Volat et Stéphane Bauer , groupe Saint-Gratien Solidaire Écologique & Citoyen

[1] Fédération du Secours populaire du Val d’Oise, etc

Lire ci-dessous la réponse du maire

COVID 19 -courrier de reponse a l-attention de mme volat et mr bauer

 

Le jour d’après

TRIBUNE. « Plus jamais ça ! » : 18 responsables d’organisations syndicales, associatives et environnementales appellent à préparer « le jour d’après »

Face à « la crise du coronavirus » des organisations syndicales, associatives et environnementales réclament « de profonds changements de politiques », pour « se donner l’opportunité historique d’une remise à plat du système, en France et dans le monde ».

« Plus jamais ça ! Préparons le ‘jour d’après' », 18 responsables d’organisations syndicales, associatives et environnementales parmi lesquels Philippe Martinez (CGT), Aurélie Trouvé (Attac), Jean-François Julliard (Greenpeace) et Cécile Duflot (Oxfam), signent une tribune commune publiée, vendredi 27 mars, sur franceinfo.

Ces organisations lancent un appel « à toutes les forces progressistes et humanistes pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral ».

En mettant le pilotage de nos sociétés dans les mains des forces économiques, le néolibéralisme a réduit à peau de chagrin la capacité de nos États à répondre à des crises comme celle du Covid. La crise du coronavirus qui touche toute la planète révèle les profondes carences des politiques néolibérales. Elle est une étincelle sur un baril de poudre qui était prêt à exploser. Emmanuel Macron, dans ses dernières allocutions, appelle à des « décisions de rupture » et à placer « des services (…) en dehors des lois du marché ». Nos organisations, conscientes de l’urgence sociale et écologique et donnant l’alerte depuis des années, n’attendent pas des discours mais de profonds changements de politiques, pour répondre aux besoins immédiats et se donner l’opportunité historique d’une remise à plat du système, en France et dans le monde.

Dès à présent, toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé des populations celle des personnels de la santé et des soignant·e·s parmi lesquels une grande majorité de femmes, doivent être mises en œuvre, et ceci doit largement prévaloir sur les considérations économiques. Il s’agit de pallier en urgence la baisse continue, depuis de trop nombreuses années, des moyens alloués à tous les établissements de santé, dont les hôpitaux publics et les Ehpad. De disposer du matériel, des lits et des personnels qui manquent : réouverture de lits, revalorisation des salaires et embauche massive, mise à disposition de tenues de protection efficaces et de tests, achat du matériel nécessaire, réquisition des établissements médicaux privés et des entreprises qui peuvent produire les biens essentiels à la santé, annulation des dettes des hôpitaux pour restaurer leurs marges de manœuvre budgétaires… Pour freiner la pandémie, le monde du travail doit être mobilisé uniquement pour la production de biens et de services répondant aux besoins essentiels de la population, les autres doivent être sans délai stoppées. La protection de la santé et de la sécurité des personnels doivent être assurées et le droit de retrait des salarié·e·s respecté.

Des mesures nécessaires au nom de la justice sociale

La réponse financière de l’État doit être d’abord orientée vers tou·te·s les salarié·e·s qui en ont besoin, quel que soit le secteur d’activité, et discutée avec les syndicats et représentant·e·s du personnel, au lieu de gonfler les salaires des dirigeant·e·s ou de servir des intérêts particuliers. Pour éviter une très grave crise sociale qui toucherait de plein fouet chômeurs·euses et travailleurs·euses, il faut interdire tous les licenciements dans la période. Les politiques néolibérales ont affaibli considérablement les droits sociaux et le gouvernement ne doit pas profiter de cette crise pour aller encore plus loin, ainsi que le fait craindre le texte de loi d’urgence sanitaire.

Selon que l’on est plus ou moins pauvre, déjà malade ou non, plus ou moins âgé, les conditions de confinement, les risques de contagion, la possibilité d’être bien soigné ne sont pas les mêmes. Des mesures supplémentaires au nom de la justice sociale sont donc nécessaires : réquisition des logements vacants pour les sans-abris et les très mal logés, y compris les demandeurs·euses d’asile en attente de réponse, rétablissement intégral des aides au logement, moratoire sur les factures impayées d’énergie, d’eau, de téléphone et d’internet pour les plus démunis. Des moyens d’urgence doivent être débloqués pour protéger les femmes et enfants victimes de violences familiales.

Les moyens dégagés par le gouvernement pour aider les entreprises doivent être dirigés en priorité vers les entreprises réellement en difficulté et notamment les indépendants, autoentrepreneurs, TPE et PME, dont les trésoreries sont les plus faibles. Et pour éviter que les salarié·e·s soient la variable d’ajustement, le versement des dividendes et le rachat d’actions dans les entreprises, qui ont atteint des niveaux record récemment, doivent être immédiatement suspendus et encadrés à moyen terme.

Des mesures fortes peuvent permettre, avant qu’il ne soit trop tard, de désarmer les marchés financiers : contrôle des capitaux et interdiction des opérations les plus spéculatives, taxe sur les transactions financières… De même sont nécessaires un contrôle social des banques, un encadrement beaucoup plus strict de leurs pratiques ou encore une séparation de leurs activités de dépôt et d’affaires.

Des aides de la BCE conditionnées à la reconversion sociale et écologique

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle injection de 750 milliards d’euros sur les marchés financiers. Ce qui risque d’être à nouveau inefficace. La BCE et les banques publiques doivent prêter directement et dès à présent aux États et collectivités locales pour financer leurs déficits, en appliquant les taux d’intérêt actuels proches de zéro, ce qui limitera la spéculation sur les dettes publiques. Celles-ci vont fortement augmenter à la suite de la « crise du coronavirus ». Elles ne doivent pas être à l’origine de spéculations sur les marchés financiers et de futures politiques d’austérité budgétaire, comme ce fut le cas après 2008.

Une réelle remise à plat des règles fiscales internationales afin de lutter efficacement contre l’évasion fiscale est nécessaire et les plus aisés devront être mis davantage à contribution, via une fiscalité du patrimoine et des revenus, ambitieuse et progressive.

Par ces interventions massives dans l’économie, l’occasion nous est donnée de réorienter très profondément les systèmes productifs, agricoles, industriels et de services, pour les rendre plus justes socialement, en mesure de satisfaire les besoins essentiels des populations et axés sur le rétablissement des grands équilibres écologiques. Les aides de la Banque centrale et celles aux entreprises doivent être conditionnées à leur reconversion sociale et écologique : maintien de l’emploi, réduction des écarts de salaire, mise en place d’un plan contraignant de respect des accords de Paris… Car l’enjeu n’est pas la relance d’une économie profondément insoutenable. Il s’agit de soutenir les investissements et la création massive d’emplois dans la transition écologique et énergétique, de désinvestir des activités les plus polluantes et climaticides, d’opérer un vaste partage des richesses et de mener des politiques bien plus ambitieuses de formation et de reconversion professionnelles pour éviter que les travailleurs·euses et les populations précaires n’en fassent les frais. De même, des soutiens financiers massifs devront être réorientés vers les services publics, dont la crise du coronavirus révèle de façon cruelle leur état désastreux : santé publique, éducation et recherche publique, services aux personnes dépendantes… 

Relocalisation de la production

La « crise du coronavirus » révèle notre vulnérabilité face à des chaînes de production mondialisée et un commerce international en flux tendu, qui nous empêchent de disposer en cas de choc de biens de première nécessité : masques, médicaments indispensables, etc. Des crises comme celle-ci se reproduiront. La relocalisation des activités, dans l’industrie, dans l’agriculture et les services, doit permettre d’instaurer une meilleure autonomie face aux marchés internationaux, de reprendre le contrôle sur les modes de production et d’enclencher une transition écologique et sociale des activités. 

La relocalisation n’est pas synonyme de repli sur soi et d’un nationalisme égoïste. Nous avons besoin d’une régulation internationale refondée sur la coopération et la réponse à la crise écologique, dans le cadre d’instances multilatérales et démocratiques, en rupture avec la mondialisation néolibérale et les tentatives hégémoniques des États les plus puissants. De ce point de vue, la « crise du coronavirus » dévoile à quel point la solidarité internationale et la coopération sont en panne : les pays européens ont été incapables de conduire une stratégie commune face à la pandémie. Au sein de l’Union européenne doit être mis en place à cet effet un budget européen bien plus conséquent que celui annoncé, pour aider les régions les plus touchées sur son territoire comme ailleurs dans le monde, dans les pays dont les systèmes de santé sont les plus vulnérables, notamment en Afrique.

Tout en respectant le plus strictement possible les mesures de confinement, les mobilisations citoyennes doivent dès à présent déployer des solidarités locales avec les plus touché·e·s, empêcher la tentation de ce gouvernement d’imposer des mesures de régression sociale et pousser les pouvoirs publics à une réponse démocratique, sociale et écologique à la crise.

Plus jamais ça ! Lorsque la fin de la pandémie le permettra, nous nous donnons rendez-vous pour réinvestir les lieux publics et construire notre « jour d’après ». Nous en appelons à toutes les forces progressistes et humanistes, et plus largement à toute la société, pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral.

Retrouvez ci-dessous la liste des signataires :

Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France
Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT
Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
Benoit Teste, secrétaire général de la FSU
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France
Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France
Eric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires
Clémence Dubois, responsable France de 350.org
Pauline Boyer, porte-parole d’Action Non-Violente COP21
Léa Vavasseur, porte-parole d’Alternatiba
Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente du CCFD-Terre Solidaire
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au Logement
Lisa Badet, vice-présidente de la FIDL, Le syndicat lycéen
Jeanette Habel, co-présidente de la Fondation Copernic
Katia Dubreuil, présidente du Syndicat de la magistrature
Mélanie Luce, présidente de l’UNEF
Héloïse Moreau, présidente de l’UNL