La suite de la séance avec l’examen du Compte administratif 2018
La ville s’en sort grâce aux recettes exceptionnelles : +1,2M€ (ventes de terrains) et quelques recettes de 2017 rentrées en 2018, le tout couplé à une baisse des dépenses d’équipement (- 25,5% sur 2017). Il y a eu seulement 3,1M€ de travaux en 2018.
Avec davantage de recettes et moins de travaux, le CA 2018 n’a pas de mal à être moins contraint qu’en 2017. Sur le papier du moins. La réalité est un peu différente.
La commune est pénalisée de son faible taux d’imposition : elle perd 252 000€ de dotation de péréquation ! En figeant les taux, la ville se prive de 250 K€ de dotation en 2018 qui n’est plus versée. Cela n’a pas été mis en débat lors du débat d’orientations budgétaires 2018 ! Donc il faudrait revoir la politique de révision de taux : mieux vaut augmenter peu chaque année qu’un coup de massue en milieu de mandat.
Au passage, la ville se targue de « faibles » taux mais n’oublions pas que 1) les bases sont élevées à St Gratien et que 2) les suppressions des divers abattements, les hausses importantes des taux à la communauté d’agglomération CAPV et au département (par les amis politiques de monsieur le maire), les augmentations de la taxe locale sur l’électricité… ce sont aussi des hausses d’impôts ! Facile de dire qu’on n’augmente pas les taux : mais si, les impôts augmentent par d’autres canaux ! Sans oublier que la dernière hausse en 2017 n’a pas été minime : +6%. D’ailleurs, le montant des impôts locaux à St Gratien n’est au final pas éloigné de la moyenne nationale : 505 € par habitant contre 510 € par habitant au niveau national…
Et puis il y a évidemment des « contreparties » aux taux d’imposition bas : les tarifs des services municipaux. Exemple du prix de la cantine : de +22 à +44% par rapport aux villes voisines. Avec des augmentations très régulières tous les ans de +2% ou 3%, sans justification particulière puisque ni les fluides, ni les frais de personnel, ni les produits consommés, n’augmentent dans de telles proportions.
Une situation qu’assume parfaitement la majorité, qui préfère taxer les usagers des services en épargnant, peu comme on vient de le voir, les contribuables locaux.
C’est aussi bien sûr en 2018 encore un niveau d’investissement faible. Les dépenses d’équipement ne représentent que 11% des recettes contre 23% nationalement et les dépenses d’équipement par habitant ne s’élèvent qu’à 149 € à St Gratien contre 263 € au niveau national. Les dépenses d’équipement ne représentent que 10,7% des dépenses totales en 2018. Encore une fois, argumentaire étonnant de la majorité : tous les travaux nécessaires ont été réalisés à Saint Gratien ! On ne va pas inventer des travaux inutiles, clame l’adjoint aux finances. Qu’en pensent les Gratiennois qui ont des activités au centre culturel du Parc, en état de décrépitude avancée ? Ou les familles dont les enfants fréquentent le centre de loisirs Fossiez, dont la rénovation est sur le tapis depuis des années ? Ou encore les usagers de la salle Georges Brassens, où des travaux d’importance deviennent urgents ? Ou ceux des centres culturels qui nécessiteraient un net rafraichissement ? Et surtout des Gratiennois qui pourraient bénéficier d’un centre municipal de santé, à l’heure où la désertification médicale touche notre commune ? Est-ce là toute l’ambition de l’équipe en place : nous avons tout fait ?
À noter que sur ces dépenses d’équipement, les subventions sont conséquentes. En 2018, la ville a reçu 1,256 M€ de subventions d’équipement pour 3,169 M€ d’équipement : 40% ! En y ajoutant le fond de compensation de la TVA et la taxe sur l’électricité, on arrive à un taux de 64%… Tant mieux pour la ville mais ces subventions sont des recettes aussi issues d’impôt… qui n’est donc plus diabolique dès lors qu’il arrive par un autre canal que celui des taux d’imposition, que la majorité pourra ainsi vanter modestes.
À suivre… l’état de la dette