En Grèce, gouverner sans la Troïka

Élections en Grèce : Kyriakos Mitsotakis et Alexis Tsipras ont mobilisé une dernière fois leurs troupes

Par Miguel Allo sur le site de la RTBF (Radio-Télévision Belge Francophone)

C’est ce dimanche 21 mai qu’auront lieu les élections législatives en Grèce. Elles doivent permettre de désigner les 300 députés du Parlement (Vouli). Le Premier ministre sortant de droite Kyriakos Mitsotakis, qui part favori, mobilise une ultime fois ses troupes, tout comme son principal adversaire Alexis Tsipras qui appelle au « changement ».

Les derniers meetings se sont tenus ce vendredi. Le chef du gouvernement sortant et dirigeant de Nouvelle-Démocratie a prononcé un dernier discours de campagne dans un quartier touristique d’Athènes, face au temple antique du Parthénon. Quant à son adversaire, le dirigeant de Syriza, il s’est exprimé devant ses partisans à Patras, grand port dans le Péloponnèse (sud-ouest) et troisième ville du pays.

Ce samedi, à la veille du scrutin, aucune manifestation politique ou publication de sondage n’est autorisée.

Nouveau scrutin début juillet ?

En tête des intentions de vote avec une avance de 5 à 7 points, Kyriakos Mitsotakis, 55 ans, pourrait toutefois ne pas disposer dimanche soir d’une majorité absolue pour former un gouvernement. Dans ce cas, il souhaite convoquer un nouveau scrutin début juillet qui, en raison d’un système électoral différent, pourrait permettre à son camp de bénéficier d’un bonus de sièges.

Alors que s’achève une campagne sans entrain, le dirigeant a dit « attendre une nette victoire » de son parti, vendredi sur la chaîne Skaï.

Durant sa campagne, le Premier ministre sortant n’a cessé de mettre en avant la reprise économique durant son mandat après les années de marasme économique. « La dernière chose dont le pays a besoin, c’est d’instabilité« , a-t-il martelé. Il accuse Alexis Tsipras, Premier ministre de 2015 à 2019, d’avoir pris le risque de précipiter la Grèce hors de la zone euro en croisant le fer avec l’Union européenne au moment des délicates négociations pour un nouveau plan d’aide financière en 2015.

Alexis Tsipras, qui a largement recentré l’ex-formation de la gauche radicale ces dernières années, répond avoir réussi à restructurer la colossale dette publique et permis à son pays de sortir de la crise en 2018.

« Allons-nous continuer à construire une Grèce forte ou revenir à l’époque où la Grèce était le paria de l’Europe ? » avait lancé mercredi Kyriakos Mitsotakis depuis Kastoria (nord-ouest).

Jeudi soir, sur la place Syntagma, face au Parlement, Alexis Tsipras a demandé aux Grecs « non pas une seconde chance », mais la première opportunité de « gouverner sans mémorandums, sans coercition, sans troïka, sans Schäuble« .

Il faisait référence aux groupes d’experts des créanciers de la Grèce et à l’ancien ministre allemand des Finances, deux symboles de l’humiliation ressentie par de très nombreux Grecs lors de l’octroi, sous conditions, de plans d’aide.

À chaque déplacement, Alexis Tspipras pointe du doigt les difficultés rencontrées au quotidien par de nombreux Grecs, victimes de la cherté de la vie et des prix de l’énergie qui flambent. « Comment le gouvernement Mitsotakis peut-il se réjouir du retour de la croissance alors que nous luttons au quotidien pour payer nos factures et nos courses ? », s’exclame Giorgos Thomopoulos, 46 ans, un enseignant interrogé par l’AFP.

Alexis Tsipras a appelé jeudi les électeurs à mettre fin au gouvernement qui a, selon lui, « bradé les services publics » et « malmené l’État de droit« . Kyriakos Mitsotakis est « le principal responsable » du scandale de surveillance par le Renseignement de journalistes et hommes politiques qui a secoué le gouvernement l’an dernier, a-t-il asséné.

De nombreux observateurs redoutent par ailleurs une forte abstention dimanche. Lors des dernières élections législatives en 2019, elle avait déjà enregistré un record de 42%.

Face à la colère qu’a suscitée au sein de la jeunesse le grave accident ferroviaire du 28 février qui a fait 57 morts, le vote des jeunes et des indécis s’avérera déterminant. « Je vais partir à l’étranger pour trouver du travail. Peu m’importe quel gouvernement sort, je n’ai plus grand espoir pour l’avenir du pays« , confie Angelos, un étudiant de 19 ans qui a requis l’anonymat.

Cinquante États disent non à l’arme nucléaire

Un 50è État vient de ratifier le TIAN, traité d’interdiction des armes nucléaires. Qu’est-ce que le TIAN ? Que va-t-il changer ? Quelle est la position de la France ?

Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), vient d’être ratifié par un 50è État ce 24 octobre 2020 et va donc entrer en vigueur.

Maintenant, on peut le dire : les armes nucléaires sont interdites !

« Cela représente un engagement important vers l’élimination totale des armes nucléaires, qui reste la plus haute priorité des Nations unies en matière de désarmement  », s’est félicité Antonio Gutierres, secrétaire général de l’ONU.

À l’origine de cette victoire : la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires « ICAN », un ensemble d’ONG contre la prolifération nucléaire, fondé en 2007, et qui a obtenu en 2017 le prix Nobel de la paix pour son rôle dans l’élaboration de ce traité.

Qu’est-ce que le « TIAN » ?

Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires interdit l’utilisation, le développement, la production, les essais, le stationnement, le stockage et la menace d’utilisation de telles armes.

Il s’agit « d’un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires en vue de leur élimination complète ».

Pour entrer en vigueur, le TIAN devait être ratifié par un minimum de 50 États membres. Une fois ce minimum atteint, le traité entre en vigueur dans les 90 jours.

Ce texte est le fruit d’une longue bataille. En juillet 2017, il avait été approuvé par 122 pays à l’Assemblée générale des Nations unies.

Conformément à son article 13, le traité est ouvert à la signature de tous les États au Siège de l’ONU à New York depuis septembre 2017, date à laquelle la Thaïlande et le Vatican notamment l’ont instantanément ratifié. Il a d’ores et déjà été signé par 84 états. D’autres ratifications sont donc à venir.

Qu’est-ce que le TIAN va concrètement changer ?

Nous savons bien sûr que le chemin vers un monde sans armes nucléaires reste complexe.

Aucune des puissances nucléaires que sont la France, les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni, le Pakistan, l’Inde, Israël et la Corée du Nord n’ont ratifié le TIAN. Ces pays restent soumis au traité de non-prolifération nucléaire, entré en vigueur en 1970. Il interdit à de nouveaux États de se doter de la bombe A et enjoint à ceux qui en sont déjà détenteurs à, « de bonne foi », aller dans le sens du désarmement, ce qui n’a jamais réellement été le cas.

Pourtant, avec cette 50è ratification, la vision sur les armes nucléaires vient de changer. À présent qu’elles sont interdites, va se créer une pression diplomatique, juridique, financière et éthique sur les possesseurs d’armes nucléaires. Dans le monde, les militants pro-abolition espèrent que l’entrée en vigueur du TIAN aura le même impact que les traités internationaux précédents interdisant les mines terrestres et les armes à sous-munitions : stigmatiser la possession et l’utilisation des armes nucléaires, ce qui pourrait conduire à un changement de comportement, même de la part des pays non-signataires. « Nous pouvons nous attendre à ce que les compagnies cessent de produire des armes nucléaires et à ce que les institutions financières cessent d’investir dans les firmes qui produisent des armes nucléaires », avance Beatrice Fihn, directrice générale d’ICAN.

2021 ouvrira une nouvelle décennie où les armes nucléaires seront illégales. Cela va entraîner de nouvelles ratifications, créer une pression forte sur les États nucléaires, obliger la France à justifier sa politique de la dissuasion nucléaire.

Et la France ?

Paris s’accroche à a sa dissuasion nucléaire. « La France est à contre-courant de l’histoire », relève Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, qui déplore que Paris ait « exercé une pression sur des États contre l’instauration d’une norme qui soutient le droit humanitaire et va renforcer la sécurité internationale ».

À l’inverse, certaines villes françaises soutiennent l’interdiction des armes nucléaires. « Une trentaine de villes, dont Paris, Grenoble ou Lyon  », énumère l’ICAN.

« Tous les États doivent maintenant ratifier le traité sur l’interdiction des armes nucléaires », soulignait hier dans un communiqué le Mouvement de la paix.

76% des Français sont favorables à ce que la France s’engage dans un processus de désarmement nucléaire. Cette politique de défense coûte cher : 100 milliards d’euros pour les quinze prochaines années.

Solidarité avec le peuple kurde

kurdes 2Le PCF appelle l’ensemble de ses militant-e-s, et l’ensemble des forces démocratiques de notre pays à participer massivement aux manifestations de solidarité et de soutien aux Kurdes et à la population du Rojava, ce samedi 12 octobre

En violation du droit international, le régime d’Erdogan, accompagné de mercenaires djihadistes, a lancé l’assaut contre les forces démocratiques syriennes dans la province du Rojava, Kurdistan syrien, mercredi soir. Cet acte de guerre a déjà commencé à provoquer la mort de civils ; des dizaines de milliers d’habitant-e-s des villes pilonnées doivent fuir leur foyer pour échapper à la mort.

L’islamo-conservateur et ultranationaliste Recep Tayyip Erdogan avec l’aval de Donald Trump justifie aujourd’hui la guerre d’anéantissement, le véritable nettoyage ethnique visant les Kurdes. Erdogan entend aussi remettre en selle l’organisation de l’État islamique et les groupes djihadistes qu’il soutient depuis longtemps.

Cette offensive militaire turque viole la souveraineté et l’intégrité du territoire syrien déjà compromises ; elle conforte aussi le dictateur Bachar El-Assad.

Les Kurdes et les contingents YPG et l’armée démocratique syrienne qu’ils forment avec des groupes de résistants syriens sont les artisans de la lutte contre l’État Islamique, ils sont les vainqueurs de la bataille de Kobané, ils ont sauvé la vie à des dizaines de milliers de Syriens, de kurdes Yézidis martyrisés en Irak. Les femmes et les hommes kurdes du Rojava constituent un rempart à la barbarie et l’obscurantisme.

Le monde entier leur en est à jamais redevable. Le Conseil de Sécurité de l’ONU doit placer les Kurdes, la population du Rojava, sous protection internationale.

L’action de la France et des pays européens pour une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, si elle est la bienvenue, n’efface pas pour autant pas les mois d’attentisme et de silence complice alors que la menace de l’invasion turque était connue, et nombreux, kurdes, Syriens ou Français, à alerter sur l’imminence de l’opération militaire d’Erdogan.

La Turquie étant, après les États-Unis l’armée la plus importante en hommes et matériels de l’OTAN, c’est sans doute la raison pour laquelle les dirigeants européens des pays membres de l’OTAN se sont distingués ces dernières années par leur manque de courage et leur hypocrisie face aux visées expansionnistes et destructrices du sanguinaire Erdogan.

Les troupes de l’armée d’Erdogan doivent quitter le Rojava.

Le PCF appelle la France et l’Union européenne à prendre des sanctions contre la Turquie pour contraindre Erdogan à stopper son invasion.

Immédiatement, le PKK de Turquie doit être retiré de la liste des organisations terroristes.

Rassemblement prévu samedi 12 octobre à Paris, 14h, place de la République

Écouter l’appel de Ian Brossat, Président de l’Association Nationale des Élu·e·s Communistes et Républicains, à soutenir le peuple kurde.

kurdes

À quoi sert un.e député.e européen.ne ? (3)

De l’utilité des élus Front de Gauche/PCF au Parlement Européen

Bilan des élu-e-s au Parlement Européen

marie-pierre vieuMarie-Pierre Vieu

Députée européenne de la région Occitanie depuis juillet 2017, en remplacement de Jean-Luc Mélenchon, membre de la direction du PCF en charge des relations extérieures, Marie-Pierre Vieu est une élue de terrain qui fait le lien entre les luttes locales et les enjeux européens. Héritant de son prédécesseur la commission budget, elle siège également à la commission des transports et du tourisme. Elle est membre de la plateforme de dialogue Union Européenne – Catalogne afin de promouvoir la démocratie en Espagne mise à mal ces derniers mois. Elle donne à ses nouvelles fonctions un marquage résolument anti-austéritaire, social et de défense des services publics. Elle s’investit sur les terrains de l’emploi et de la ré-industrialisation en travaillant le lien avec le mouvement syndical et social.

Issue d’une circonscription rurale, elle suit également les questions de la PAC au cœur des évolutions européennes ainsi que de la viticulture et de la pêche. Elle multiplie les initiatives au plus proche du terrain consacrant deux jours dans un département de la circonscription grand sud-ouest chaque mois, en plus des divers visites ou débats.

Marie-Pierre Vieu intervient sur les dossiers d’Alstom en interpellant la Commission sur la fusion avec Siemens, et en se déplaçant à diverses initiatives locales.

Elle a fait plusieurs interventions contre les plans sociaux et aide à l’élaboration d’alternatives industrielles notamment via les questions d’économie sociale et solidaire (ESS).  Suite à sa visite au port de Sète, elle intervient au Parlement européen sur le devenir de Saipol en concurrence avec une entreprise argentine. Très investie, sur les questions des services publics, elle défend lors de ses déplacements et par son travail en commission parlementaire un service public national du rail et se réunit régulièrement avec les syndicats des transports. Elle travaille actuellement sur les questions des travailleurs détachés sur les routes et organise le 24 mars 2018 une grande initiative à Montpellier sur les questions du rail, de la route et des transports aériens.

Elle soutient la lutte contre la concession des barrages hydrauliques et a interpelé le Ministre Nicolas Hulot en la matière. Elle est présente dans différentes initiatives contre le démantèlement des services scolaires, carcéraux et de libéralisation de la poste.

A partir de ces premières expériences, Marie-Pierre Vieu a décidé de prendre plusieurs initiatives futures comme une nouvelle conférence sur les transports dans le nord de la France au deuxième semestre 2018 permettant d’amplifier les mobilisations et résister au dumping social en lien avec nos partenaires européens. Elle entend proposer un audit des directives de libéralisation dans les secteurs du rail, de l’électricité et de la Poste dans 4-5 pays européens.  Elle a commandé un rapport sur la sécurité alimentaire, pour établir un diagnostic des besoins agricoles et dégager des pistes de propositions sur la réorientation de la PAC en lien avec la transition écologique. Marie-Pierre Vieu entend aussi être volontariste sur les questions de nouvelles ressources pour l’UE, pour la mise en place d’une taxe sur les transactions financières et un impôt écologiste juste.

À quoi sert un.e député.e européen.ne ? (2)

Les élections européennes auront lieu le 26 prochain. Elles permettront d’élire 79 députés européens français. Souvent peu connus, éloignés de nos vies ils possèdent pourtant un pouvoir considérable. Aucune directive, aucun règlement ne peut pourtant être adopté sans leur accord. La Commission européenne ne peut pas être nommée sans qu’ils l’approuvent de même que le budget européen. Aussi c’est bien là l’un des enjeux majeurs de la future élection européenne : à qui confions-nous le droit de nous représenter et de décider d’orientations concrètes et décisives pour nos vies.

élus européens 2019

Bilan des élu-e-s au Parlement Européen : Marie-Christine Vergiat

Marie-Christine_VergiatMilitante des droits de l’Homme depuis plus de 30 ans, durant ce second mandat, Marie-Christine Vergiat a été membre des commissions « libertés civiles », « affaires étrangères », de la sous-commission des droits de l’Homme et de la commission spéciale sur le terrorisme.

Son action s’est notamment focalisée sur les enjeux migratoires et la défense des droits de l’Homme en Europe et dans le monde en liens réguliers avec les ONG européennes et internationales.  Elle refuse l’instrumentalisation de ces questions à des fins politiques et le deux poids, deux mesures trop souvent à l’œuvre au sein du Parlement européens. Elle se bat  pour le respect des droits des peuples trop souvent spoliés par les intérêts étrangers qu’ils soient économiques, politiques ou diplomatiques. Dans les nombreuses résolutions qu’elle a portées, elle a insisté et fait adopter des amendements portant en particulier sur la liberté de croire ou ne pas croire, sur les défenseurs des droits de l’Homme et de l’environnement, des journalistes et des minorités ainsi que  sur la responsabilité des entreprises européennes dans les atteintes aux droits de l’Homme des pays tiers, notamment en termes d’accaparement des terres, d’exploitation des travailleurs ou de financement des conflits.

Elle a notamment été l’auteur d’un rapport du Parlement européen sur « Les droits de l’Homme et la migration dans les pays tiers » adopté en octobre 2016 par 339 voix contre 333 et 25 abstentions. Ce texte analyse les évolutions globales des migrations pour mieux contextualiser les enjeux et lutter contre les fantasmes qui alimentent les peurs avant de proposer des approches acceptables partout dans le monde respectant les droits des migrants quels que soient leur statut. Elle a fait inscrire dans plusieurs résolutions du Parlement européen la nécessité pour les États membres de l’UE de ratifier la convention pour les travailleurs migrants et leurs familles.

Elle a poursuivi son engagement pour la protection des données personnelles dans le contexte du contrôle renforcé des frontières et de la lutte contre le terrorisme, pour la défense de l’état de droit et des libertés fondamentales notamment en Hongrie où les dérives autoritaires semblent servir de modèle à un nombre croissant d’États en Europe.

Pour ce qui concerne les violations des droits de l’Homme dans le monde, elle s’est mobilisée contre la répression en Turquie en tant que vice-présidente du groupe d’amitié avec le peuple kurde, auprès de nos camarades du HDP, mais aussi dans la Corne de l’Afrique et en Afrique du Nord sans oublier son soutien continu à la transition démocratique en Tunisie et aux mouvements sociaux au Maroc, pays où elle se rend régulièrement apporter son soutien aux forces progressistes.

 Elle a poursuivi ses actions en faveur de l’économie sociale et solidaire comme coprésidente de l’intergroupe consacré à ces questions et a co-organisé deux Forums de l’économie sociale et solidaire de la GUE/NGL * rassemblant des acteurs de toute l’Europe pour promouvoir ces autres formes d’économie.

 Elle s’est aussi engagée dans le Progressive caucus et pour le Forum européen de Marseille considérant que le rassemblement des Gauches alternatives est le seul moyen de lutter efficacement en Europe contre la montée des nationalismes, des populismes et des extrêmes droites.

À suivre : Marie-Pierre Vieu

*Le groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) est un groupe politique du Parlement européen qui regroupe des partis de gauche, de tendance socialiste, antilibérale, anticapitaliste, écosocialiste ou communiste. Il regroupe essentiellement des organisations membres du Parti de la gauche européenne (PGE), mais aussi de l’Alliance de la Gauche verte nordique, de la Gauche anticapitaliste européenne ou sans affiliation. Ce groupe de 52 députés européens, présidé depuis 2012 par Gabriele Zimmer, est la sixième force politique du Parlement européen en nombre de sièges.

À quoi sert un.e député.e européen.ne ? (1)

  1. De l’utilité des élus Front de Gauche/PCF au Parlement Européen

Les élus français au sein du groupe de la Gauche Unitaire Européenne-Gauche Verte Nordique (GUE-NGL) : Lors des dernières élections européennes en 2014, nous avons élu 3 député-es sur les listes Front de Gauche : Patrick Le Hyaric, Marie-Christine Vergiat et Jean-Luc Mélenchon. La composante française du groupe a été renforcée par Younous Omarjee, de l’Alliance des Outre-Mers. Ces deux derniers élus décident de se séparer du Front de Gauche pour travailler dans le cadre de la France Insoumise. En juillet 2017, suite à l’élection de Jean-Luc Mélenchon au niveau national, Marie-Pierre Vieu devient députée européenne.

PLHBilan des élu-e-s au Parlement Européen : Patrick Le Hyaric

Vice-président du groupe de la Gauche unitaire européenne-Gauche verte nordique, Patrick Le Hyaric porte régulièrement en séance et dans les commissions parlementaires le combat contre l’austérité et ses outils européens (Semestre européen, MES).

Il a permis d’obtenir la remise en place du fonds européen d’aide aux plus démunis, travaillé et obtenu la pérennisation de la Garantie jeunesse.

Il a fait voter en début de mandat un rapport demandant une adoption rapide de la Convention de l’Organisation Internationale du Travail sur le travail forcé qui avait fait grincer des dents chez les libéraux pour son plaidoyer en faveur des droits du travail. Depuis, le Conseil l’a adopté et 12 pays européens dont la France ont ratifié ce texte.

Sur le dossier du détachement des travailleurs, il a défendu une égalité complète de droits entre détachés et locaux. Il a fait avancer par ses amendements et interventions l’inclusion des responsabilités légales aux pratiques des sous-traitants et a proposé la création d’un corps européen d’inspecteurs du travail pour que ces droits soient respectés. La Commission vient d’ailleurs de faire une proposition d’agence européenne du travail qui reprend en partie cette idée.

Il a largement aidé aux mobilisations contre le grand marché transatlantique (TAFTA), contre le traité sur les services (TISA), tout en menant la bataille pour changer des contenus du traité avec le Canada. 

En lien avec des associations et syndicats africains, il révèle et agit contre le projet de libre-échange entre l’UE et 16 pays d’Afrique de l’Ouest.

Il défend régulièrement le monde agricole en interpellant la Commission par le biais de nombreuses questions écrites dénonçant l’ouverture totale des marchés agricoles, leurs conséquences sur les petits paysans et y opposant un système de prix rémunérateurs pour leurs productions.

En tant que membre de la commission d’enquête sur les Panama Papers, c’est tout un travail de sensibilisation sur le rôle des lanceurs d’alerte qui a été mené, aboutissant à la demande du Parlement de créer un statut spécial les protégeant. Il a fait voter par le Parlement européen le 11 novembre 2017 le projet d’une conférence internationale sur la lutte contre l’évasion fiscale.

En parallèle de ses activités en commissions parlementaires, il a mené de nombreux combats, comme son initiative « rendez l’argent aux grecs » lancée le 12 octobre 2017 en réponse aux profits réalisées par la BCE sur la dette grecque, ou les multiples rencontres organisées avec des syndicalistes aux Parlement européen pour y porter leurs combats : contre le projet de libéralisation du marché de l’énergie, contre la privatisation des barrages, en soutien aux travailleurs de Caterpillar, avec les salariés de Holiday Inn et en faisant le lien avec toutes les salariées d’hôtels en Europe.

Le 17 décembre 2014, il a porté et défendu  une résolution du Parlement européen adoptée à une large majorité pour la reconnaissance de la Palestine, et désormais c’est l’octroi de préférences commerciales aux produits provenant des colonies qui le font intervenir auprès de la Commission pour faire respecter le droit international.

À suivre : Marie-Christine Vergiat

Un pas vers le désarmement nucléaire

mouvement paixJ’ai signé ce texte du Mouvement de la Paix à l’adresse des parlementaires. Le gel immédiat des programmes de modernisation des armes atomiques permettrait de dégager une somme minimale de l’ordre de 18 à 20 milliards sur les 37 milliards prévus.

Autant de milliards dégagés  pour répondre aux urgences sociales et écologiques !

Signez, vous aussi !

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Vous avez déjà commencé à discuter, en vue d’un vote en fin de semaine, vraisemblablement le 20 Décembre 2018, de mesures budgétaires afin de mettre en place les décisions formulées par le Président de la République lors de son intervention télévisée pour faire face à la grave crise que connaît notre pays actuellement.

Comme vous avez pu le constater les Français souhaitent pouvoir associer positivement justice sociale, justice fiscale et solutions pour faire face aux graves problèmes liés au dérèglement climatique.

Au-delà des mesures de justice fiscale possibles, d’autres ressources financières sont disponibles. Ainsi par exemple, des sommes considérables, de l’ordre de 37 milliards d’euros sur 7 ans,  sont prévues pour les armes atomiques dans le cadre de la loi de programmation militaire 2019-2025. De plus, cette loi prévoit de quasiment doubler les crédits consacrés aux armes nucléaires pour de nouveaux programmes de « modernisation » en faisant passer progressivement ce budget de 3.2 milliards à 6,5/7 milliards par an, et cela, alors que ces armes sont illégales, coûteuses, inutiles militairement et moralement inadmissibles et que l’Assemblée Générale des Nations unies a adopté le 7 juillet 2017 un Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN) qui a valu le Prix Nobel au réseau ICAN en 2017, en application du Traité de Non-Prolifération Nucléaire (TNP) signé par la France.

En application du TNP, le gel immédiat des programmes de modernisation des armes atomiques permettrait de dégager pour les années qui viennent une somme minimale de l’ordre de 18 milliards sur les 37 milliards prévus dans le cadre de la loi de programmation militaire pour les armes atomiques.

Une telle mesure serait populaire puisque 76% des français sont favorables à ce que la France s’engage dans la voie du désarmement nucléaire et 67% sont favorables à ce que la France ratifie immédiatement le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) (sondage IFOP de juillet 2017 effectué au nom du journal La Croix, du mensuel Planète Paix et du Mouvement de la paix).

La France possède déjà environ 300 bombes atomiques qui représentent une puissance de destruction de l’ordre de 4000 fois la bombe larguée sur Hiroshima. Un tel gel ne mettrait donc pas en cause l’existence des armes nucléaires actuelles, au cas où vous y êtes favorables, mais permettrait de libérer des sommes considérables en allant dans le sens des dispositions de l’article 6 du TNP.

Je soutiens cette proposition rationnelle et raisonnable pour attirer votre attention sur un des moyens disponibles immédiatement pour faire face aux questions liées au dérèglement climatique et aux besoins sociaux, sans rogner sur les services publics.

Au moment où il faut faire des choix budgétaires, j’estime que c’est ma responsabilité de vous alerter et de vous demander, en tant que parlementaire et dans le cadre des présentes discussions parlementaires, de promouvoir cette proposition raisonnable et conforme au respect des engagements internationaux de la France (article 6 du TNP) et au droit international.

Recevez l’expression de mes salutations respectueuses.

Cette lettre est initiée par le Mouvement de la Paix.

Sauvons l’Aquarius

Sauvons l’Aquarius et le sauvetage en mer

A l’attention des États d’Europe

Cette pétition vous est adressée par SOS MÉDITERRANÉE, Médecins Sans Frontières (MSF)

Texte de la pétition

En tant que citoyens, nous nous associons à l’équipage de l’Aquarius, le dernier navire civil de sauvetage en mer Méditerranée centrale, pour demander à tous les États d’Europe de respecter l’obligation de sauvetage en mer. Cet impératif doit primer sur toute considération d’ordre politique, dans le respect du droit international.

Nous exhortons tous les États en Europe à :

  • Prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre à l’Aquarius de repartir au plus vite mener sa mission vitale de sauvetage,
  • Respecter l’obligation de porter assistance aux personnes en détresse en mer,
  • Assumer leurs responsabilités étatiques en établissant un véritable modèle de sauvetage en Méditerranée.

Pourquoi c’est important

L’Aquarius opère en Méditerranée centrale depuis 31 mois, et a secouru 29.523 personnes lors de 230 opérations de sauvetage.

Ces derniers mois, la mission de recherche et sauvetage de l’Aquarius a été l’objet de manœuvres politiques délibérées visant à y mettre fin. Le navire s’est vu retirer deux fois son pavillon en un mois : d’abord par Gibraltar, puis par le Panama. En empêchant l’Aquarius d’opérer, d’autres vies seront perdues aux portes de l’Europe, des vies perdues en silence, alors que l’Europe ferme les yeux.

Pour ces raisons, nous exhortons tous les États en Europe à prendre les mesures nécessaires pour permettre à l’Aquarius de reprendre sa mission vitale de sauvetage au plus vite, en octroyant sans délai un pavillon au navire.

Au cours des derniers mois, les marins et sauveteurs des navires de sauvetage civils ont été témoins de développements politiques en Méditerranée centrale incompatibles avec le droit international et maritime. Les navires de sauvetage civils sont empêchés dans leur mission ; l’obligation de porter assistance en mer n’est plus respectée. La solidarité et l’humanité sont criminalisées, en mer et à terre.

Pour ces raisons, nous exhortons tous les États en Europe à respecter l’obligation de porter assistance aux personnes en détresse en mer et à dénoncer les manœuvres visant à criminaliser les sauveteurs et travailleurs humanitaires.

Face à la défaillance des États européens à répondre à la tragédie humanitaire en Méditerranée centrale, sur la route migratoire la plus dangereuse au monde, l’Aquarius a poursuivi ses opérations de sauvetage aux côtés d’autres navires de sauvetage. Les moyens de sauvetage font toujours cruellement défaut pour porter secours à celles et ceux qui risquent leurs vies en fuyant la Libye où leurs droits sont systématiquement bafoués. De plus, depuis le mois de juin, il n’existe plus de système opérationnel pour débarquer les rescapés dans un port sûr.

Pour ces raisons, nous exhortons tous les États en Europe à assumer leurs responsabilités en établissant un modèle de sauvetage européen en Méditerranée, incluant un mécanisme prévisible et pérenne de débarquement des rescapés dans un port sûr.

Des êtres humains meurent. L’Aquarius, avec le soutien de la société civile, tente de les secourir. Rejoignez-nous en signant cette pétition pour nous aider à défendre les valeurs d’humanité et de solidarité en mer »

SOS MÉDITERRANÉE organisera le samedi 6 octobre des rassemblements citoyens dans plusieurs villes d’Europe et en France notamment à Paris, Marseille, Lyon, Nantes, Montpellier, Toulouse, Brest, Bordeaux, Grenoble, Saint-Étienne

Signez ici

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Aquarius

À bon port

Éditorial de Paule Masson, dans l’Humanité du 26 septembre 2018

Un bateau, un seul, l’Aquarius, demande à accoster à Marseille avec 58 passagers à bord, seulement 58, et un pays, la France, qui compte 65 millions d’habitants et borde la Méditerranée, lui interdit son port. 

L’équipage n’a qu’à accoster à Malte, a snobé l’exécutif hier ! La morgue macroniste est sans frontières. Un président digne du pays des droits de l’homme aurait offert le gîte et le couvert à tous, qui fuient la peur, cherchent refuge, réconfort et reconstruction d’une vie. Victor Hugo ne disait-il pas de la solidarité qu’elle est une « idée universelle » ? Au lieu de ça, la France a accepté du bout des lèvres d’ouvrir ses portes à 18 d’entre eux.

Déjà, en juin et en août dernier, les autorités françaises avaient refusé d’accueillir l’ Aquarius à bon port, laissant les naufragés et leur capitaine en errance au milieu de la mer, sans sol, sans lieu, sans respect du minimum du minimum : le « devoir d’humanité ». Le scénario d’inhospitalité se répète, alors même que le nombre de candidats au départ a diminué de près de moitié en deux ans. Le nombre d’« arrivants » en Europe ne représente même pas 1 % de sa population, mais l’UE s’entête à vouloir faire des pays du Maghreb les gardiens de ses miradors.

Alors que les vents mauvais du rejet, du racisme et de la haine soufflent déjà sur le débat électoral des prochaines élections européennes, la France pourrait ramer à contre-courant, hisser pavillon sur la poupe de l’Aquarius, accorder au bateau son passeport de navigation retiré par le Panama, sous pression de l’Italie de Salvini. Le navire de SOS Méditerranée est le dernier remorqueur civil à patrouiller sur cette route migratoire, la plus mortelle au monde. Sans papiers, le navire, dont le port d’attache est pourtant marseillais, sera voué à l’oubli et ses passagers réduits à sombrer sans témoins dans les profondeurs du cimetière méditerranéen. Emmanuel Macron va être aujourd’hui décoré par l’ONU du titre très usurpé de « champion de la Terre ». Pour l’heure, il plonge la tête la première dans les eaux saumâtres des fossoyeurs des mers.

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