Suite de notre compte-rendu de la séance du 21 mars 2024 du Conseil municipal de Saint Gratien
Nous votons pour une subvention exceptionnelle au CCAS, qui n’est hélas pas une augmentation de l’aide à apporter aux familles en cette période de forte inflation, mais seulement une subvention ponctuelle destinée à l’achat de deux véhicules frigorifiques pour le portage des repas des personnes âgées. Une subvention exceptionnelle pour une dépense ponctuelle, ce qui fait que la subvention au CCAS reste de fait inchangée depuis de nombreuses années. La ville nous affirme qu’elle est suffisante pour répondre aux besoins, ce dont nous doutons fortement.
Nous votons contre la décision modificative liée au budget 2024 que nous n’avons pas approuvé. Nous interrogeons à ce propos sur le coût de « l’ilot de fraicheur », nouvelle dénomination des espaces verts, situé place Marcel Sembat car il nous semble bien élevé : plus de 143 000€. Ceci comprend l’acquisition et la démolition des boxes anciennement situés à cet endroit. Nous nous étonnons de la nécessité d’un système de vidéoprotection pour le jardin pédagogique des Raguenets, mais le maire nous indique que c’est la règle pour tout lieu accueillant du public.. Nous sommes donc partout vidéosurveillés, oups, « vidéoprotégés » ce qui est infiniment plus positif.
Le vote des taux d’imposition 2024 n’apporte pas de débat particulier, les taux restant inchangés (39,91% notamment sur les propriétés bâties). Personne n’a oublié leur forte augmentation en 2023, +14% du taux communal, ce qui couplé à la forte augmentation des bases, a entraîné une hausse de +22% de la taxe foncière. Une remarque : nous manquent cette année les comparatifs avec les taux des communes avoisinantes, les taux des communes de même strate et les taux départementaux, pourtant promis en commission.
La ville demande la prorogation du dispositif du « fonds de soutien » relatif aux emprunts structurés… ceux-là même que l’adjoint aux finances se risque parfois à appeler « toxiques ». Cela concerne un emprunt dont les taux sont corrélés au dollar américain et au franc suisse.
La ville bénéficiera donc du fonds de soutien jusqu’à son extinction en 2028, mais le prêt court lui jusqu’en 2032.
Le taux de ce prêt au 1er avril 2024 est de 8,9%. Le reste à charge (surcoût) pour la ville sera de +4000€, après versement du fonds de soutien, qui, rappelons-le, est issu des poches des contribuables. Le surcoût total est de +27 000€, pour un emprunt qui ne s’élève plus qu’à 200 000€… une bonne affaire qui ne saute pas aux yeux..
Nous nous sommes souvent exprimés sur ce dossier et avons toujours condamné ce recours à des prêts très risqués, puisque indexés sur la parité entre monnaies étrangères. Cela avait conduit à des taux d’intérêt de 23% et des renégociations en catastrophe, très coûteuses pour les finances de la ville. Le maire et l’adjoint aux finances se refusent aujourd’hui à tirer le bilan de ces emprunts contractés en 2007 par J. Eustache (qui curieusement, n’intervient jamais sur ce dossier) et qui courent jusqu’en 2032. La promesse nous avait pourtant été faite de faire les comptes, une fois ce dossier clôturé.
Les emprunts toxiques s’élevaient à l’origine à 7 millions d’euros. En intérêts, ils auront coûté à la commune 5 804 00€, à savoir : remboursements, frais des deux renégociations, échéances « dégradées » en 2014, 2015, 2016 avec des surcoûts de 300 000 à 500 000€ avec des taux à 19%, 21% et 22%, le surcoût de 125 000 lié à un nouvel emprunt avec Dexia sur 15 ans à 4,65%… Addition : 5,804 millions. Le fonds de soutien s’élevant à 2,12 millions, le solde est donc de 3,577 millions. La réponse du maire ? « Bon, allez.. on passe au vote.»
Certes, Saint Gratien n’est pas la seule commune à être tombée dans le piège de ces prêts. Mais elle n’a jamais reconnu son erreur et a au contraire toujours vanté « sa bonne affaire », alors même qu’elle portait plainte contre la banque Dexia.. Elle a toujours refusé d’en tirer le bilan, se contentant d’affirmer que cela lui avait permis de financer plusieurs équipements. Mais à quel prix !
La ville étend le périmètre du dispositif du « permis de louer », qui permet de mieux lutter contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil. Cela aurait d’après le maire un effet dissuasif puisque les propriétaires sont obligés de déclarer leurs locations, et un effet de contrôle en cas de signalement par un locataire ou à l’occasion d’une relocation.
Enfin, la ville reconduit de nouveau sa « brocante de rue » le 30 juin avenue Terré. Comme d’habitude, nous dit l’adjoint au commerce dans sa présentation. Nous regrettons que cette initiative se déroule immuablement dans le même quartier. Pourquoi pas en centre-ville, ou aux Raguenets, où il y a des commerces et où les habitants seraient aussi contents d’avoir de l’animation dans leur quartier ? Et pourquoi interdire la vente (et même le don !) de vêtements, alors que c’est cela qui intéresse nombre de familles dans un contexte économique difficile ? Notamment les vêtements d’enfants sont très demandés. Nous nous abstenons donc sur ce sujet.
Prochain Conseil municipal le 20 juin. Des séances qui se font de plus en plus rares ! On le regrette, car la démocratie locale souffre de cette gestion municipale de moins en moins partagée.