Notre tribune de juin

Voici le texte de notre tribune libre, écrite pour le groupe municipal « Saint Gratien solidaire, écologique et citoyen », à paraître dans le magazine de la ville de juin 2023. Nous avons choisi de consacrer notre (court) espace à la hausse très conséquente du taux communal de la taxe foncière.

+ 22% : ce sera la hausse de la taxe foncière en 2023

Nous avons voté contre la hausse de + 14% du taux communal, sur lequel le maire a la main. D’autant que les bases augmentent aussi : +7,1%.

La ville subit l’envolée des prix de l’énergie. Or depuis 2011 et son agenda 21, elle a peu développé les énergies renouvelables, ni économisé (il existe un gymnase avec chaudière à granulés à Enghien, ailleurs dans l’agglo on éteint des lampadaires) et dépense beaucoup en voirie faute d’une volonté d’aménagements alternatifs à la voiture.

En se targuant durant 20 ans d’un bas taux de taxe d’habitation, elle s’est piégée avec la suppression de celle-ci, compensée par une dotation figée par l’État au niveau de 2017. Et on paye toujours les emprunts toxiques Dexia renégociés chèrement.

Conséquences ?

Des équipements dégradés : centre de loisirs, centre du Parc

Gymnases sur-occupés      

Tarifs de cantine parmi les plus chers du 95 : + 3%

Séjours de vacances réduits : 30 places cet été, courts séjours supprimés

Merci qui ? 

Sénatrice et maire sont LR, formation toujours favorable à la réduction des dotations aux collectivités.

J. Eustache après avoir voté au Sénat Pour la réforme des retraites a voté Contre le bouclier énergétique pour les villes.

I. Volat, S. Bauer

FB : saintgratiensolidaireecologiqueetcitoyen

Blog : isabellevolat.fr

Il y a 80 ans, le CNR

Depuis 2013, le 27 mai est la Journée nationale de la Résistance.

Il y a 80 ans, le 27 mai 1943, Jean Moulin présidait la première réunion du Conseil de la Résistance.

Sont alors présents les représentants des huit principaux mouvements de la Résistance, de deux syndicats et de six partis politiques, dont le PCF.   

« En métropole, avant le 27 mai il y avait des résistances ; après, il y a la Résistance », dira Robert Chambeiron, compagnon de Jean Moulin.

Dénommé par la suite Conseil national de la Résistance, le CNR élabora un « plan d’action immédiate » dans la perspective de la libération face au nazisme mais aussi des « mesures à appliquer dès la Libération du territoire ». Un programme de « démocratie économique et sociale » qui est  encore au cœur du système social français, qui a gardé toute sa modernité, et qui comprenait en autres, la nationalisation des banques et assurances, les comités d’entreprises, la Sécurité sociale avec la retraite par répartition…

Un programme pour des « Jours heureux » dans une période atrocement noire…

Aujourd’hui, les « conquis » issus du programme du CNR sont toujours à défendre !

À Saint Gratien, le souvenir de la Résistance nationale et locale est présent à travers le nom donné à de nombreuses places, rues, écoles : Jean Moulin, Jean Zay, Pierre Brossolette, Gabriel Péri, Danielle Casanova…  Suzanne Barroul, Maxime Hébert, Robert Joubel..

Nous demandons depuis longtemps à la ville que ces plaques dénominatives soient accompagnées d’une explication historique pour que l’action de ces résistant·e·s soit connue et reconnue.  

Sauvegarder le pluralisme au Conseil régional d’Île-de-France

J’ai signé l’appel ci-dessous et je vous invite à le signer également.
Appel des forces républicaines et citoyennes contre les dérives autoritaires de Valérie Pécresse et de sa majorité

Le 31 mai, Valérie Pécresse mettra au vote la suppression de deux groupes d’opposition du Conseil régional d’Île-de-France. En cours de mandat, la Présidente de Région veut changer les règles du débat démocratique et ainsi dissoudre les groupes formés par les élu.es insoumis et apparentés d’une part, les élu·es communistes et citoyen·nes d’autre part.

Il nous apparaît contraire à l’esprit républicain de venir retirer, du jour au lendemain, des droits à l’opposition et d’en supprimer une partie d’entre elles, en l’espèce deux groupes de gauche sur les quatre que compte le Conseil régional. Le seul motif invoqué par Valérie Pécresse et sa majorité n’est ni sérieux, ni responsable et se résume en un leitmotiv : réduire de quelques dizaines de minutes les rares séances du Conseil régional, convoquées une fois par trimestre en dehors du budget. Sans nul doute, une avancée majeure pour la vie quotidienne des Francilien.nes…

La  critique et le débat nourrissent la démocratie. Il est sain, en République, de permettre la juste représentation de l’opposition au sein des institutions locales. C’est en effet reconnaître et respecter l’ensemble du corps social, maintenir un contre-pouvoir et ouvrir la possibilité d’une alternative politique. L’opposition est nécessaire et utile. Elle ne doit pas être « choisie », comme bon lui semble, par la majorité et ses prérogatives doivent être élargies. Elle doit pouvoir, quand nécessaire, mettre en cause la responsabilité de l’exécutif. Sa parole ne doit pas être indument limitée par un temps programmé par l’exécutif. Elle doit avoir le droit de questionner et de proposer.

En fournissant un travail réel au service des Francilien·nes, les deux groupes politiques menacés de disparition contribuent au débat démocratique et à l’amélioration des politiques publiques. Ils formulent des propositions et relaient régulièrement la voix des Francilien·nes dans toutes les instances où ils siègent.

C’est dans cet état d’esprit qu’ils ont ensemble rencontré plusieurs dizaines de milliers de personnes avec la mobilisation STOP GALÈRE dans les transports franciliens. C’est avec cette volonté d’améliorer la vie quotidienne qu’ils dénoncent les conditions d’enseignement des jeunes lycéen·nes. C’est avec la même préoccupation qu’ils alertent sur les récents choix comptables de la droite régionale opérés au détriment de la formation et de l’enseignement professionnel.

En dépit de ce travail et agacée par celui-ci, Valérie Pécresse abuse de toutes les manœuvres possibles pour dissimuler ses erreurs à la tête de l’Île-de-France et faire taire les critiques, y compris au sein de son camp.

Nous ne pouvons accepter cette fuite en avant, symptomatique d’une époque où le pouvoir en place préfère l’autoritarisme au pluralisme.

Sans coup d’arrêt immédiat, ce qui se passe en Île-de-France annonce une remise en cause plus large des droits de l’opposition dans ce pays.

Celles et ceux qui, comme nous, sont attachés aux valeurs de la République sont invités à signer, partager et faire connaître cet appel.

Signez ici

Durablement inspiré·e·s

Nos impressions aux « Inspirations durables » de Saint-Gratien le 13 mai 2023

Pour la deuxième année, nous avons participé à l’événement relatif à la transition écologique, dénommé « Inspirations Durables », organisé par la ville devant le château Catinat samedi 13 mai après-midi, dans une formule raccourcie de 13h30 à 18h30. Nous y étions déjà pour la première édition en 2022, en compagnie de Gabrielle Cathala, qui était la candidate Nupes aux législatives 2022 dans notre circonscription.

Nous nous y sommes rendus à un triple titre : en tant que citoyen·nes soucieux·ses des enjeux en matière de transition ; en tant qu’élu·e·s, pour discuter avec les acteurs de la transition invités par la ville, pour voir ce qu’il pouvait être tiré des propositions avancées sur les stands pour les rendre concrétisables dans notre chère commune ; en tant qu’exposant·e·s, car à défaut d’avoir pu recevoir une invitation en bonne et due forme* nous avions décidé de donner un coup de main à « Saint Gratien à Vélo », l’antenne locale de « Mieux se Déplacer à Bicyclette » (MDB).

Tour des principaux stands :

Stand du Jardin partagé

Forte affluence au stand ; mis en avant beaucoup de conseils, pour débuter un petit potager aux dimensions de l’habitation du quidam qui pose des questions ; en vente des plans de fleurs et de légumes (tomates, courgettes…). Avec échanges avec sa présidente qui nous dit que le jardin partagé, cela marche bien ! Afflux de scolaires entre autres. Il y a même maintenant un soutien de la ville en eau et en compost. Des rapports maintenant « normalisés »… qu’on retrouve partout dans les autres villes… Et surtout un lieu où poussent des fleurs et des légumes et où se crée du lien, du liant social…

Stand de la Biodiversité : en 40 ans, on note une baisse de 25 % du nombre d’oiseaux en Île-de- France

  • Sa responsable n’était pas au courant de la tenue il y a un an d’un atelier Transition écologique à Camille Claudel dans le cadre du PEDT, sur le thème du maintien de la Biodiversité en milieu urbain ; prend note de ma demande du compte rendu de la séance…
  • Retour sur l’épisode caniculaire qui a causé la mort de près de 17 tonnes poissons dans le lac d’Enghien il y a 2 ans : trop de poissons apportés dans le lac par les pêcheurs du club ; lac peu profond et très mal oxygéné… en même temps très fortes chaleurs, et surtout pluies avant le coup de chaleur qui se sont traduites par le ruissellement dans le lac de poussière de caoutchouc, fruits du roulage des pneus sur le bitume… Un événement qui hélas pourrait se reproduire, quelle que soit la masse de poissons présents dans le lac… puisque l’action la plus concrète qui a suivi cet épisode a été de demander au club de pêche de respecter un quota de rejet de poissons dans le lac…
  • Effet palpable de la densification de la ville et donc de la poursuite de l’artificialisation des sols : moins d’espaces verts donc moins de lieux pour la nidification des oiseaux. Et avec les pesticides utilisés dans les jardins privés, moins d’insectes et petits parasites dont se nourrissent les oiseaux, qui de plus par temps de fortes chaleur ont plus de mal à trouver des points d’eau en ville.. Résultats : en 40 ans, on note une baisse de 25 % du nombre d’oiseaux en Île-de-France …

Huit cents millions d’oiseaux disparus

Stand du syndicat Émeraude – Compostage – Consigne bouteille en verre

Discussion autour du compostage des déchets alimentaires, bientôt obligatoire…

  • La loi qui va imposer à chacun fin 2023 / début 2024 de trier les déchets biodégradables ;
  • Pour les maisons : il sera donné par Émeraude un composteur personnel
  • Pour les immeubles : comme vu à Münster en Allemagne, des conteneurs collectifs pour déposer les déchets alimentaires seront installés devant les immeubles ; avec un double enjeu : neutralisation des odeurs ; et ramassages hyper réguliers des ordures…
  • Le verre pour remplacer le plastique : les clients seront invités à ramener dans les grandes surfaces les bouteilles consignées… Pour inciter au retour des bouteilles, il faudra ajouter au prix de vente des boissons en bouteille de verre, une somme qui sera récupérée par le client s’il ramène sa bouteille consignée ; avec le même objectif à terme avec le même principe pour les bouteilles en plastique…
  • Il y a là un défi en matière de sensibilisation et de formation des clients…

Stand du SIARE : le retraitement des eaux usées

Un enjeu majeur selon Marie-Elisabeth Carminati, chargée d’affaires assainissement pour le compte du Siare (Syndicat Intégré Assainissement et Rivière de la région d’Enghien-les-Bains)

– Les eaux usées des habitants de Saint-Gratien partent, une fois collectées, au centre de traitement des eaux d’Achères.

Dans notre communauté d’agglo Plaine Vallée, seules deux villes n’ont pas de circuit de collecte de leurs eaux usées : Chauvry et Béthemont-la-Forêt.  Leurs eaux usées se déversent dans la nature. Est en projet un retraitement écologique des eaux par les roseaux : les eaux seraient filtrées en passant dans des champs de roseaux.

Des roseaux pour nettoyer les eaux

– Déperdition des eaux usées : dans certains secteurs en IDF, comme dans la plupart des rues à St Gratien, les circuits d’eaux pluviales et d’eaux usées ne sont pas séparés : « Il faudrait travailler pendant près de 300 ans en IDF pour mettre aux normes les circuits de collecte… »

– Le projet de construction d’une Maison de l’eau qui ouvrira au Siare en 2025 : Il s’agit de sensibiliser le grand public aux enjeux liés à l’eau. De faire de la pédagogie sur : la récupération des eaux de pluie ; le retraitement des eaux usées ; la sobriété énergétique ; la présentation de métiers d’avenir dans le secteur de l’eau auprès des scolaires : des primaires (des temps d’activités périscolaires pas idiots ! ) jusqu’au collège, puisque le Siare prend des stagiaires de 3ième) mais aussi des master en communication. Le Siare s’est dit intéressé aussi par les Journées Portes Ouvertes du lycée Monod auquel il ne s’est jamais rendu. Réciproquement, nous estimons que les métiers de la filière de l’eau doivent être connus par le lycée, notamment sa filière pro ainsi que par le Greta hébergé par le lycée Monod, pour qui sait, monter des modules de formation…

Notre stand MDB-Saint Gratien à vélo

Hormis l’atelier éphémère de réparations rapides pour les vélos… la ville n’avait rien prévu place Catinat pour promouvoir les déplacements doux… Un paradoxe ? Car une fois que le vélo est réparé, comment le fait-on rouler en ville ? C’est l’objectif de MDB et de son antenne locale à Saint Gratien : promouvoir les mobilités douces par l’aménagement d’équipements ad hoc en ville …

Nous décidâmes de combler ce vide et de nous installer devant le château Catinat. Rien de plus légitime alors qu’il est acquis que la pollution tue jusqu’à 48 000 personnes par an ; qu’aux alentours des écoles le taux de CO² est élevé. Les médecins expliquent ainsi la recrudescence des crises d’asthme et autres problèmes pulmonaires qui touchent entre 6 à 10 enfants par classe et pour lesquels les parents opposent un certificat médical pour les exempter de partir en classe de neige – mer ou découverte…

La légitimité de notre stand découle aussi de l’actualité et du Plan national Vélo de 2 milliards d’euros  annoncé il y a 15 jours et de sa déclinaison départementale de 18 millions d’euros.

Au fait, la ville de St Gratien, si prompte habituellement à solliciter des subventions s’est-elle manifestée pour profiter du plan Vélo départemental ? On a la liste des communes…

Nous nous sommes donc installé·e·s devant le stand de Vélo services pour promouvoir les ateliers d’auto réparation, qui existent par exemple à Fosses… et la toute prochaine Balade Champêtre que « St Gratien à Vélo » organisait le dimanche 21 mai sur la boucle d’Auvers Sur Oise.

Rapidement des échanges fructueux se sont noués avec les habitant·e·s interpelé·e·s par le kakémodo de MBD, nos affichettes, nos trois vélos et notre floppée de flyers et d’exposés pro domo..

Cela ne pouvait qu’éveiller la maréchaussée locale qui, après la venue de deux fonctionnaires qui nous ont demandé de quitter illico presto les lieux et/ou ne pas dégrader avec notre scotch double face les toilettes sèches portables louées… se pointa.

Il nous était reproché de ne pas avoir d’autorisation. Or, si ! MDB a bien demandé à être invité si la manifestation avait lieu : il lui  a été répondu « peut-être ». Puis que « c’était complet »..

Nous avons donné nos pièces d’identité que relevait la maréchaussée, qui tout de go nous opposait dans l’ordre : qu’il était « Interdit de distribuer quoi que ce soit ! ». « D’être là avec un kakémono !». Pourquoi ? Parce que « C’est la procédure ! ». « Laquelle ? » « Ne sait pas »…

Un dialogue de sourds s’instaura. Sans que les élu·e·s de la majorité municipale qui pouffaient dans leur coude ne viennent nous saluer, trop contents de piloter à distance une scène kafkaïenne…

Nous occupions debout tout au plus 2 m²… pour promouvoir une alternative à la voiture en ville, premier facteur de pollution, de bruit, d’accidents, d’érosion de la chaussée, objet de 80% des questions en réunions de quartier et la cause de 60% du budget consacré chaque année aux équipements, dans sa quote-part rénovation de voirie…

Nous n’étions pas les bienvenus… Mais en même temps, les fonctionnaires de police étaient d’accord avec les enjeux que notre présence sur le site incarnait… Puis finalement gênés. Au point de ne pas trop savoir quoi faire…

Nous décidâmes devant eux d’appeler Le Parisien et La Gazette… et à l’écoute de nos échanges,  ordre du Château a été donné de laisser tomber… Fini le transport au poste et tutti quanti…

Épilogue 

En fin d’après-midi, un enfant dont les parents étaient venus nous dire leur désappointement quant à la pauvreté des équipements cyclables en ville, nous a tiré·e·s par la manche pour nous dire qu’un chien « tout fou » tournait sans laisse sur le site et mangeait les goûters des enfants… Il procédait à ses prises de pains au chocolat et autres viennoiseries en leur mordant les doigts… il fallait agir… et vite car plusieurs goûters avaient déjà été engloutis…

Pour le chien, sans laisse dans un site interdit aux chiens,  que faisait donc la police municipale ?

1 – Elle relisait la procédure ?

2 – Appelait le Parisien ?

3 – La maréchaussée, vue chez le boulanger, commandait un Paris-Brest (à vélo) pour tester les dires de l’enfant ?

Par Pif le chien

* La demande d’invitation a été faite en deux temps : lors de l’avant dernière réunion de la commission développement durable, où il nous a été répondu qu’Inspirations Durables devrait normalement se produire en mai… et que la candidature de MDB serait peut- être étudiée, si la manifestation se tenait.

La présidente de l’association a saisi la ville par écrit. Qui lui a fait savoir que l’espace devant le château Catinat était déjà complet… il ne s’agissait pas d’un refus net… l’enjeu était donc le jour J de s’assurer s’il restait un peu de place… « peut-être »…

+ 22%

Un des dossiers parmi les plus importants du Conseil municipal d’avril a été le vote des taux locaux d’imposition 2023, et notamment celui de la taxe foncière.

Nous n’avons pas voté pour ces taux d’imposition puisque bien évidemment ils sont liés au budget de la commune que nous n’avons pas approuvé. 

C’est une année où les bases d’imposition augmentent fortement : +7,1%.

Dès novembre et le débat des orientations budgétaires, une hausse importante du taux communal était annoncée. Ce sera +14%, et donc une taxe foncière qui augmentera a minima de + 22%.

Le produit attend au titre de la TF s’élève à 13,168M€, en augmentation de + 2,388M€ sur 2022.

Voici nos remarques sur cette hausse des taux.

-Si les collectivités sont toutes touchées par la hausse des prix de l’énergie, elles n’ont pas toutes choisi de recourir à l’augmentation de la taxe foncière, et certaines continuent à investir de façon importante. L’augmentation des taux n’est donc pas une fatalité.  

-La majorité municipale argue souvent de la baisse des dotations de l’État, et donc de ses recettes, pour justifier la hausse des taux. Mais qui est responsable de cette évolution des dotations d’État ? C’est sous le mandat de Nicolas Sarkozy qu’est amorcée la première baisse de la DGF, au lendemain d’une très difficile réforme de la taxe professionnelle. Les élus locaux avaient d’ailleurs réservé à François Fillon un accueil houleux lors du Congrès des maires en novembre 2011.

Les Républicains, famille politique de la sénatrice et du maire s’est toujours prononcée pour la réduction des dotations aux collectivités. Mesure que ces élus dénoncent ensuite en mairie. Un double langage !

« Moi de mon côté, je plaide très clairement pour une poursuite de la baisse des dotations en 2018. On ne pourra pas interrompre la décrue des dotations, on ne pourra pas pour des raisons liées aux finances de l’État. » Gilles Carrez le président (LR) de la commission des finances de l’Assemblée nationale

François Fillon, lui, déclare :  « Il est indispensable que les collectivités locales qui représentent un peu plus de 20% de la dépense publique y participent [ndrl : à l’effort]. Les collectivités locales doivent réfléchir avec l’État à la baisse de leurs dépenses. Elle est inévitable si on veut réduire les déficits publics. »

Certes, la baisse des dotations a ensuite été forte sous le mandat de F. Hollande : 11 milliards d’euros sur trois ans : 2015, 2016,  2017. Mais cela est néanmoins salué par le président de la commission Finances de l’Assemblée nationale, le républicain Gilles Carrez, pour qui : « De ce point de vue le chef de l’État a montré la voie, et un rythme situé entre un gros milliard et deux milliards d’euros par an semble acceptable » à l’avenir.

-La ville subit bien sûr l’envolée des prix de l’énergie. Mais là encore, à qui la faute ? Qui a mis en place la libéralisation du secteur, que nous avons toujours dénoncée, qui a instauré via la loi Nome, la concurrence entre les producteurs et fournisseurs d’électricité, avec les résultats calamiteux que l’on voit aujourd’hui ? Là encore n’oublions pas les responsabilités.

-À Saint Gratien, il faut aussi souligner l’effet des multiples contrats que passe la ville avec ses sous-traitants et qui représentent 35 à 38% de ses dépenses : marché municipal, entretien des bâtiments, stationnement payant, cantine scolaire et à présent restauration des crèches. On voit a contrario que les communes qui ont fait le choix de la régie s’en sortent mieux, notamment pour la cantine, puisqu’elles peuvent bénéficier d’aides de l’État pour l’achat des denrées. 

-Comme toutes les communes, la ville ne bénéficie d’aucune aide pour affronter la crise de l’énergie, et notamment d’un bouclier tarifaire. Là encore, double langage des élus de la majorité municipale. Le principe d’un bouclier est bien réclamé ici, via le vote d’une motion par exemple, mais le Sénat le refuse aux collectivités ! Le groupe des sénateurs LR et donc J. Eustache a voté contre le principe du bouclier tarifaire pour les collectivités, comme nous l’avons dénoncé sur ce blog.    

-À Saint Gratien, la ville a raté le coche en 2011 lors de ses ateliers agenda 21 et du rapport du cabinet Solving remis à l’époque, qui déjà il y a 12 ans proposait des pistes d’économies d’énergie et d’énergies renouvelables : géothermie, panneaux solaires, chauffage par utilisation de la chaleur des eaux usées, chaudières à bois.. Le cabinet Solving relevait le manque «  d’installation de sites de production d’énergie renouvelable, ce qui à terme, peut constituer une faiblesse au vu de l’évolution du prix des énergies fossiles ». Il préconisait de « mener une étude sur le potentiel des énergies renouvelables sur le territoire » et de  « développer une politique  énergétique en faveur de la maîtrise des énergies fossiles et du développement des énergies renouvelables ». Or, la ville a très peu suivi ces recommandations et reste très frileuse sur ces sujets. Il a fallu attendre les travaux actuels de la salle d’armes pour voir implanter des panneaux photovoltaïques.

-La ville réalise de coûteux travaux de voirie tous les ans, sans prendre en compte le nécessaire développement des transports alternatifs à la voiture, qui dégradent moins les infrastructures. Il y a là une source non négligeable d’économies, tout en favorisant les transports doux, bénéfiques contre la pollution, bons pour la santé, le commerce local et le lien social..    

-La ville paie toujours les emprunts dits toxiques de la banque Dexia via une renégociation coûteuse, d’ailleurs soulignée par la Cour des Comptes elle-même : « le coût de la sécurisation (…) avec la contrepartie de l’alourdissement de l’encours de dette et le nouveau taux (…) pèseront durablement sur les finances locales, nonobstant le concours du fonds de soutien » dit la CRC dans son rapport sur les comptes de la ville en 2017. Les emprunts Dexia courent jusqu’en 2035.  

-La hausse du taux de la taxe foncière était finalement une augmentation attendue car reportée depuis des années. La CRC disait qu’il existait des marges de manœuvre compte-tenu du « revenu moyen fiscal sensiblement supérieur à la moyenne de strate ». Mais la ville a préféré « faire peser les efforts sur les dépenses de fonctionnement et d’investissement plutôt que d’actionner le levier fiscal » : elle le dit elle-même dans la réponse qu’elle fera à la CRC. Aujourd’hui, on fait les comptes de cette politique.

D’autre part, ce choix de maintenir des taux plutôt bas a eu un effet pervers. Lors de la suppression de la taxe d’habitation, le mécanisme de compensation par l’État est basé sur les taux de la commune pour … 2017 ! La compensation est donc elle aussi, réduite.

Les conséquences de ces taux longtemps maintenus à un bas niveau ne sont pas anodines. 

Des investissements eux aussi sont réduits. Le centre de loisirs de la rue Fossiez notamment, aurait bien besoin d’une rénovation, comme le centre culturel du Parc, utilisé par de nombreuses associations. Les gymnases sont suroccupés.       

Les tarifs de cantine subiront, eux, une hausse de +3%, alors qu’ils sont déjà parmi les plus chers du 95, voire les plus chers.

Les séjours de vacances sont en voie de disparition : 30 places seulement pour cet été. Les courts séjours de printemps et d’été sont carrément supprimés ! Pourtant des activités essentielles pour les enfants de nos quartiers.

Ce sont là les répercussions néfastes des choix politiques de la municipalité. 

Rendez-vous en mai !

En mai, retrouvons-nous à Saint Gratien !

Deux occasions de débats et d’échanges pour ces prochains week-end :

-Le samedi 13 mai nous serons devant le château Catinat, entre 14 et 18h, pour « Inspirations durables », après-midi d’animations diverses autour du développement durable. Au-delà du bestiaire municipal, chèvres, moutons, abeilles et poules… qu’en est-il du recyclage des mégots, de la gestion de l’eau dans notre ville, des économies d’énergie, du développement des transports doux, de la place du vélo ? Venez en discuter !

-Les samedi et dimanche 20 et 21 mai, nous répondrons présents à l’invitation de nos ami·e·s de la paroisse de Saint Gratien ! Un moment de rencontre et d’échanges toujours sympathique, dans le parc du centre culturel des allées vertes.

À bientôt pour ces deux événements !

8 mai 2023

En ce 8 mai 2023, nous avons participé à la cérémonie de commémoration du 78è anniversaire de la victoire sur la barbarie nazie.

Nous nous souvenons aussi de l’année 1943.

Il y a 80 ans, Jean Moulin mourut sous la torture, et Danielle Casanova succomba du typhus au camp d’Auschwitz.

À l‘heure où l’extrême-droite défile à Paris, n’oublions jamais qu’ils donnèrent leur vie en combattant une idéologie monstrueuse.

À Saint Gratien, un groupe scolaire et une grande avenue portent les noms de ces deux figures de la Résistance.

Quelques images de la cérémonie de ce matin devant le monument aux morts place de la mairie, puis au cimetière.

Partir

Au Conseil municipal d’avril 2023….

Nous votons « pour » la tarification des longs séjours pour les jeunes pour l’été 2023.

Nous remarquons comme à l’accoutumée, un très faible nombre de séjours possibles par rapport au nombre de jeunes Gratiennois entre 6 et 17 ans.

La ville propose en effet pour cet été 30 places contre 50 en 2022.

L’offre est donc en nette baisse. Elle était de 546 jours en 2021; de 500 en 2022 ; de 340 en 2023.

Le coût pour la ville est de 14 340€, contre 20 000€ en 2022.

Ce sont des sommes infimes rapportées au budget de fonctionnement.

Nous interrogeons une nouvelle fois sur le fait que les inscriptions se réalisent un vendredi de 17 à 19h. Premier arrivé, premier servi ? Est-ce que ce sont toujours les mêmes enfants qui partent et quels seraient les critères d’attribution en cas de demandes non satisfaites ?  

Plus fondamentalement, nous regrettons que le débat ne soit jamais mené. La ville se satisfait de dire que les « colos » ne sont plus d’actualité. On accepte la disparition des colonies généralistes et accessibles à tous au profit de la consommation de loisirs spécialisés. Le maire vante bien évidemment à chaque fois que nous faisons cette remarque, les divers stages pour les enfants et jeunes du type « 100% sport »… Mais partir, c’est autre chose. Or, à St Gratien, il n’y a plus de classes de découverte suite à leur suppression par la ville en 2009. Les séjours de vacances sont réduits à leur plus simple expression.  

Aujourd’hui en France, un enfant sur trois ne part pas en vacances. Les enfants des milieux les plus modestes sont évidemment les premiers concernés. On rate quelque chose en se contentant de dire qu’il n’y a pas de demande de la part des familles. On peut ensuite s’étonner naïvement, comme le fait le nouvel adjoint à la jeunesse, que des jeunes Gratiennois n’aient jamais vu la mer…  

Enfin, nous soulevons la disparition dans le plus grande discrétion des « courts séjours » de printemps et d’été en 2023. En effet, nous n’avons pas voté de tarifs depuis décembre 2021. L’adjointe aux affaires scolaires confirme, sans s’étendre sur le sujet..  

Il y a donc bien suppression de services à la population, alors que l’adjoint aux finances nous affirme toujours le contraire ! Dans ce cas précis, ce n’est pas n’importe quel service, puisque ce sont les enfants de la ville qui en font les frais..  

Mais finalement pourquoi soulever ces questions puisque tout est déjà bouclé ? Les séjours et leurs modalités sont déjà annoncés sur les sites de la ville, alors que le Conseil ne les a pas encore votés… Un nouveau signe s’il le fallait, que l’assemblée communale est devenue une simple chambre d’enregistrement où le débat n’a plus lieu d’être puisque les décisions sont déjà prises. Voilà pourquoi certain·e·s élu·e·s sont si pressé·e·s de voir finir la séance, voire prêtent davantage d’attention à leur téléphone qu’aux échanges ?

Des prix pour les CM2

Suite de notre compte-rendu du Conseil municipal du 13 avril 2023 à Saint Gratien

Nous votons « pour » la remise de « prix » de fin d’année pour les élèves de CM2, toutefois sans conviction. « Prix » est d’ailleurs un terme peu adapté. Il s’agit d’un geste fait par la ville pour marquer la fin de la scolarité dans les écoles communales.

La ville offre depuis deux ans une calculatrice et un bon d’achat pour un livre ou une BD d’une valeur de 10€. Cela remplace le traditionnel dictionnaire que la ville remettait auparavant aux élèves quittant le cycle primaire.  

La calculatrice nous semble être plutôt une aide aux familles car cet achat est un peu obligatoire pour le collège. Le bon d’achat de 10€ à dépenser dans une librairie de la ville est un montant assez faible et permet peu de chose en dehors d’un livre de poche.

On est loin du dictionnaire qui pouvait être conservé et utilisé plusieurs années, et constituait donc un souvenir plus marquant des années de primaire, tout en étant utile durant le collège.

La ville nous indique qu’un choix similaire et un budget analogue sont déjà prévus pour les années à venir. Et bien cela nous évitera des débats en commission scolaire ! Pourtant la promesse nous avait été en avril 2022 de réexaminer le choix les années suivantes : « Néanmoins, un échange pourra avoir lieu dans le cadre de la commission afin d’envisager des propositions de dotations différentes pour les années suivantes ». Les promesses n’engagent que ceux et celles qui y croient, c’est bien connu.

Le budget alloué à cette initiative restera analogue dans les années à venir. Cela sera difficile à tenir avec l’inflation que l’on connaît actuellement. Je remarque surtout que la dépense reste tout à fait modeste : 7000€ pour les 270 élèves concernés cette année.

Les mauvais esprits que nous sommes diront que la remise de ce « prix » est aussi l’occasion de voir le maire dans les écoles… et que c’est assez rare pour être souligné.    

À suivre : la disparition des courts séjours de vacances

Des surprises et un rêve

Réunion de quartier ce 17 avril dans la grande salle du centre Camille Claudel.

En retard, je rate la page de publicité municipale sur le dispositif « Voisins vigilants », qui figure désormais en premier point des sujets traités. Pas de regrets, je ne crois pas du tout en cette plate-forme privée qui prospère sur le sentiment d’insécurité répandu dans nos banlieues. Outre que la « surveillance » est un vrai métier qui doit être pratiqué par les professionnels que sont les forces de police, je pense que c’est de « l’humain d’abord » qu’il faut remettre dans nos quartiers, enseignant·e·s, médecins et infirmières scolaires, éducateurs·trices, animateurs·trices… Je ne crois pas non plus en l’efficacité des caméras, qui sont implantées de plus en plus nombreuses, sans qu’un quelconque bilan en soit jamais tiré.

J’arrive donc au moment où sans surprise, c’est la question du stationnement qui est abordée. Comme dans tous les quartiers, le nombre de places semble tout à fait insuffisant par rapport à celui des véhicules. Problème insoluble, sauf à consacrer toujours plus d’espaces aux parkings ? C’est toute la question du réaménagement des villes, étouffées par la circulation et le stationnement qui se pose. Développement des transports doux, très adaptés dans notre ville au petit territoire, des transports en commun, ou navette municipale qui éviterait le recours à la voiture… des solutions de fond qui ne sont jamais évoquées en réunion de quartier.

Surprise par contre, lorsqu’une mère de famille interroge sur le tarif de la cantine ! Elle propose de mutualiser pour baisser le coût pour les familles. L’occasion de rappeler notre proposition de porter auprès de la communauté d’agglomération le principe d’une cuisine centrale (et ses avantages, entre meilleurs repas préparés sur place, la non-dépendance aux contrats liant la ville au privé et les potentielles aides de l’État…) Deuxième surprise ! Le maire qui jusqu’ici semblait imperméable à toute suggestion de ce genre, ne paraît pas ce soir hostile à cette réflexion ! Comme quoi, il ne faut jamais désespérer.

Autre découverte, décidément la soirée est fertile en annonces, les travaux de la rue de Verdun verront l’implantation d’une « bande cyclable », marquage au sol indiquant la présence et la circulation possible de vélos sur la chaussée. Certes, ce n’est pas une « piste » cyclable sécurisée car séparée de la partie de la chaussée réservée aux voitures, mais c’est mieux que rien ! Certainement les retombées de l’obligation légale de prévoir un aménagement cyclable en cas de réfection de voirie. Nous l’avions rappelée au maire lors des demandes de subvention des travaux, sans succès. Tant mieux si les choses évoluent ! Il est important de faciliter la circulation cyclable depuis, ou vers la gare RER, et ce malgré l’étroitesse de la chaussée et le passage des bus.

Nouvelle étonnement lorsque je pose la question de la ô combien nécessaire rénovation de la passerelle de la gare. Un équipement ancien et très vétuste, raide d’une trentaine de marches étroites et très abimées comme en témoignent nos photos. Vraiment un passage difficile pour nombre de gens souhaitant relier les Raguenets au centre-ville, et une véritable coupure physique entre les quartiers.

Le maire nous indique que la passerelle est municipale, alors que nous la croyions propriété SNCF. Des études seraient prévues, nous suivrons l’affaire car cela mériterait vraiment une réhabilitation profonde, à défaut d’un large passage souterrain come il en existe dans certaines communes,  facilitant la circulation piétonne et cycliste… une occasion certainement manquée il y a des années lors de l’aménagement du souterrain pour voitures sur la D14.

Pas de surprise en revanche lorsque mon collègue du Conseil municipal Stéphane Bauer propose de tenir une brocante dans le quartier des Raguenets. Une animation qui serait bienvenue surtout si elle permettait la vente de vêtements, contrairement à la « brocante de rue » (mais aux Raguenets aussi, ce sont des rues ! ) invariablement localisée rue Terré, et sans vente, ni don possible de vêtements. Pourtant l’occasion en ces temps de forte inflation, de rendre service à de nombreuses familles avec enfants !

Enfin, le maire se lamentant sur la baisse des dotations d’État, l’absence de bouclier tarifaire pour les villes et la charge nouvelle de 2 millions d‘euros qui lui incombe, entre augmentation du SMIC, et hausse des prix de l’énergie, nous lui re-re-re-suggérons de réduire de façon partielle et ciblée l’éclairage public, par exemple entre minuit et 5 heures du matin dans certaines rues, ce qui permettrait l’économie pas tout à fait négligeable de 100 000€…  Mais là, pas de surprise, c’est toujours non ! L’électricité n’étant pas chère la nuit, ce n’est pas à ce moment qu’il faut l’économiser, nous dit-il, nous laissant quelque peu interloqués devant cet argument… Nous sommes la ville la plus dense du Val d’Oise, poursuit-il,  et ce serait une atteinte à la sécurité. Outre que c’est en grande partie aux amis politiques du maire, aux affaires depuis 1983, que nous devons cette densification excessive, cela ne signifie pas pour autant qu’il y a foule dans nos rues au milieu de la nuit, ni que l’extinction des lampadaires entraîne une hausse des actes de délinquance… C’est même le contraire, le voleur aussi ayant besoin d’éclairage. D’ailleurs les communes avoisinantes ayant éteint leur éclairage public ne sont pas victimes d’une hausse massive de la délinquance, ni les multiples villes de France où cette mesure est appliquée depuis longtemps. Nous y gagnerions un meilleur sommeil, une biodiversité mieux préservée, et nos enfants pourraient découvrir la présence des étoiles… Rêvons un peu.