Des transports gratuits

À Douai, des transports en commun bientôt gratuits

Article de Naïm Sakhi, dans l’Humanité du 27 mai 2021

La mesure a été adoptée à l’unanimité le mercredi 26 mai. Le syndicat mixte des transports en commun du Douaisis, dans les Hauts-de-France, deviendra donc le premier réseau totalement gratuit en termes de population en 2022.

Dunkerque donne des idées dans le Nord. En effet, les communautés d’agglomération Douaisis Agglo et Cœur d’Ostrevent, 220 000 habitants, qui partagent ensemble le même réseau de transport en bus, sont sur le point d’acter une gratuité totale des transports pour les habitants à l’horizon 2022.

Le long combat d’Alain Bruneel

La mesure a de quoi satisfaire Alain Bruneel. Il faut dire que le député PCF de la circonscription se bat depuis des années pour qu’une telle mesure puisse bénéficier à la population. « J’ai même été remercié en 2016 de ma vice-présidence du SMTD (le syndicat mixte des transports du Douaisis) pour avoir soutenu la mobilisation des lycéens et collégiens », se remémore-t-il.

Car si la mise en place de la gratuité des transports en commun dépasse aujourd’hui les clivages politiques, elle a longtemps fait débat dans le Douaisis. « Il faut saluer le combat des parents d’élèves, des étudiants, de la CGT et des élus communistes », souligne Alain Bruneel. Et pour cause, en 2014 une mobilisation est apparue à la « suite de la suppression de la gratuité pour les collégiens », se souvient le député PCF. Depuis, cette gratuité pour les jeunes, pour un aller-retour par jour, a été rétablie en 2019.

Des pertes compensées par les communautés d’agglomération

Mais il est bel et bien question dorénavant d’une gratuité totale à compter du 1er  janvier 2022. Il faut dire que le syndicat mixte devait investir plus de 3 millions d’euros dans la modernisation de sa billetterie. « Le choix a alors été fait de mettre la gratuité totale dès maintenant », se félicite Alain Bruneel, qui siège encore au conseil d’administration du syndicat de transport. Mais, pour ce faire, la mesure doit encore être validée par le SMTD ce mercredi 26 mai au soir.

Particularité locale, le réseau de bus concerne deux communautés d’agglomération indépendantes. Ce sont elles qui ont prévu de compenser les pertes liées à la billetterie. Ces dernières ne « concernent que 10 à 12 % des recettes, alors que les bénéfices sociaux et écologiques sont concrets pour les habitants », précise le député PCF.

« L’État doit subventionner de telles actions »

D’ailleurs, les élus locaux ne vont pas en rester là et pour faire face à la hausse de fréquentation que provoque une telle mesure, l’acquisition de onze nouveaux bus est prévue.

Alain Bruneel poursuit ce combat qui lui tient à cœur à l’Assemblée nationale. En 2018, avec ses collègues communistes, le député du Nord a en effet déposé une proposition de loi « visant à encourager la gratuité des transports collectifs urbains et périurbains ». Cette dernière a reçu une fin de non-recevoir. « La majorité LaRem nous explique qu’il faut laisser les régions faire car elles ont les compétences. Mais l’État doit coordonner et subventionner de telles actions », déplore-t-il.

3 réflexions sur “Des transports gratuits

  1. Pas vu

    On n’a pas vu cette proposition dans la brochure des communistes candidats dans la circonscription d’Argenteuil 1…
    Peut etre qu’ils ne sont pas au courant que a mise en place de la gratuité des transports en commun dépasse aujourd’hui les clivages politiques….

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  2. Et les pistes existantes, les entretient-on ?

    « Certains parcours empruntent des chemins à peine carrossables », retient Gérard Zanko, qui pratique le cyclisme sur route.

    À son grand étonnement, aucune association de cycliste n’aurait été consultée lors de la concertation.

    Et a qui confie t-on l’entretien ? Pourquoi pas aux communautés de communes ou au Département ?

    « Pour le moment nous en sommes à la phase de consultation des communes. 9 communes sur 19 ont adhéré au schéma, précise Claude Krieguer, maire d’Asnières-sur-Oise, vice-président de Carnelle-Pays de France, délégué à la mobilité. Le principal obstacle c’est l’entretien à venir de ces voies cyclables. Le Conseil communautaire a opté pour que cette charge revienne aux communes. C’est un projet chiffré à 25 millions d’euros », détaille l’élu, sur le programme à peine lancé.

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