Conseil municipal de Saint Gratien (1)

Nos premiers échos du Conseil municipal de décembre 2018 à Saint Gratien : voici notre explication de vote sur le budget de la commune.

Pas de surprise : ce budget est la suite logique du débat des orientations budgétaires de novembre et il est à l’image des précédents budgets.

Des dépenses de fonctionnement que la majorité annonce vouloir comprimer au maximum : -790 000 €, sur un budget de fonctionnement de 25 766 000€. Du jamais vu après pourtant déjà des années d’austérité. Est-ce réalisable ? Nous ne ferons pas l’injure à l’équipe municipale de penser qu’il y a gabegie dans les services… donc ou cet objectif ne sera pas atteint, ou il faudra attaquer l’os… Car nous pensons que rendre les mêmes services avec moins, ce n’est pas possible ni sans douleur pour le personnel, pour les usagers, et pour les associations mises à la diète : leurs subventions stagnent depuis des années. Des dépenses qui stagnent aussi pour les écoles : les crédits aux projets des CM2 sont immuables depuis 10 ans ! Les séjours de vacances des enfants se réduisent aussi au strict minimum. Voilà la réalité bien palpable que recouvrent ces chiffres.

Des services moins bien rendus, et toujours les mêmes augmentations de tarifs, notamment périscolaires. Nous verrons un peu plus loin dans les points à l’ordre du jour du Conseil : les continuels + 3%, sans autre justification particulière que « comme d’habitude… » Une habitude contreproductive puisque plus les tarifs augmentent, plus les produits des services engrangés par la ville diminuent : encore 15 000 € en moins prévus en 2019. L’explication cohérente, nous l’attendons depuis plusieurs années.

Du côté des investissements ? 4,2M€ hors subventions : rénovation stade Delaune, suite des travaux de l’école Jean Moulin et enfouissement pour la rue Marcel Laroche principalement. Que pouvons-nous dire sur ces travaux  puisque nous ne connaissons pas la programmation des équipements sur la durée du mandat ? Pourquoi tels ou tels travaux avant tels autres ? Qu’est-ce qui amène à prioriser tel équipement plutôt que tel autre ? Sans ces éléments, il nous est impossible de dire si ce programme de travaux est judicieux ou non. Tout ce que nous voyons, c’est que ce qui tient lieu de plan pluriannuel d’investissements, à savoir les engagements de la majorité en 2014, sans répartition annuelle, ne seront pas tenus : quid des travaux de la salle Georges Brassens, ou de la rénovation du centre culturel du parc ? À quoi nous ajoutons : qu’en est-il d’une rénovation du centre de loisirs Fossiez, des travaux de la salle d’armes, des centres culturels, d’autres équipements comme un centre municipal de santé ? On peut aussi se poser la question de savoir s’il ne conviendrait-il pas de faire une pause dans les réfections de voirie, au profit d’équipements profitant à tous ? Sur 24M€ de travaux depuis 2014, 11 ont été consacrés à la voirie. Nous n’avons jamais ce débat, ni au Conseil municipal, ni bien sûr dans les réunions de quartier. Quant au volume même des travaux, la comparaison avec les villes de même strate montre que nous sommes dans une fourchette très basse.

La dette : c’est un poids toujours lourd malgré la renégociation prétendue miraculeuse de 2016. Stabilité comme le proclame la majorité ? Mais avec un emprunt prévisionnel plus important que les années précédentes, (emprunt de 3,2M€ le plus élevé de tout le mandat) qu’en sera-t-il fin 2019 ?

Nous ferons aussi en juin le calcul de la capacité de désendettement pour 2018 mais au vu de l’évolution de l’épargne nette, ce chiffre clé ne pourra être que dégradé. Car la  « saine gestion » tant vantée ne suffit pas à cacher quelques très mauvais points : l’excédent brut de fonctionnement se réduit très nettement, et il n’est dégagé un autofinancement conséquent qu’en contrepartie d’une furieuse contraction des dépenses de fonctionnement. C’est même le mantra majoritaire, annoncé en début de document : « la réduction des dépenses de fonctionnement est rendue indispensable pour conserver un niveau d’autofinancement suffisant, limiter l’effet ciseau et retrouver de l’épargne de gestion ».  Tout est dit ! 

Le ratio dépenses réelles de fonctionnement + le remboursement de la dette, rapportées aux recettes réelles est  supérieur à 100%. C’est donc mauvais, car cela signifie que la charge de la dette n’est pas entièrement financée par les recettes courantes, et qu’il y a danger pour les finances de la ville.

Le problème de l’épargne nette qui est négative avait été aussi souligné par la Chambre régionale des comptes. Et il est sain que l’épargne brute couvre le capital à rembourser, ce n’est pas notre cas. Au passage, les prévisions du budget 2018 dans ce domaine ne sont pas confirmées en cette fin d’année : l’épargne brute prévue de 1M€ se résume maintenant à moins de 500 000€. Donc les prévisions de 2019 de 1,12M€  sont à traiter avec prudence.

Comme les recettes de la ville sont très contraintes aussi par la volonté de maintenir des taux d’impôts bas, que faire une fois qu’on a comprimé au maximum les dépenses de fonctionnement, augmenté au maximum les tarifs des services… prévu d’emprunter davantage…   limité les équipements ? Et bien on fait la course au béton pour engranger davantage de taxes locales. Les programmes immobiliers fleurissent un peu partout en ville. Pourtant Saint Gratien est déjà la ville la plus dense du 95, elle est peu à peu engorgée par la circulation automobile et subit les nuisances dues aux voitures.  Quelle ville nous prépare la majorité pour demain ?

Enfin, quelques villes sont plus audacieuses en matière budgétaire : c’est par exemple Enghien (le maire n’y est pas de notre bord…) ou encore Courdimanche, et d’autres communes du département, qui ont décidé d’accorder une part de leur budget, un petit pourcentage, aux projets des habitants via le principe du budget participatif : appel à projets, étude de la faisabilité et du coût par les services techniques, puis projets soumis au vote des habitants : c’est une relance de la démocratie participative, et une meilleure compréhension par les habitants des enjeux, des coûts, des règles publiques…  comme le Conseil municipal des jeunes, c’est un moyen d’associer les citoyens à l’action municipale. Mais à Saint Gratien toute idée est balayée d’un revers de main.  

Pour toutes ces raisons, et surtout parce que ce budget est frappé d’une super austérité, nous nous sommes prononcés contre.   

À suivre..

 

3 réflexions sur “Conseil municipal de Saint Gratien (1)

  1. Cergy : un centre municipal de santé aux Genottes en 2021
    La mairie profite de la construction d’un nouvel immeuble pour y installer des médecins. Une bonne nouvelle pour la ville en voie de désertification médicale.
    « On ne résout pas le problème de la désertification médicale mais on règle celui de l’accessibilité. » Jean-Paul Jeandon annonce la création d’un centre municipal de santé à Cergy d’ici 2021. Le maire (PS) profite d’un projet immobilier d’une centaine de logements sur l’actuel parking des Genottes pour y installer des médecins généralistes et quelques spécialistes (notamment des dentistes) au rez-de-chaussée du futur bâtiment. Un équipement de quelque 700 m2 de surface et dont la construction débutera en octobre 2019.
    Avec ce projet, la ville tente de venir à bout de deux problématiques. La première, c’est celle de l’accessibilité aux soins. « Certains médecins n’acceptent pas le tiers payant, ni les patients CMU (couverture maladie universelle) », nous explique-t-on en mairie. De fait, des patients renoncent à se faire prendre en charge par un professionnel de santé, faute de pouvoir avancer l’argent de la consultation. C’est d’autant plus le cas dans les quartiers politiques de la ville comme à l’Horloge où se trouve le parking des Genottes.
    71 % des médecins généralistes ont 55 ans et plus
    Au nouveau centre de santé municipal, tous les médecins accepteront ces modes de paiement car ils seront conventionnés pour. Ils toucheront un salaire versé par l’opérateur de santé dont ils dépendront. Pour l’instant, ce gestionnaire n’est pas encore défini mais les élus étudient deux pistes auprès d’associations. L’objectif n’étant pas de faire des bénéfices, mais bien d’avoir un établissement qui fonctionne à l’équilibre. La mairie, elle, reste propriétaire des locaux et ne fera pas payer de loyer au futur gestionnaire.
    La seconde problématique enrayée par ce centre de santé municipal, c’est la désertification médicale. Les départs à la retraite sont difficilement remplacés et selon un diagnostic local de santé mené par l’agence régionale de santé en 2017, la situation pourrait devenir préoccupante à Cergy d’ici cinq ans. Actuellement, 71 % des médecins généralistes Cergyssois sont âgés de 55 ans et plus. « Il faut monter d’autres centres de santé privés avec des médecins libéraux », prévoit le maire pour venir à bout de cette désertification sur le long terme.
    En attendant, il faut déjà financer ce premier centre de santé dont la note s’élève à 2,4 M€. Lors du conseil municipal de ce 20 décembre, les élus ont voté pour que des demandes de subventions soient formulées auprès de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et des services de l’État.

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  2. « Gilets jaunes » : le député communiste André Chassaigne demande une loi d’amnistie pour les manifestants condamnés
    « Cette initiative présidentielle serait un geste politique fort et une mesure d’apaisement dans une période aussi socialement troublée », a estimé le chef de file des députés communistes dans un communiqué, samedi.
    André Chassaigne lance un appel à Emmanuel Macron. Dans un communiqué transmis à l’AFP, samedi 29 décembre, le chef de file des députés communistes demande au président de la République d’annoncer, au cours de ses voeux lundi soir, une loi d’amnistie pour les « gilets jaunes » condamnés pour des faits commis lors de manifestations.
    « Sans occulter l’insuffisance des mesures prises et les multiples revendications à satisfaire, cette initiative présidentielle serait un geste politique fort et une mesure d’apaisement dans une période aussi socialement troublée », défend le député communiste du Puy-de-Dôme dans ce communiqué.
    Des peines particulièrement sévères sont prises à l’encontre de manifestants qui n’ont commis aucune violence physique contre des personnes ou dégradation volontaire de biens.André Chassaigne, député PCF dans un communiqué
    16 lois d’amnistie votées depuis 1958
    L’élu regrette en particulier le fait que la « distribution de tracts », la participation à un « groupement formé en vue de commettre des dégradations » ou encore « l’obstruction à la libre circulation » concernant des manifestations non déclarées aient abouti à des condamnations. Selon André Chassaigne, celles-ci « frappent des concitoyens qui se sont légitimement engagés dans ces mouvements sociaux pour faire respecter leurs droits fondamentaux, protéger leurs conditions de vie, défendre non seulement leur dignité mais aussi l’intérêt général ».
    Il rapporte avoir écrit un courrier à Emmanuel Macron, lui demandant de se prononcer « en faveur d’une amnistie telle qu’elle est prévue par l’article 133-9 du Code pénal et légitimée par une ‘tradition républicaine' ». André Chassaigne rappelle dans ce courrier que 16 lois de ce type ont été votées depuis le début de la Ve République, « notamment à la suite de différents mouvements sociaux ».
    Cette loi pourrait être soumise en janvier à l’approbation du Parlement, indique l’élu communiste.

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  3. Vite, une station de métro « Commune de Paris 1871 » !
    amies et amis COMMUNE DE PARIS a lancé cette pétition adressée à RATP

    La Commune de Paris, au printemps 1871, est un moment unique qui a vu le peuple parisien se dresser pour assumer lui-même le pouvoir. Il est aussi l’un des événements historiques les plus connus dans le monde. De Nuit debout à la Californie, en Amérique latine comme en Asie, la Commune fait rêver. Mais la capitale qui fut son berceau hésite encore à la mettre en pleine lumière. En 2016, le Conseil de Paris avait pourtant proposé d’accoler au nom de la station « Belleville » celui de « Commune de Paris 1871 ».

    La RATP a refusé, au prétexte qu’il ne faut pas créer de confusion dans l’esprit des usagers. Mais elle vient d’accepter que le nom de « Simone Veil » accompagne celui de la station « Europe », ce que nul ne saurait contester. « Europe-Simone Veil » serait donc possible et pas « Belleville-Commune de Paris 1871 ».

    Il y aurait donc deux poids et deux mesures. Ce n’est pas acceptable. À moins de trois ans du cent-cinquantième anniversaire de la Commune, nous vous invitons à faire savoir, par cette pétition, que vous voulez que la Commune, comme tant d’autres moments majeurs de notre histoire, ait sa station de métro.

    L’association des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871
    Signez là : https://www.change.org/p/ratp-vite-une-station-de-m%C3%A9tro-commune-de-paris-1871

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