Colère aux Raguenets

Colère aux Raguenets ! Un journaliste de « L’Écho régional » s’est déplacé la semaine dernière sur les « ruines » du city stade du quartier et est allé à la rencontre des habitants. Enfin un reportage qui interroge les différentes parties au lieu de n’écouter qu’une   seule ! À lire ci-dessous.

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Gazette juin 2020-9 

 

 

 

Une séance presque normale…

St Gratien GBConseil municipal sous haute surveillance de la police ce mardi 9 juin 2020. C’est à la salle Georges Brassens qu’a eu lieu la séance, « presque normale » selon le maire, à ceci près que le public n’y était admis qu’à raison d’une seule personne par groupe. Il y avait donc à l’entrée de la salle bien davantage de forces de l’ordre que de Gratiennois.e.s. Un signal bien étrange pour un début de mandat.

Après avoir rendu un bref hommage au personnel communal pour son action durant la période de confinement, le maire lit une déclaration sur ce qu’il appelle pudiquement « le réaménagement du city stade », évoquant les « travaux » qui ont démarré le 29 mai dernier, pour que « les habitants du quartier retrouvent leur tranquillité ». Il confirme la transformation de l’espace en aire de jeux pour enfants de 6 à 12 ans. Allusion aux élus de l’opposition qui « ont fait semblant de ne pas être associés » à cette « transformation », de ne pas avoir été informés, mais le maire s’en justifie en évoquant des « raisons » qui l’ont poussé à garder cette information « confidentielle ».

CM 9 juin 6Il fustige ensuite longuement le « comportement de certains », le « détournement par des voyous » de l’usage du terrain. « Depuis plusieurs années, des centaines d’adultes, venus des quatre coins de l’Île-de-France, se le sont approprié pour y faire des matches clandestins ». Y compris à le croire, en bravant les règles sanitaires pendant la période de pandémie. Grandiose envolée sur le rôle du maire, chargé d’assurer la sécurité des habitants pour que chacun se sente bien dans sa ville. La décision, dont le maire assure qu’elle a été prise avec tous les élus de la majorité, vise à assurer aux Gratiennois une « qualité de vie, avant tout ». Le maire relate ensuite les événements que nous aurions eu « à subir « suite à sa décision et qui prouveraient que « nous avons bien en face de nous non pas des sportifs, mais bien des délinquants »: des faits inadmissibles, indignes dans un état de droit, intolérables, qu’il nous reproche au passage à demi-mot « d’encourager » : obstruction des « travaux » en cours, obstruction de la circulation, attroupement hurlant devant la mairie, ensuite « caillassée », « terrorisant  le personnel communal et amenant l’exfiltration du maire et des « charges de police à plusieurs reprises » pour disperser les manifestants. La nuit suivante, un incendie aurait été déclaré au centre culturel des Raguenets. Inadmissible attroupement devant le domicile de la sénatrice. « Toute cette agitation ne changera rien », « le terrain ne sera jamais rouvert ». Remerciements enfin pour sa majorité qui a soutenu le maire « sans faille », particulièrement l’adjoint au sport et sans surprise la sénatrice qui étaient « en première ligne ». Les « règles de la République doivent s’appliquer partout ».  Envolée lyrique pour finir sur la devise de la République, avec quand même un petit mot sur le quartier des Raguenets, « priorité » pour la politique de la ville. Occasion d’opposer la grande majorité de ses habitants qui « y vivent paisiblement » et la « poignée de délinquants » qui essaie d’en faire un quartier « à part ». De magnifiques jeux pour les enfants de 6 à 12 ans seront installés avant la fin de l’année. Les adolescents pourront toujours jouer sur les cinq terrains de foot et les quatre city stades de la ville. Applaudissements de la majorité. city stade Rag 2

Notre commentaire

Bien évidemment, il est difficile de justifier la destruction d’un équipement public largement utilisé par les jeunes  du quartier depuis des dizaines d’années. Aussi, le maire tombe dans la caricature et joue l’opposition entre les « voyous » et la population qui demande à vivre dans le calme. La réalité est bien différente. C’est ce que nous avons essayé de montrer lorsque le maire nous a généreusement octroyé la parole pour faire la déclaration que nous aurions prononcée lors du Conseil d’installation, si nous avions pu nous exprimer le 23 mai. Je rappelle que cela n’a pas été le cas. J’ai donc débordé du cadre étroit fixé par le maire.

Ce n’est certes pas le virus qui a empêché notre expression lors du Conseil d’installation, puisqu’en octobre 2017, le virus ne circulait pas mais le micro non plus ne circulait pas jusqu’aux élus de l’opposition. S’il est de bon ton de féliciter le maire pour son élection, c’est donc un exercice auquel je peux difficilement me plier. J’ai donc fait plutôt un vœu : que notre Conseil municipal soit réellement un espace de débat, d’échange, d’écoute.

CM 9 juin 2J’ai ensuite rappelé brièvement les trois priorités portées par notre liste pendant la campagne des municipales 2020.

D’abord ce qui nous a tant manqué depuis le 15 mars : transparence et concertation.

Ce que pendant la campagne nous avons appelé « envie de citoyenneté ». Écouter les habitants, les parents, les élus, les enseignants… ce n’est pas dessaisir le maire et sa majorité de leur rôle, mais au contraire leur permettre de prendre de meilleures décisions. La période que nous venons de vivre en est un parfait exemple, à l’instar du cafouillage sur la réouverture des écoles, et bien sûr sur la crise ouverte par la destruction du city stade. .

« Urgence écologique » : pour des bénéfices en matière de santé, mais aussi de vivre ensemble, de commerces de proximité et de pouvoir d’achat, il est indispensable que la ville participe à son niveau à la baisse des émissions de CO2. Là encore, la crise sanitaire nous rappelle l’importance de ces enjeux et la nécessité de prendre des mesures comme par ex le développement de pistes cyclables permettant de se déplacer en toute sécurité quand l’accès aux transports en commun reste difficile.

CM 9 juin 4Enfin, un « besoin de solidarité », encore plus fort dans cette période de crise sanitaire qui a montré la place centrale des services publics de santé, et qui seront essentiels pour surmonter la crise sociale et économique sui va suivre : centre municipal de santé, dispositif municipal de soutien scolaire, tarifs de cantine abordables… autant d’éléments incontournables.

J’ai évoqué ensuite la crise sanitaire que nous venons de vivre. Une période douloureuse qui aurait mérité un échange au sein du Conseil, car la ville a pris des décisions sans grande information à notre encontre. Nous pensons aux Gratiennois.e.s touchés par ce virus, pour certains douloureusement,  regrettant que le maire, à qui nous avions fait savoir notre disponibilité et notre envie d’engagement dans des actions de solidarité, ne nous ait jamais sollicités.CM 9 juin 3

Nous reviendrons sur la réouverture des écoles, sur laquelle quelques précisions ont été apportées par l’adjointe aux affaires scolaires. C’est une décision très précipitée qui avait été prise par la ville début mai, en annonçant que rien ne rouvrirait avant septembre, ni les écoles, ni les centres de loisirs, ni la cantine… une ville morte jusqu’en septembre…   La réalité a donné tort au maire, puisqu’il a dû sous la pression des parents faire machine arrière. Nous estimons que c’est une bonne chose surtout pour les enfants que de reprendre contact avec l’école car pour certains les conséquences d’en être restés éloignés si longtemps auraient été catastrophiques. Nous nous félicitons de cette réouverture, même si nous savons qu’elle se fait dans des conditions particulières, difficiles mais elle doit se faire pour préparer la rentrée de septembre. Il faut associer à ce travail les parents d’élèves et la commission scolaire doit aussi prendre toute sa place. Nous nous interrogeons aussi sur les initiatives que peut mettre en place la ville durant cet été puisque de nombreuses familles n’auront pas la possibilité de partir et beaucoup d’enfants resteront sur Saint Gratien. Leur sera-t-il proposé par la ville des activités sportives, culturelles, artistiques ? STG 5    

Enfin, sur le city stade, j’estime « surréaliste » que le Conseil n’ait pas un échange sur cette question sur laquelle nous avons un avis radicalement opposé à celui du maire. C’est une lourde responsabilité que le maire a prise par cette décision de destruction qui n’était vraiment pas souhaitable après cette période de confinement difficile que nous venons de vivre. Cela sème le trouble et met à mal le climat social à St Gratien.

CM 9 juin 5Le maire continue d’exacerber les tensions en traitant une partie des jeunes de « racaille », de « voyous », de « délinquants »,  qui auraient caillassé la mairie. Or, nous étions présents avec plusieurs élus devant la mairie et il n’y a pas eu de vitres cassées, pas d’interpellations, alors que la police était sur place. Ce n’est pas le rôle d’un maire d’exacerber les tensions. Il doit au contraire rapprocher les habitants et favoriser le dialogue.

Revenons aux questions essentielles. Comment a été prise cette décision ? Quelle urgence alors que le terrain était condamné par des dizaines de blocs de béton et donc impraticable pour un quelconque match de foot ? Y a –t-il un arrêté du maire ? Ou une décision du maire ? Comment a été décidé le projet d’espace de jeux 6/12 ans alors que le quartier compte déjà 11 aires de jeux ? Par quelle instance ? Comment expliquer les 60K€ de travaux en 2017 pour la pose du revêtement synthétique et la destruction du stade en 2020, ce qu’aucune collectivité n’a jamais fait ? 

city stade 14Nous avons été accusés « d’allumer le feu » ! Mais c’est bien le rôle des élus d’être sur place quand les habitants nous appellent et d’essayer de calmer les esprits. Le 29 mai, nous avons fait les casques bleus et tenté d’établir un dialogue avec le maire. C’était aussi le rôle du maire d’être là et les choses n’auraient pas dégénéré s’il avait été présent au lieu d’être aux abonnés absents durant dix jours.  

Et maintenant ? Comment s’en sortir avant un été potentiellement lourd de dangers ? L’urgence est de mettre à disposition des jeunes du quartier un équipement sportif et d’engager une concertation de fond sur l’utilisation de l’espace du city stade. 

À suivre d’autres échos de cette séance

 

Questions pour un Conseil

La seule occasion pour des élus minoritaires d’intervenir au Conseil municipal est la procédure des « questions orales ». Celles-ci doivent être déposées… par écrit en amont de la séance. Le maire y répond en fin de séance, sans que les élus à l’origine de la question puissent intervenir ensuite. Il n’y a pas de débat sur ces sujets. On voit que l’exercice est bien encadré et donne bien peu de possibilité d’un échange entre élus sur des questions d’actualité si elles ne figurent pas à l’ordre du jour.

Nous venons de vivre une période de quatre mois sans Conseil municipal, à part celui du 23 mai dernier où nous n’avons pas eu droit à la parole… suivie d’un événement qui a semé un grand trouble en ville : la destruction du stade de foot des Raguenets. Donc nos questions sont nombreuses.

Voici nos questions pour ce Conseil qui se tient à 20h ce mardi 9 juin, salle Georges Brassens et quasiment sans public pour des raisons de sécurité sanitaire. 

Questions orales du groupe « Saint Gratien solidaire, écologique et citoyen »

Destruction du city stade des Raguenets

STG 6Quand a été prise la décision de destruction du terrain ? Quelle instance a pris cette décision ? Au terme de quel débat ? Quelle était l’urgence alors que le terrain était condamné par des blocs de béton depuis 8 jours et que par ailleurs l’éventuel match le week-end suivant contre une équipe de Grigny, contrairement à ce que rapporte la page FB de la ville, était programmé dans la ville de Grigny, au regard de l’impraticabilité du City Stade ? Pourquoi l’annonce de la destruction n’a-t-elle pas été affichée dans le périmètre du terrain ? Pourquoi une annonce via FB à 10h33 alors que les travaux ont débuté bien plutôt sur le terrain ? Comment a été décidé le projet d’espace de jeux pour les 6/12 ans, alors que ce secteur de la ville comprend déjà 11 espaces de jeux ? Quelle est l’instance décisionnaire de cette mutation du site en aire pour les 6/12 ans ? Quel est le numéro de l’arrêté du maire qui annonce cette décision ? Comment expliquer que la ville ait investi 60K€ en 2017 et qu’elle décide d’une destruction en 2020 ? Quelle porte de sortie de crise envisage la ville ? Quand est-ce que seront reçues par la mairie toutes les parties prenantes de ce dossier qui crée en ville une crise ? Par quel canal envisagez-vous d’engager le dialogue que les Gratiennois-e-s attendent ?   

STG 2Réouverture des écoles

Pourquoi avoir annoncé très tardivement le 7 mai (votre courrier aux parents d’élèves daté du 6 mai) que les écoles ne rouvriraient pas avant septembre, pour ensuite faire machine arrière suite au mécontentement des parents qui devaient reprendre le travail et demandaient à être associés, aux demandes de l’IEN et du Préfet ? L’existence d’un foyer épidémique à l’école Grusse Dagneaux la semaine du 9 mars a-t-elle joué ? Pourquoi ne pas avoir communiqué dessus et par conséquent laissé se développer une appréhension en ville ? Pourquoi ne pas avoir réuni l’ensemble des parties au lendemain de l’annonce du Premier Ministre le 27 avril d’une réouverture progressive des écoles à compter du 11 mai ? Comment se déroule depuis le 2 juin cette reprise des écoles et des cours ? Pourquoi avoir privilégié la constitution de groupes de travail devant préparer la rentrée de septembre plutôt qu’une commission scolaire ? Quand se réunira la prochaine commission scolaire ? Sera-t-elle élargie ? Son rôle sera-t-il d’entériner les conclusions des groupes de travail ou pourra-t-elle les compléter ou bien les invalider ?STG 3

Initiatives de la ville durant le confinement

Nous vous avons interrogé à plusieurs reprises durant la période de confinement sur les initiatives de la ville. Nous revenons ici sur plusieurs points restés sans réponse.

-La ville a-t-elle organisé une distribution de tablettes en direction des familles sans équipement informatique, en collaboration avec les directions d’école ?STG 1

Suite à la fermeture des établissements scolaires, la ville a dû cesser son approvisionnement de repas auprès de la société Sogérès. Certaines villes ont « réinvesti » les sommes non dépensées dans la distribution de chèques alimentaires, en direction des familles aux quotients familiaux les plus bas. Saint Gratien a-t-elle envisagé cette possibilité ?

– Que sont devenus pendant la période de confinement les gens qui en ville vivaient de la mendicité ? La ville a-t-elle réquisitionné des chambres d’hôtels pour mettre à l’abri les personnes sans domicile fixe ? Comment les services ont-ils relayé sur notre territoire  l’initiative ministérielle de créer un dispositif « chèque-services » pour les sans-abri ? Il s’agissait d’une aide financière de 7 € par jour et par personne.

-Dans une note, l’AMF pour la relance économique, suggère de faciliter, par l’intermédiaire des collectivités locales, les travaux de rénovation énergétique, afin de développer l’emploi local et de venir en aide aux foyers qui connaîtront des difficultés financières suite à la crise du Covid-19. L’AMF évoque aussi l’organisation des déplacements, en préconisant de veiller aux flux piétons, et de favoriser l’usage du vélo. La ville a-t-elle engagé une réflexion en ce sens ?STG 8

– Nous voyons dans les photos de la communication municipale que des élu.e.s et des agents de la ville ont participé à des initiatives de la ville. Nous vous en félicitons. Dès le mois de mars,  nous avons fait part de notre disponibilité en la  matière. Nous n’avons jamais été sollicité.e.s. Pourquoi ?

– Des masques usagés comme des gants en latex, jonchent les trottoirs et les caniveaux. Certaines poubelles publiques en sont pleines. La ville a-t-elle prévu une action pour résoudre ce problème ?

– Pourquoi le marché n’a-t-il rouvert que le 11 mai ? La décision ayant été rendue aux maires mi-avril, le préfet ne pouvant alors que s’y opposer. Dès la seconde quinzaine d’avril les marchés des villes voisines fonctionnaient déjà en drive.STG 5

Communication désordonnée de la commune pendant la crise : Comment expliquez-vous l’absence d’harmonisation dans la communication de la ville, puisque pour avoir une vision d’ensemble de la communication de la ville il fallait lire le site internet de la ville, sa page FB, la page FB personnelle du maire – qui comprenait d’autres types d’information -, voire s’intéresser à des pages FB de commerçants qui annonçaient par exemple la distribution aux commerçants de boites de masques données par la région Île-de-France.

-Le gouvernement vient d’acter le protocole sanitaire qui encadre les colonies de vacances. Il sera plus souple que celui de l’école, comme l’espéraient les professionnels.

La ville peut-elle revenir sur sa décision d’annulation des séjours d’été, prise en hâte début mai, puisque la situation sanitaire s’éclaircit ? Ces séjours revêtent une importance accrue cette année où nombre de familles ne partiront pas en vacances pour des raisons économiques.

Gouvernance :

– Pourquoi ne pas nommer un élu minoritaire vice-président de la Commission des Finances comme le propose la charte Anticor ?

– Pourquoi l’absence d’une commission logement proprement dite, accueillant en son sein des représentants de l’opposition municipale ?

– Pourquoi ne pas moduler le montant des indemnités allouées aux conseillers municipaux en fonction de leur participation effective aux séances plénières ?

– Est-il possible de rendre publique l’assiduité des conseillers municipaux aux séances des commissions municipales et du Conseil Municipal ?

– Est-il possible de créer une commission d’éthique, notamment composée d’élus minoritaires et de citoyens, chargée de contrôler le respect des dispositions éthiques dans les décisions de la ville et de faire des préconisations ?

– Au terme de la séance du 23 mai du conseil municipal, le maire a déclaré au parisien qu’ « il sera possible le 4 juin d’accueillir du public ». Pourquoi les conditions du 23 mai ont-elles été strictement reconduites ?STG 4

– Pourquoi le Conseil prévu le jeudi 4 juin a-t-il été reporté au mardi 9 juin ? Avec une information donnée l’avant-veille de la date initiale…

– Quel est le calendrier des prochaines commissions municipales et du Conseil Municipal, sur un horizon de 3 mois ?

– Pourquoi les décisions du maire du 13 mars au 8 juin n’ont-elles pas été communiquées aux Conseillers municipaux ?

– Pourquoi la ville ne dispose pas d’un référent Covid 19, comme le prévoit l’ordonnance du 1er ministre sur la réinstallation des conseils municipaux ?

– Pourquoi les commissions municipales ne comprennent pas de membres suppléants, ce qui en faciliterait la gestion ?

– Pourquoi porter à leur maximum la rémunération autorisée des adjoints au maire par le jeu des clauses conditionnelles alors que par ailleurs l’adjoint aux finances appelle à chaque Conseil Municipal à « maîtriser avec vigueur » les charges de fonctionnement ?

Recherche interlocuteur responsable à la mairie de Saint Gratien

Huit jours après, y a-t-il un pilote à la tête de Saint Gratien ?…

…Because Raguenets people lives matter  !

city stade 19

Dans l’émission matinale d’une chaîne de télé, cnews, madame Eustache-Brinio est interrogée sur les menaces qui la viseraient après la « suppression » d’un terrain de foot à Saint Gratien. Qu’en termes élégants… La « suppression » est en fait une destruction qu’on pourrait qualifier de « sauvage ». Suite à cette décision, prise par on ne sait qui, mais le journaliste ne pose pas plus de questions, madame la sénatrice raconte qu’une bande de « jeunes » (elle hésite sur le vocabulaire et renonce-pour une fois- au qualificatif de « racaille ») sont venus deux jours de suite devant son domicile, ont dans la rue chanté la Marseillaise, joué au foot et pour finir l’auraient menacée. On ne sait pas à combien d’interpellations la police a procédé à cette occasion. La sénatrice se répand ensuite contre ces individus qui ne respectent aucune règle et que la République doit mettre au pas, selon un discours qui ressemble de plus en plus à celui d’une certaine dame blonde, qui d’ailleurs, l’a bien reconnue comme proche et s’est empressée le jour-même de lui apporter son soutien.

Au détour d’une phrase, nous sommes cités, nous les élus « Front de Gauche » de la ville. Les mots que madame Eustache-Brinio prononce alors à notre encontre sont diffamatoires. Nous pousserions et manipulerions les jeunes, ce qui est assez méprisant pour eux, puisque c’est penser qu’ils ne sont pas assez intelligents pour décider par eux-mêmes et ont besoin de mentors. Nous sommes accusés d’être « avec eux quand ils caillassent la mairie » ou d’attendre les voyous devant la mairie pour les accompagner ensuite une nouvelle fois devant sa maison. « Ils allument le feu, ces élus, et sont incapables de l’éteindre, ils sont irresponsables dans le cautionnement de ces actes », voilà ses propos exacts. Elle poursuit ensuite sa diatribe sur les associations militantes qui défendent ces voyous qui cassent et qui caillassent. On vous épargne la suite.

Serions-nous complices du « caillassage » de la mairie ? En plus d’être ignoble, cette accusation est mensongère. Le « caillassage » n’a pas eu lieu. Aucune vitre de la façade n’a été cassée, aucun dégât même minime constaté. Ou bien la ville peut-elle fournir une facture des réparations ? Les forces de police présentes en nombre à ce moment, n’ont procédé à aucune interpellation. Complices, elles aussi ?city stade 21

Que madame Eustache-Brinio voie partout la main du Front de Gauche, dont elle annonce pourtant régulièrement la mort, c’est pitoyable et finalement peu intéressant. Mais que par des actes inconsidérés, elle risque de provoquer des incidents dans notre ville, cela est grave et cela nous interroge. N’oublions pas les vraies questions. Qui a décidé la destruction du city stade ? Qui laisse faire se détériorer la situation ? Alors, non, nous n’allumons pas le feu. Les « casseurs », les « irresponsables », les « pyromanes », sont ailleurs. Détruire un équipement public, construit et récemment rénové avec l’argent des contribuables gratiennois, à l’heure où ceux qui l’utilisent sont privés d’école, de vacances, de toute sortie culturelle et sportive, est un acte porteur de dangers. Ceux qui ont « allumé l’incendie qui couve dans notre ville » n’osent plus sortir pour éteindre la mèche.

Le reportage de cnews est illustré par des images de jeunes sur un terrain de foot, et le présentateur précise ensuite qu’il ne s’agit pas là de Saint Gratien, mais de Grigny. Grigny ! Grigny, pour la sénatrice, c’est l’archétype de ce qu’elle n’a pas envie de voir « chez nous ». « Ça, c’est juste pas possible ! Quand on voit les images de Grigny, je ne suis pas sûre que tout le monde ait envie d’avoir ÇA en bas de son immeuble ». « ÇA » étant des jeunes de banlieue sur un terrain de foot. Total irrespect de la part d’une élue de la République. La question d’un match contre Grigny ne se posait pas, le terrain de Saint Gratien étant condamné par des une dizaine de blocs de béton depuis quinze jours.

city stade 20Le discours de madame Eustache est ravageur et provocateur. Quel est son problème ? « On ne maîtrisait plus la gestion de ce stade…  on a des organisations un peu sauvages qui s’approprient des terrains sans l’aval de quiconque ». C’est bien cela que ne supporte pas madame Eustache : que les jeunes organisent eux-mêmes de façon autonome, comme ce fut le cas l’an dernier, des tournois de foot dont la ville n’est pas à l’origine, et que ce soit un succès. 

city stade 14Au passage, un grand mensonge : « il y a des endroits pour parler ». Non, il n’y en a aucun, puisque le maire est aux abonnés absents depuis vendredi. C’est justement le problème : aucune concertation, aucun échange. C’est ce que cherchent ces jeunes en vain : un interlocuteur. D’ailleurs on peut aussi s’interroger sur la place qui leur est allouée dans les différentes « instances de gouvernance » de la ville, que ce soit les réunions de quartier, les  permanences du maire, le Conseil municipal… aucun de ces lieux censés favoriser le dialogue  n’est adapté à ce public particulier que sont les jeunes.

city stade 23Alors, oui, nous étions le vendredi 29 mai aux Raguenets. Oui, nous sommes allés sur place au city stade constater la destruction de l’équipement, et échanger avec les habitants qui nous avaient alertés. Parce que c’est notre rôle d’élus d’être sur le terrain, d’écouter, de dialoguer. C’est que ce matin-là, il y avait un grand besoin de dialogue ! L’incompréhension, la stupéfaction, la colère pouvaient facilement dégénérer. Avec des adultes du quartier, des parents d’élèves, des mères de famille, des grands frères, nous avons passé la journée avec les jeunes, dialoguant aussi avec les forces de l’ordre, pour calmer les esprits, essayant de dénouer la crise en tentant d’amorcer un échange avec la mairie. Sans succès, puisque le maire, injoignable, nous fait dire par sa cheffe de cabinet qu’il recevra une délégation mais sans jeunes, puis qu’il ne recevra que des élus mais sans habitants, avant finalement de couper court en déclarant qu’il ne recevrait personne. Avec un autre élu municipal, Emmanuel Mikaël, et deux mères, nous nous sommes alors déplacés en mairie pour insister sur l’urgence et l’importance d’ouvrir le dialogue. En vain. Le lundi, alors que les jeunes revenaient place Gambetta pour chanter et jouer au foot sur la musique de Brel ou Ferrat, et discuter avec les boulistes, d’autres Gratiennois sont venus avec nous à leur rencontre, pour connaître leur version des faits et envisager une issue. Nous étions à nouveau jeudi matin  sur le city stade pour un nouvel échange avec une quinzaine d’habitants, footballeurs, footballeuses, pères et mères, riverains du terrain, autour d’un journaliste de la presse locale contacté par nos soins. Nous continuerons aussi souvent que nécessaire de discuter avec les habitants et de travailler en échangeant à la recherche d’une solution. Qui pourrait nous le reprocher ? Madame Eustache reconnaît que nous sommes sur le terrain ? Nous le revendiquons, c’est notre pratique ! Nous y avons rencontré des jeunes et des habitants réfléchis, qui font un constat amer de la vie dans leur quartier et espèrent un changement, refusant d’être catalogués comme « racaille ou « voyous » parce qu’ils sont attachés à un lieu symbolique où se sont déroulés depuis des dizaines d’années bien des événements positifs pour les Raguenets. Nous disons à madame la sénatrice et à monsieur le maire que tous deux devraient aussi se trouver sur place, et les habitants le disent aussi. Parce que poster à 10h30 un message sur Facebook annonçant la destruction du stade qui a commencé à 6h et ensuite refuser tout dialogue en direct, c’est prendre le risque de dérapages en laissant s’envenimer les choses. On ne gère pas une ville par des posts sur Facebook. Parce que le coup de force et le silence de l’un, les invectives de l’autre, devront un jour céder la place au dialogue et à la concertation et que le plus vite sera le mieux. Grandement dommage de ne pas avoir commencé par cela le 29 mai.  

City stade 16Car il va falloir rapidement apporter des solutions.

Comment sortir de cette crise par le haut ? Quelques propositions :

Notre maire a-t-il pris l’attache de Philippe Rio, maire de Grigny, puisque de Grigny il s’est agi selon le post sur le site Facebook de la ville de Saint Gratien ? Il serait temps, car Philippe Rio a participé avec l’association « Villes de Banlieues » à la rédaction du rapport Borloo. Des enseignements et des expériences à partager en matière de gestion constructive et ambitieuse des quartiers.

– Avant de remettre en état le city stade qui ne pourra rester ravagé tout cet été, mettre à disposition l’un des trois terrains de St Gratien : R. Lemoine, A. Delaune ou M. Hidalgo, avec le cas échéant, mise à disposition d’un car de la ville pour faire navette si le lieu est trop éloigné ?

– Laisser s’organiser dans le respect des contraintes de sécurité sanitaire le tournoi de street foot, sur l’un de ces terrains ?city stade mai 2020-1

– Convocation de réunions de concertation pour engager un dialogue et trouver une solution pérenne alternative à la situation d’aujourd’hui ?

– Mise au débat du remplacement du terrain synthétique par une aire de jeux pour les 6 à 12 ans, ou par autre chose, comme pourquoi pas par exemple un jardin potager partagé, etc. ?

city stade 9– Promouvoir les réussites des jeunes Gratiennois. Faire levier en ville sur leurs succès. Mettre l’accélérateur à St Gratien sur la politique de la ville. Et revoir la politique du sport en ville. En lien avec le milieu associatif et les habitants ?

Et surtout, très rapidement : faire preuve d’audace et d’imagination.

Pour cela, il faut un pilote dans le cockpit de notre commune.

Because Raguenets people lives matter !

Isabelle Volat – Stéphane Bauer    

En savoir plus sur l’histoire du city stade

 

 

 

Conseil municipal à Saint Gratien

CM 9 juin 2020Après une petite rature sur la date… le Conseil municipal se tiendra à Saint Gratien le mardi 9 juin. Il avait été annoncé le jeudi 4 juin à la fin de la précédente séance, info d’ailleurs reprise dans « Le Parisien ». Pourquoi ce changement ? Indisponibilité du maire ? Nous n’en savons rien.

Cela se déroulera comme la dernière fois non pas à la mairie, mais à la salle Georges Brassens pour des raisons de sécurité sanitaire, cette salle étant largement plus vaste que la salle habituelle des mariages. Le public y est toujours très limité, le nombre étant réduit à une seule personne par liste, ce qui fait quatre spectatrices et spectateurs gratiennois.e.s au maximum. Pour des raisons de sécurité sanitaire… ou d’autres encore, nous n’en savons rien.

L’ordre du jour est traditionnel pour une première séance de travail après l’installation du maire : règlement intérieur du Conseil municipal, composition des commissions municipales et désignation des représentants de la ville dans divers organismes, syndicats intercommunaux, conseils d’école, conseils d’administration d’associations, copropriétés… Le Conseil votera également les indemnités des élu.e.s.

Rien donc sur la période que nous venons de vivre, les initiatives qu’a pu prendre la ville pendant le confinement ? Aucune information sur la réouverture chaotique des écoles ? Rien sur la tension qui règne en ville après la destruction du city stade des Raguenets ? Non, rien. Nous demanderons bien évidemment un moment d’échange sur ces questions. Pour mémoire, notre seule possibilité d’agir sur l’ordre du jour est le dépôt… par écrit… de questions dites « orales », auxquelles le maire répond en toute fin de séance, sans que nous ayons ensuite voix au chapitre.

La séance du 23 mai du Conseil était une séance « d’installation ». C’est pourquoi, selon le maire, nous n’y avons pas eu droit à la parole. Espérons que la règle du silence ne soit pas installée et que nous puissions, cette fois-ci, nous exprimer sans entrave.

Conseil municipal le mardi 9 juin 2020, salle Georges Brassens, à 20h30    

Lire la convocation ici  : convoc CM 9 juin 2020

Saint Gratien : la ville dysfonctionne

Voici le courrier que nous venons d’envoyer au Préfet du Val d’Oise,  concernant les dysfonctionnements que nous constatons dans la gestion de notre ville.

                Monsieur le Préfet du Val d’Oise,

Conseillers municipaux à Saint Gratien, nous souhaitons vous informer de ce qui apparait à nos yeux être des dysfonctionnements administratifs et opérationnels au niveau de la gestion de notre commune, depuis ces derniers jours.

                Voici les points préoccupants sur lesquels nous nous interrogeons et souhaitons recueillir l’avis de vos services, voire une intervention de votre part auprès du maire de Saint Gratien.

– Nous n’avons pas été réunis en séance plénière du Conseil municipal[1] ni en commission municipale depuis le 6 février. City stade 16

Nous n’avons connaissance d’aucune des décisions du maire depuis le 13 mars dernier. Or, il apparaît que ce dernier prend des mesures importantes – report de l’ouverture des écoles à septembre 2020 ; destruction d’un espace de jeux public -, en-dehors de toute urgence sanitaire liée au Covid-19, qui ont des conséquences majeures sur la vie de notre commune, sans que l’on sache si elles émanent du bureau municipal, ou d’un quelconque organe collégial.

– La ville a notamment procédé le vendredi 29 mai 2020 à la destruction du City Stade du quartier des Raguenets, équipement rénové en 2017 pour environ 60 000€ et labellisé JO 2024. Aucun arrêté du maire n’est affiché à ce jour, et le site, en cours de démolition (cf. photo dans les derniers numéros du journal Le Parisien), reste ouvert à tous vents sans aucune sécurisation.

Cette opération, débutée très tôt dans la matinée du 29 mai mais annoncée seulement à 10h33 sur la (seule) page Facebook de la ville, a entraîné incompréhension de riverains et colère de jeunes du quartier. S’en sont suivies, comme vous le savez, des manifestations diverses qui se déroulent pour le moment dans un calme relatif, mais mobilisent en ville des forces de police régulièrement.

city stade 17Cette situation met à mal les relations sociales de notre ville, et nous sommes inquiets des développements agités qu’elle pourrait entraîner dans une période déjà difficile pour nos concitoyens.

Monsieur le maire n’a pas fait d’intervention publique, hormis une très courte interview dans le Parisien.fr vendredi 29 après midi (journal qui l’a eu en ligne, mais n’a pas recoupé de visu les évènements relatés).

Monsieur le maire ne répond à aucune de nos sollicitations : par trois fois nous avons tenté en vain de prendre rendez-vous avec lui. Refus de recevoir des jeunes du quartier concernés ; refus de recevoir une délégation d’habitants que nous accompagnions ; refus de recevoir trois élus des rangs de l’opposition. Et ce, alors qu’il nous semble évident que son intervention serait utile pour tenter d’apaiser ce climat potentiellement lourd de dangers à la veille de l’été.

Il nous semble essentiel que soit organisée rapidement une concertation permettant d’apaiser les tensions, voire de mettre en place des solutions alternatives d’utilisation d’équipement sportifs pour les trois mois à venir (cf. en annexe notre communiqué de presse daté d’hier).Rag juin 2019-1

– Il nous paraît par ailleurs particulièrement dommageable à la paix sociale que des élus de la République – en l’occurrence la page Facebook de la sénatrice du Val d’Oise, Jacqueline Eustache Brinio – au lieu de travailler à la concertation et au dialogue avec les habitant.e.s, attisent les conflits et les animosités par des expressions agressives et insultantes sur les réseaux sociaux. Cela entraîne des commentaires et réponses sur ces mêmes sites qui peuvent abîmer la paix sociale, et qui pour certains d’entre eux, comportent des propos haineux, tombant selon nous sous les sanctions prévues par nos lois.   

–  Une séance du Conseil municipal nous a été annoncée pour le Jeudi 4 juin 20h30, à la fin de celle du Conseil d’installation, le 23 mai 2020. « Le Parisien » a d’ailleurs repris cette date et précise les modalités des agencements de ce conseil municipal, dans l’article qu’il a consacré le week-end des 23/24 mai à l’élection du maire de Saint Gratien. Or, ce mercredi 3 juin, aucune convocation ni dossier ne nous ont encore été adressés, malgré la promesse faite également oralement par la Directrice Générale des Services de la ville, vendredi 29 mai sur le perron de la mairie. Aucune réponse n’a été adressée à notre demande d’information, réitérée le mardi 2 juin par mél. Les commissions municipales ne sont donc pas constituées : or, la ville réunit prochainement des groupes de travail liés pour réfléchir à la rentrée de septembre (cf. infra). Le règlement intérieur concernant le travail des élus n’est également pas voté.city stade 18

Lors du Conseil municipal d’installation qui a vu l’élection du maire, nous n’avons pu obtenir la parole, alors que nous la demandions à plusieurs reprises, notamment pour expliciter notre candidature au poste de maire dans le cadre de  cette élection à plusieurs tours, donc avec potentiellement plusieurs candidats.

– Après la volte-face du maire concernant la réouverture des écoles de la ville (différée dans un premier temps au 2 septembre, puis finalement planifiée le 2 juin dans un courrier daté du 26 mai à l’attention des parents d’élèves), nous n’avons aucune information sur la constitution des groupes de travail qui vont travailler à la préparation de la rentrée de septembre. La commission scolaire, qui devrait à notre sens y contribuer, n’est pas constituée.

– Enfin, bien que cela soit plus mineur, bien qu’aucun règlement intérieur prévoyant la place allouée aux tribunes des groupes du Conseil n’ait été voté, faute de séance du Conseil municipal, notre expression libre a été autoritairement réduite de 1 333 à 1 000 signes.

                Tous ces éléments nous semblent suffisamment importants et potentiellement lourds de répercussions sur le climat de notre ville.

                Nous sollicitons par conséquent une intervention de vos services auprès de monsieur le Maire Julien Bachard, afin que rapidement les instances de gouvernance de notre ville soient réunies (Conseil Municipal, Commissions municipales, permanences du maire, réunions de quartier, etc…) et puissent retrouver vie en étant mises au travail, afin que dans le dialogue Saint Gratien puisse retrouver un climat serein, propice à une projection dans l’avenir, ainsi qu’aux actions de solidarité et d’entraide indispensables dans cette période difficile que traverse notre pays.

                Dans l’attente de vous lire, nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet du Val d’Oise, à l’expression de nos sentiments respectueux.

Isabelle Volat et Stéphane Bauer, Conseillers municipaux du groupe St Gratien Solidaire Écologique & Citoyen

[1] Hormis le conseil du 23 mai consacré à la désignation du maire et de ses 10 adjoints avec leur délégation

City stade : propositions pour sortir par le haut

Saint Gratien -2 juin – Terrains de proximité dans le quartier des Raguenets :

Retour en arrière et propositions pour aujourd’hui

1995-2004 : mise en service des terrains de proximité dans le quartier des Raguenets

Nom de l’équipement : Terrain De Football

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2017 : rénovation avec pose d’une pelouse synthétique pour un budget de 59 631,00 €

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Rénovation avec pose d’une pelouse synthétique pour 59 631 € (suite)

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Juin 2019 : Premier bétonnage du terrain par la ville suite à l’organisation d’un tournoi de street foot

 

29 mai 2020 : du City stade au perron de la mairie de St Gratien, triste vendredi

Destruction du terrain synthétique par la ville de St Gratien – après une première pose de blocs de béton il y a 8 j -, suite à l’annonce faite sur le site FB de la mairie vendredi matin[1] :

city stade 14

Sit-in sur le perron de la mairie avant l’intervention des forces de l’ordre : un bataillon de CRS casqués et dotés de boucliers aura l’ordre de « dégager » le perron.

city stade 15

À noter que le maire déclarera, dans un organe de presse, qui n’était pas sur place et qu’il avait au téléphone en fin d’après-midi du 29 mai : « ils ont caillassé les vitres (…) » et que « le bâtiment (…) n’est pas habitué à recevoir des pierres ». Ce qui doit amener les questions suivantes : Quelles ont été les vitres cassées ? À combien se chiffrent les dégâts ? À combien d’interpellations ont procédé les forces de l’ordre suite à cela, puisqu’elles étaient sur place toute l’après-midi ?

Terrain synthétique derrière Camille Claudel, des questions et des propositions :

-Quel est l’intérêt de détruire le city stade dans l’anticipation d’un supposé tournoi de street-foot alors que le terrain est déjà rendu impraticable par les blocs de béton ?

-Peut-on décemment annoncer installer à la place un terrain de jeux pour les 6 à 12 ans, non budgété, sans avoir par ailleurs réglé le problème de rats dans le quartier ?

                « Mettre des jeux pour enfant en bas âge, à la place du terrain de foot sans avoir réglé le problème d’hygiène de l’invasion des rats, je reste sans voix. Pour les 13ans et plus il faut ouvrir les stades de la ville. Les enfants en bas âge font du vélo dans les parkings ou sur les routes de la résidence des Raguenets, c’est bien la Mairie qui cautionne le rodéo de motos des cités, si dès tout petit ils avaient un endroit où faire du vélo, du moto cross, du tennis, rollers. Il y a tellement de retard dans cette ville, et encore plus dans ce quartier. » Une habitante du quartier.

-Peut- on mettre tout un quartier en « liberté surveillée » ? Plus de City stade… plus d’endroits au pied des immeubles pour se défouler…quelle est l’alternative ? « Mettre l’art à la portée de tous » avait déclaré l’adjointe à la culture lors de l’inauguration en 2018 du fronton « à la Villeglé » de la mairie. Et le sport ? Pourtant le maire en sait l’importance : réécoutez son discours en salle des mariages en l’honneur des escrimeurs-es gratiennois-e-s, mi-juin 2019 ! Déjà, nous pointions, la difficulté de la ville à fixer en ville ses sportifs de haut niveau ; un faible « essaimage » de ceux-ci auprès de la population et particulièrement des plus jeunes des Gratiennois.

Dans le football, c’est pareil. L’Entente Sannois/Saint Gratien accueille peu de jeunes de nos quartiers. Pourquoi ? Pourtant il y a là des talents. Des jeunes de St Gratien détonnent dans le street foot. On n’a pas rêvé, dans un milieu très machiste des filles jouent sur le terrain des Raguenets ! Pas 15, certes. Mais un début de mixité. Les talents gratiennois qui eux jouent pour l’Entente sont absorbés par d’autres clubs (cf. Chartres récemment) qui profitent, eux, de leur formation initiale, ici.

Pertes des liens avec les quartiers de la commune et de la proximité des « étoiles » avec le quartier… Héritage d’une urbanisation des années 70. Un effort en équipements sportifs réalisé plutôt à l’est de la commune, côté parc… À l’ouest ?

-Une politique sportive peu valorisée en ville. On s’en sortirait en surveillant la liberté des jeunes des Raguenets ?

Nous sommes – au-delà de la question de l’utilisation d’un espace public encastré entre des immeubles, imaginé dans les années 60, 70 et début 80 -, confrontés à un problème de représentativité démocratique.

De non représentation d’un pan important de la population gratiennoise dans les instances participative de la commune.

Notamment de la jeunesse gratiennoise qui ne se retrouve pas dans le conseil municipal ni dans les conseils de quartier, etc.

Comment sortir de cette crise par le haut ? Quelques propositions :

– Mettre à disposition d’un des 3 terrains de St-Gratien R. Lemoine, A. Delaune ou M. Hidalgo, avec le cas échéant, mise à disposition d’un car de la ville pour faire navette si le lieu est trop éloigné ;

– Laisser s’organiser dans le respect des contraintes de sécurité sanitaire le tournoi de street foot, sur l’un de ces terrains ;

– Convocation de réunions de concertation pour engager un dialogue et trouver une solution pérenne alternative à la situation d’aujourd’hui ;

– Mise au débat du remplacement de terrain synthétique par une aire de jeux pour les 6 à 12 ans, ou par autre chose, comme pourquoi pas par exemple un jardin potager partagé, etc. ;

– Promouvoir les réussites des jeunes Gratiennois. Faire levier en ville sur leurs succès. Mettre l’accélérateur à St Gratien sur la politique de la ville. Et revoir la politique du sport en ville. En lien avec le milieu associatif et les habitants.

Et surtout : faire preuve d’audace et d’imagination.

Saint Gratien, le 2 juin 202                                                                                                        Isabelle Volat, Stéphane Bauer

Conseiller-e municipal-e du groupe StGratien Solidaire-Écologique-et-Citoyen-ne

[1] La publication du démarrage du réaménagement du terrain synthétique des Raguenets a été postée à 10h33 vendredi 29 mai

Ce texte a été communiqué à la presse locale.

Gâchis

Comment sortir de la crise déclenchée par la destruction par la ville du city stade des Raguenets ?

Un peu d’historique pour mieux comprendre.

city stade 9Implantés de tout temps au pied des immeubles, rénovés et aménagés au cours des années, ce terrain a connu sa dernière rénovation en 2017. La ville y a consacré 60 000€ pour notamment le revêtement synthétique. Il apparaissait donc possible à cette époque d’investir de l’argent public dans un équipement de proximité. Au-delà de l’argent gâché- en ces temps où il ne coule pas à flots pour les communes-, on peut donc s’interroger sur la vision de la politique municipale qui rénove un équipement pour le détruire trois ans plus tard.

C’est surtout un énorme gâchis social, car cela suscite un climat d’affrontement et d’opposition, lourd de dangers. La destruction sans annonce préalable, sans recherche d’alternative, a été ressentie comme une grande violence. D’abord parce plus qu’un simple stade, cet espace est un symbole. La « bombonera » est un lieu de vie depuis des générations.  Ensuite parce que le moment  est particulier. Nous sortons de mois de confinement et d’angoisse, particulièrement pour les familles des quartiers qui vont subir une crise économique majeure. Les enfants et les jeunes connaîtront pour certains plusieurs mois sans contact direct avec l’école. Les collèges et lycées sont fermés, peu d’élèves ont repris le chemin des écoles élémentaires et maternelles. Les vacances d’été se dérouleront sur place, au pied des immeubles, pour beaucoup d’habitants des quartiers. C’est ce moment que choisit la ville pour engager un bras de fer. Y avait-il urgence, alors que le stade était condamné par des blocs de béton ? city stade 3Une lourde responsabilité que de choisir la manière forte, sans aucune concertation, une semaine à peine après l’élection du « plus jeune maire du Val d’Oise » ! Plus que triste, c’est désolant, parce que cela marque la coupure immense entre la mairie et le quartier. C’est désolant parce que ce n’est pas le rôle d’un maire d’opposer les habitants entre eux. Il n’y a qu’à lire les commentaires sur certains sites pour s’apercevoir que la tension monte et que certains ont vite fait de désigner la « racaille ».  Pour le moment, les choses n’ont pas dégénéré, les manifestations des jeunes sont pacifiques, à l’image de leur chant de La Marseillaise place du Forum. Mais tout est inflammable. Il faut trouver une issue, rapidement. Elle ne peut passer que par le dialogue, qui a tant manqué jusqu’ici.

city stade juin 2019Voici des propositions à mettre sur la table. Pour l’été tout d’abord. Parce que personne n’envisage que les choses restent en l’état. Au passage, le lieu dévasté reste ouvert à tous vents et demande à être sécurisé. Mais surtout quelle alternative proposer ? L’accès à un autre équipement sportif est indispensable. On ne peut imaginer que l’on reste trois mois sans offrir une autre possibilité. L’équipement le  plus proche du quartier est le stade Robert Lemoine, au terrain synthétique lui aussi. La difficulté est la traversée de la rue d’Argenteuil, et bien sûr il faut l’avis des principaux intéressés sur cette question. Y laisser s’organiser dans le respect des contraintes de sécurité sanitaire des tournois de foot. Vite, des propositions de rencontre qui doivent émaner de la ville pour se mettre autour d’une table.

À plus long terme, une réflexion doit être menée avec l’ensemble des partenaires, jeunes, habitants, élus… sur le devenir de l’emplacement du city stade. La ville sort de son chapeau un projet d’espace de jeux pour les 6/12 ans qui n’a jamais été débattu ni même présenté à qui que ce soit. Si la destination de ce terrain devait être reconsidérée, c’est aux habitants qu’il revient en tout premier lieu de se prononcer. Cela pourrait être un excellent exercice de démocratie locale, elle nous manque tant à Saint Gratien ! À nous d’apporter alors des propositions, espace de jeu, espace vert, jardin partagé ? Mais qu’en sera-t-il alors de la nouvelle implantation du stade, car on n’imagine pas sa disparition.city stade Rag 2

Plus largement, cette crise suscite bien des questions. C’est toute une politique locale qu’il faut revoir. Concerter, au lieu de décider en petit comité. Rapprocher les quartiers, comme nous l’avons proposé lors de la campagne des municipales, et non les opposer entre eux. S’interroger sur l’emplacement des équipements sportifs, pour beaucoup d’entre eux situés loin du quartier des Raguenets. C’est en effet le « pôle sportif » des Cressonnières qui a bénéficié de toutes les rénovations récentes. S’interroger sur la politique sportive à mener, valoriser les réussites de tous…. S’interroger aussi sur l’absence de jeunes au sein des instances de décision de la ville, et notamment du Conseil municipal. Les jeunes sont absents également des réunions de quartier. On les comprend. La parole y est aussi « entravée ». Et si le problème était là ?                  

Volte-face

6 mai 2020, le maire s’adresse aux parents :

« Vous comprendrez que je ne peux pas, en toute conscience, prendre la décision d’ouvrir les écoles, la restauration scolaire, les accueils périscolaires, les accueils de loisirs et les crèches dans ces conditions. « 

Magazine de la ville de mai 2020, éditorial du maire :

« J’ai souhaité reporter la réouverture des crèches et des écoles gratiennoises à la rentrée scolaire du mois de septembre 2020. »

Magazine de la ville de mai 2020, page 10 :

« Le maire a décidé de rouvrir les écoles de Saint Gratien, pour l’ensemble des élèves, en septembre 2020. Afin de préparer la rentrée 2020-2021 dans les meilleures conditions, la municipalité a décidé de créer un groupe de travail. »

26 mai 2020, le maire écrit aux parents

« En conséquence, à partir du mardi 2 juin, nous pourrons mettre à disposition de l’Éducation nationale, 3 classes dans 7 écoles élémentaires et 2 classes dans 4 écoles maternelles. La ville assurera la restauration scolaire, l’accueil périscolaire et l’accueil de loisirs du mercredi. » 

Dictionnaire Larousse :

Volte-face  :

1- Mouvement par lequel on se retourne du côté opposé à celui qu’on regardait : faire volte-face.

2- Brusque changement d’opinion, de manière d’agir : les volte-face d’un homme politique.

lettre maire mai 2020

lettre maire mai 2020 bis

Journée nationale de la Résistance

Nous commémorerons ce mercredi à Saint Gratien la Journée nationale de la Résistance. Je vous invite à nous accompagner, si vous le désirez.

Ci-dessous, le message annonçant cette initiative, qui est largement ouverte à toutes celles et à tous ceux qui souhaitent garder vivant l’esprit de la Résistance.
 
Dans le calendrier des commémorations nationales, la date du 27 mai est celle de la Journée Nationale de la Résistance.

Les communistes de Saint Gratien commémoreront le 27 mai en déposant un bouquet aux monuments aux morts.

Cette date correspond à la première réunion du Conseil National de la Résistance (CNR), il y a 77 ans. Né en 1943, en pleine guerre, le CNR réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures. Le programme du CNR fut adopté le 15 mai 1944, à l’unanimité de ses composantes communiste, gaulliste, socialiste, centriste… Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui, à l’heure où tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie.

Saint Gratien garde le souvenir de la résistance au travers de nombreuses places, rues et écoles : Jean Zay, Jean Moulin, Pierre Brossolette, Gabriel Péri, Danielle Casanova et bien d’autres encore, ainsi que le souvenir de résistants locaux tels que Suzanne Barroul, Maxime Hébert, Robert Joubel… C’est à eux aussi que nous penserons le 27 mai.

Nous vous invitons, en ces temps où subrepticement  le thème des « Jours heureux » est galvaudé – y compris par le Président de la République – à nous accompagner, si vous le souhaitez.

Rendez-vous place Gambetta, sous le gros cèdre, ce mercredi à 18 heures.

La ville et son équipe dirigeante, qui ne commémore pas cette journée, est prévenue et invitée à notre initiative.

Nous respecterons les consignes de sécurité sanitaire.
Merci à vous si vous souhaitez diffuser cette information.
  
Stéphane Bauer et Isabelle Volat

En annexe, le texte « Des jours heureux » de Monique Chemillier-Gendreau, juriste, professeure émérite de droit public et de science politique à l’université Paris-Diderot, spécialiste de droit international et de la théorie de l’État
Des jours heureux MCG

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