Déclaration des élu.e.s communistes et républicain.e.s d’Île-de-France
Dangers d’un dé confinement mal préparé : dire la vérité aux Francilien.ne.s, rétablir la confiance
La manière dont le confinement est en train d’être levé en Ile-de-France fait naître de nombreux doutes et craintes. Les Francilien·ne·.s sont inquiet.e.s et particulièrement celles et ceux, parents, qui sont sommé.e.s de décider si leurs enfants retourneront à l’école ou encore celles et ceux qui, pour se rendre sur leur lieu de travail, devront emprunter les transports en commun cette semaine.
Notre Région reste le premier foyer épidémique avec un nombre de malades et un niveau de contamination élevés et une tension hospitalière forte. Toute la Région est classée « rouge ».
Pour des raisons sociales et économiques, parce que le confinement est une dure épreuve pour tous et toutes, singulièrement pour les personnes défavorisées, engager progressivement le dé confinement est bien sûr attendu et nécessaire. Mais nous le redisons avec force : il doit se faire en toute sécurité sanitaire pour les Francilien.ne.s, sécurité dont l’État doit être le garant. Ce qui n’est pas le cas pour l’heure.
Aujourd’hui, les élus locaux sont aux premières loges pour témoigner de l’impréparation de l’État. Que le Sénat, qui entend ce qui monte des territoires, rejette le plan de dé confinement gouvernemental, que plus de 300 maires francilien.ne.s s’adressent au Président de la République pour exiger de l’ État qu’il assume la responsabilité de la réouverture des écoles en garantissant les conditions sanitaires, que les opérateurs de transports publics s’adressent au Premier Ministre pour signifier leur incapacité à assurer le respect de la distanciation physique par manque de moyens… prouvent à quel point le gouvernement est déconnecté des réalités du terrain. Toutes ces alertes, nous les entendons quotidiennement avec nos concitoyen.ne.s.
Nos concitoyen.ne.s déplorent le manque de masques, leur prix élevé. Ils pointent avec justesse l’incurie de l’État en la matière, la succession de propos contradictoires quant à l’usage du masque dans l’espace public, la non-volonté étatique de fournir à tou·te·s et partout des masques pourtant nécessaires pour se protéger et protéger les autres. Nos collectivités ont pris leurs responsabilités dès qu’elles se sont rendues compte de la défaillance de l’État, mais la saturation des entreprises de textile et la difficulté d’approvisionnement font qu’il sera difficile de fournir à tous nos concitoyen.ne.s des masques alternatifs en nombre suffisant pour le 11 mai. Nous demandons donc, à nouveau, à l’État de garantir à tous les habitant·e·s l’accès à des masques gratuits de qualité, en saisissant ceux vendus dans la grande distribution et en réquisitionnant les stocks privés.
Nous demandons également que toute la transparence soit faite sur les capacités de l’État à fournir des tests, alors que le Premier Ministre en a promis 700 000 par semaine pour mi-mai. Tester les personnes à symptômes, les personnes en contact, les personnes fragiles, les personnels soignants, les personnes en contact avec du public dans leur profession… est nécessaire pour accompagner la levée du confinement. Les tests permettent d’isoler les personnes contaminées et de briser les chaines de contamination. Tester sauve des vies. Nos collectivités ont mis à disposition des lieux pour permettre l’isolement des personnes contaminées, mais ceux-ci sont sous-occupés. Cela nous alerte sur la volonté réelle de l’État de mettre en œuvre la stratégie « test et isolement »pourtant indispensable pour lever le confinement avec réussite. Nous ne voulons pas que, comme pour l’acquisition des masques, les habitant·e·s de nos collectivités soient mis en concurrence pour pouvoir être testés. Une étude de l’Inserm indique que pour maitriser l’épidémie en Ile-de-France, il faut être en capacité d’isoler une personne contaminée sur deux et pour cela, il faut tester à hauteur de 20 000 tests par jour. Des tests PCR et sérologiques doivent être disponibles. Une logistique avec les laboratoires doit être mise en place. Nos collectivités sont prêtes à jouer leur rôle, mais c’est à l’État d’organiser un cadre national que pour l’heure nous ne voyons pas venir.
Nos concitoyen.ne.s s’inquiètent de la réouverture des écoles et des crèches. Après l’annonce d’une date présidentielle, des calendriers farfelus divulgués, voici désormais que le principe du « volontariat » détermine le retour ou non à l’école, plongeant ainsi les familles dans des affres de questionnements insolubles. Comment peut-on placer ainsi les familles au pied du mur, en les sommant de choisir alors qu’aucune garantie sur les conditions sanitaires n’est donnée ? C’est à la fois totalement irresponsable de la part de l’État mais aussi dévastateur pour l’idée même de ce que doit être l’école : un lieu d’apprentissage et de sociabilité pour tous les enfants.
En tant qu’élu·e·s locaux, comme de nombreux maires franciliens, nous refusons la délégation aux collectivités territoriales de la responsabilité de l’ouverture des établissements scolaires alors qu’aucun moyen humain, matériel et financier n’est accordé à nos communes, départements et région pour la mise en œuvre des protocoles sanitaires. Faire porter la responsabilité aux familles et aux collectivités pour cacher les défaillances du gouvernement et le temps perdu par un État qui ne veut plus être stratège est lourd de graves dangers. À terme, ce que souhaite le gouvernement est que le libre-choix des individus sur nos communs, sur ce qui nous faisait faire société ensemble, comme l’école, devienne la règle. Comme élu·e·s, nous le réaffirmons avec responsabilité, si l’ouverture des écoles est une nécessité pour de très nombreuses familles, cela ne peut pas se faire dans la précipitation et au détriment de la santé des enfants et des personnels. Nous exigeons de l’État qu’il s’en donne les moyens en fournissant les tests et équipements de protection individuels nécessaires et en annulant toutes les fermetures de classes prévues à la rentrée de septembre.
Les Francilien·ne·s s’inquiètent de devoir reprendre les transports en commun pour se rendre sur leur lieu de travail. Les agents de la SNCF, de la RATP et du réseau Optile s’en alarment également, et disent que les risques sont immenses tant le réseau de transports en commun est un vecteur massif de contamination. Il est évidemment inenvisageable de revenir aux plus de 5 millions d’usager.e.s quotidiens du réseau. Pour garantir le respect de la distanciation physique, il faut au maximum 1 million d’usager·ère·s par jour. Les 70% d’offre de transports annoncés sont déjà trop faibles, et ne seront vraisemblablement pas réalisables non plus. Tellement peu est prêt. Si peu que la décision de lever le confinement a fait l’objet d’hésitation gouvernementale jusqu’à la dernière minute du fait des risques dus aux conditions de transport. Pour éviter de multiplier les risques de contaminations, il faudra éviter les cohues aux arrêts de bus, à l’entrée des gares, des stations, dont un certain nombre resteront fermées ou non desservies et dont les voyageurs resteront à quai les uns près des autres. Qui régulera les flux de voyageur.se.s ? Et comment ? Faudra-t-il exposer davantage pour cela les agents ? Les distributions massives de masques gratuits aux usager.e.s et agents, la mise en place de distributeurs de gel hydroalcoolique, seront absolument essentielles. Mais sur tous ces points, le gouvernement n’est absolument pas à la hauteur. Et à l’incurie de l’État s’ajoute l’irresponsabilité de la Région qui, en conscience de l’impréparation dit qu’il faut essayer quel que ce soit le coût car l’activité économique doit reprendre à tout prix… Comme élu·e·s responsables, nous devons le dire : pour l’instant, rien n’est prêt !
Nous proposons un plan global pour limiter au maximum le recours aux transports en commun et éviter une reprise très rapide de la contamination dans notre Région. Un très haut niveau de télétravail doit être maintenu jusqu’à l’été. Cela est une solution transitoire mais nécessaire car nous sommes conscient.e.s qu’il peut être facteur de risques stress. Les horaires des transports en commun entre 7h et 9h et 16h et 19h doivent être réservés aux seuls salarié.e.s, avec un système d’information efficace en temps réel sur la fréquentation des lignes. La quantité de salarié.e.s contraint.e.s de prendre les transports doit être maîtrisée en régulant les autorisations de réouverture de certaines activités, en limitant dans chaque entreprise la part du personnel pouvant être physiquement présent et en maintenant les dispositifs de chômage partiel le temps nécessaire. Il faut évidemment exiger de l’État la distribution gratuite, et dans la durée, de masques à tou.te.s les usager.e.s, qui doivent être obligatoires, en arrêtant de culpabiliser les usager·ère·s par une énième sanction.
Se pose aussi la question d’un retour massif de l’usage des voitures, qui relancerait la pollution atmosphérique, dont on sait qu’elle contribue aux maladies respiratoires aggravant les symptômes du Covid 19. Il faudrait aussi réserver l’usage des routes aux heures de pointe aux seuls salariés afin de ne pas transformer notre Région en embouteillage géant. L’incitation forte à l’usage du vélo, avec l’extension des réseaux cyclables est également plus que jamais nécessaire. Certains départements et villes ont déjà mis en place ces mesures, elles doivent être soutenues et développées rapidement. Mais toutes ces conditions ne peuvent être remplies qu’avec des engagements concrets de l’État : ce n’est pas le cas aujourd’hui.
La très forte fréquentation de certaines lignes et les regroupements très denses dans certaines gares dès cette semaine donnent un aperçu du fiasco que pourraient vivre, à leurs dépens, les usager.e.s francilien.ne.s cette semaine. En tant qu’élu·e·s, nous le disons : l’impératif de reprise économique ne peut se faire au détriment de la santé des Francilie·ne·s.
Un dé confinement réussi passe par le rétablissement auprès de nos concitoyen·ne·s de la confiance envers la parole publique et politique. L’État a rompu cette confiance. Comme élu·e·s municipaux, départementaux et régionaux, nous avons le devoir de dire avec vérité quelle est la situation actuelle dans notre Région. Aujourd’hui, nous alertons sur les conditions désastreuses dans lesquelles s’amorce la levée du confinement en Ile-de-France. Nous agissons pour les éviter, mais nous ne disposons pas des principaux leviers pour le faire. Avec lucidité, nous savons que mal lever le confinement nous placerait tous dans une situation dangereuse humainement, sanitairement et économiquement. L’État a la responsabilité d’établir un cadre national et de mobiliser les moyens nécessaires, en partenariat et en appui avec les acteurs locaux, pour engager un dé confinement progressif et donc réussi. Le chemin emprunté en Ile-de-France n’est pas celui-ci.
Marx et le COVID-19
Pour « le monde d’après » redécouvrir deux auteurs fondamentaux !
L’épidémie planétaire qui frappe notre espèce humaine depuis environ quatre mois est un événement terrible bien sûr, et pourtant à relativiser (pardon si j’en choque certains) : à ce jour[1] les 80 000 morts sur l’ensemble de la planète dont 10 000 en France, sont à mettre en rapport avec les chiffres suivants à l’échelle de la seule France, et chaque année : notre grippe traditionnelle, environ 9000 décès par an ; les morts prématurées dues au chômage, 14 000 (étude officielle INSERM) ; les morts dues à la pollution, entre 48 000 et 90 000. Au plan mondial, victimes de problèmes respiratoires : 2,6 millions de morts chaque année.
Alors pourquoi nos vies, ce coup-ci, sont-elles autant influencées ? En partie parce qu’est prise en compte pour une fois la notion de mouvement, d’évolution, qu’oublie systématiquement d’habitude l’idéologie dominante ; on se demande en effet : quels sont les pouvoirs de ce maudit virus ? Jusqu’où va-t-il s’étendre ? Le tout accompagné de mesures de confinement tout à fait inhabituelles, ce qui déchaîne à la fois les médias et toutes les peurs.
La métaphore du germe
Coïncidence étrange Marx a recours, tout au long de l’écriture de son Capital, à la métaphore du « germe »[2] ; il s’en sert pour montrer l’évolution historique, comment la réalité sociale est en perpétuel devenir, comment les contradictions sociales viennent de l’intérieur et ont permis l’émergence du capitalisme à partir de l’ancien mode de production ; il va plus loin encore en montrant comment le capitalisme à son tour contient en lui-même son propre dépassement révolutionnaire, ou ouvrant tout un champ de possibles[3] (cela ne se fera pas tout seul) vers le commun, le communisme : « le libre développement de chacun »[4] par la socialisation des moyens de production, entamée par le capitalisme (forces productives) mais confisquée, privatisée par une classe qui la dévoie à son profit (salarisation de l’immense majorité des producteurs) ; idem pour les banques, pour les services publics, pour la mise en commun des informations, des créations, des talents, la vie militante et associative…
« MARX AVAIT DÉJÀ NOTÉ LA QUASI INCAPACITÉ DU CAPITALISME À CONSTITUER DES « RÉSERVES » DANS L’INTÉRÊT GÉNÉRAL, CELLES-CI EXISTANT DANS CE MODE DE PRODUCTION SURTOUT POUR SPÉCULER OU EN CAS DE CRISE ÉCONOMIQUE.»
C’est pourquoi cette notion subversive de mouvement ne doit pas être appliquée au seul développement du virus, comme le font les médias du capital. Car, et c’est un second aspect au cœur de la démarche marxienne, il ne faut pas mettre un mur entre nature et société. Non, ce virus n’est pas un phénomène purement naturel et donc fatal (pas plus que l’étude du mouvement social ne peut être séparée de la nature) : dès les Manuscrits de 44 [5] Marx affirme que « l’homme est une partie de la nature », et son ami Engels au soir de sa vie dans les manuscrits Dialectique de la Nature ne dit pas autre chose : « Nous lui appartenons avec notre chair, notre sang, notre cerveau », et notre seul avantage sur les autres animaux est « de connaître ses lois et de pouvoir nous en servir judicieusement ».[6] Ce dont le capitalisme s’avère incapable…
Virus et capitalisme
Donc entre virus et capitalisme pas de mur, mais au contraire de nombreuses interactions. En amont d’abord : le virus n’est pas tombé du ciel, son extension vient de l’abattage et du pillage des grandes forêts[7], avec nombre d’animaux sauvages qui voyant leur habitat détruit se rapprochent des grandes villes et contaminent directement ou indirectement les humains. Et en aval : trois milliards d’humains qui n’ont pas seulement de quoi, eau et savon, se laver les mains couramment… et même en France sixième puissance mondiale, nous subissons des choix de société désastreux qui du coup, pour limiter les dégâts ne nous laissent plus que la solution médiévale du confinement : casse de la recherche fondamentale, poids des labos du médicament et leur quête du profit à court terme, casse du secteur industriel et des services publics de santé notamment avec cette incroyable pénurie de masques, tests, gel hydro-alcoolique, respirateurs, lits de réanimation, personnels…sans parler de la terrible mortalité dans les EHPAD. Marx avait déjà noté la quasi incapacité du capitalisme à constituer des « réserves » dans l’intérêt général, celles-ci existant dans ce mode de production surtout pour spéculer ou en cas de crise économique.[8] Les répercussions se font sentir aussi sur le plan des droits sociaux : chômage partiel pour les uns à l’indemnisation aléatoire, travail forcé (et sans aucune protection, Amazon compris) dans des secteurs non urgents, enfin possibilité d’imposer la semaine de 60 heures et ce jusqu’au 31 Décembre. Sans compter la casse de la Sécurité Sociale et l’abandon de la médecine préventive, or l’état général de santé, même de nos jours joue aussi un rôle dans la résistance face au virus ; Marx notait déjà le lien entre épidémies et état de santé dû à la surexploitation des travailleurs[9] … Répercussions, enfin, sur le plan des libertés, des médias, et du défi anthropologique (humains divisés, ou bien solidaires ?) : campagnes de culpabilisation sur l’indiscipline des Français qui au fond seraient responsables de l’épidémie, files d’attentes de gens terrorisés où les yeux sont tenus baissés, sans même oser saluer à distance leurs semblables (oui distance physique, et non pas « distance sociale » comme le dit le discours officiel)…Décidément, le capitalisme ne se montre pas à la hauteur de ces nouveaux défis.
« CETTE NOTION SUBVERSIVE DE MOUVEMENT NE DOIT PAS ÊTRE APPLIQUÉE AU SEUL DÉVELOPPEMENT DU VIRUS, COMME LE FONT LES MÉDIAS DU CAPITAL. CAR, ET C’EST UN SECOND ASPECT AU CŒUR DE LA DÉMARCHE MARXIENNE, IL NE FAUT PAS METTRE UN MUR ENTRE NATURE ET SOCIÉTÉ.»
Enfin, ni guerre, ni union sacrée : un virus est inconscient, ce n’est pas lui qui nous fait la guerre. En revanche pendant le virus la lutte des classes continue, s’accentue même, nous ouvrant comme toute crise grave (et la notion de crise est centrale dans la pensée de Marx) deux champs du possible : soit une nouvelle offensive autoritaire et austéritaire du Capital pour faire payer le peuple en renflouant à coups de milliards les parasites de la finance, avec par exemple de prétendus partenariats privé-public ou encore la Caisse des Dépôts et Consignations, championne d’une santé privatisée privilégiant quelques créneaux juteux…soit une résurgence des luttes, une vraie alternative avec contrôle public de tous les secteurs-clés, et l’avancée vers une anthropologie communiste[10] qui est en germe un peu partout : ainsi beaucoup s’aperçoivent que ces fonctionnaires censés être inutiles, et ces autres salariés à la fois mal payés et qui « coûtent », bref toutes celles et ceux « qui ne sont rien », sont en réalité complètement indispensables ; ou encore, modestes « signes des temps »[11] ces applaudissements de 20h qui rendent plus compliquée la casse programmée de l’hôpital public ; ou encore mais non pas enfin, ce tollé féministe qui a provoqué les excuses du journal Le Parisien suite à sa Une avec photos de quatre mâles sur quatre, chargés de nous raconter « le monde d’après »[12].
Le monde d’après ? Le champ des possibles est là, ouvert devant nous ; il nous appartient de le faire germer. Ici et maintenant.
Serge Ressiguier est professeur agrégé de lettres.
[1] 8 Avril 2020.
[2] Neuf fois le mot « germes » (traduction Jean-Pierre Lefebvre Capital I, E.S. 2016), voire quatorze fois (traduction d’origine Joseph Roy Capital I, Champs Classiques Flammarion) dans les trois livres du Capital ; bien entendu cette notion est constante chez Marx, même quand le mot « germe » n’est pas utilisé.
[3] Le « déjà-là du communisme », selon l’expression du grand philosophe Lucien Sève qui vient de décéder du coronavirus.
[4] Manifeste du parti communiste, fin de la partie 2.
[5] « Dire que la vie physique et intellectuelle de l’homme est indissolublement liée à la nature ne signifie pas autre chose sinon que la nature est indissolublement liée avec elle-même, car l’homme est une partie de la nature. » (Manuscrits de 44, E.S. de 1962, p 62).
[6] Dialectique de la nature p 141 (E.S. de 1968)
[7] Marx, déjà : « L’esprit même de la production capitaliste, axé sur le profit le plus immédiat » est « en contradiction avec l’agriculture, qui doit mener sa production en tenant compte de l’ensemble des conditions d’existence permanentes des générations humaines qui se succèdent. Un exemple frappant de ce fait est fourni par les forêts : il arrive qu’elles soient administrées à peu près dans l’intérêt général seulement lorsqu’elles ne sont pas propriété privée. » Le Capital III, 37 p 825 note 2.
[8] Dans une société communiste écrit Marx, « il faut que la société calcule d’avance la quantité de travail » pour produire des choses qui n’ont pas « d’effet utile quelconque » et ce « pour un temps assez long, un an ou même davantage », mais qui s’avèreront indispensables le moment venu…mais allez expliquer cela aux capitalistes, qu’il faut stocker des masques, des tests, des solutions hydro alcooliques, des respirateurs etc., sans parler de la recherche fondamentale (Le Capital II,16 p 276).
[9] Le Capital I, 10,2 p 268 (Champs Flammarion) ; (ou 8,2 p 233 trad. JPL) : « La même cupidité aveugle qui épuise le sol, attaquait jusqu’à sa racine la force vitale de la nation. Des épidémies périodiques attestaient ce dépérissement d’une manière aussi claire que le fait la diminution de la taille du soldat en Allemagne et en France. »
[10] Marx raillait une « anthropologie capitaliste » qui jonglait avec les notions d’âge ou encore de jour et de nuit afin de permettre aux capitalistes de faire travailler à mort les enfants (Capital I, 10,6 p 309 ; ou JPL 8,6 p 272). En creux, il suggère de cette façon une anthropologie communiste ; c’est un enjeu qui était cher au philosophe Lucien Sève.
[11] Le Capital I, Préface de la première édition (Champs Flammarion p 53) ; (ou JPL p 6).
[12] Une du journal Le Parisien, avec en photo ses 4 mâles sur 4 : « Ils racontent le monde d’après » (5 Avril 2020).
Cause commune – spécial Covid-19
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