Des surprises et un rêve

Réunion de quartier ce 17 avril dans la grande salle du centre Camille Claudel.

En retard, je rate la page de publicité municipale sur le dispositif « Voisins vigilants », qui figure désormais en premier point des sujets traités. Pas de regrets, je ne crois pas du tout en cette plate-forme privée qui prospère sur le sentiment d’insécurité répandu dans nos banlieues. Outre que la « surveillance » est un vrai métier qui doit être pratiqué par les professionnels que sont les forces de police, je pense que c’est de « l’humain d’abord » qu’il faut remettre dans nos quartiers, enseignant·e·s, médecins et infirmières scolaires, éducateurs·trices, animateurs·trices… Je ne crois pas non plus en l’efficacité des caméras, qui sont implantées de plus en plus nombreuses, sans qu’un quelconque bilan en soit jamais tiré.

J’arrive donc au moment où sans surprise, c’est la question du stationnement qui est abordée. Comme dans tous les quartiers, le nombre de places semble tout à fait insuffisant par rapport à celui des véhicules. Problème insoluble, sauf à consacrer toujours plus d’espaces aux parkings ? C’est toute la question du réaménagement des villes, étouffées par la circulation et le stationnement qui se pose. Développement des transports doux, très adaptés dans notre ville au petit territoire, des transports en commun, ou navette municipale qui éviterait le recours à la voiture… des solutions de fond qui ne sont jamais évoquées en réunion de quartier.

Surprise par contre, lorsqu’une mère de famille interroge sur le tarif de la cantine ! Elle propose de mutualiser pour baisser le coût pour les familles. L’occasion de rappeler notre proposition de porter auprès de la communauté d’agglomération le principe d’une cuisine centrale (et ses avantages, entre meilleurs repas préparés sur place, la non-dépendance aux contrats liant la ville au privé et les potentielles aides de l’État…) Deuxième surprise ! Le maire qui jusqu’ici semblait imperméable à toute suggestion de ce genre, ne paraît pas ce soir hostile à cette réflexion ! Comme quoi, il ne faut jamais désespérer.

Autre découverte, décidément la soirée est fertile en annonces, les travaux de la rue de Verdun verront l’implantation d’une « bande cyclable », marquage au sol indiquant la présence et la circulation possible de vélos sur la chaussée. Certes, ce n’est pas une « piste » cyclable sécurisée car séparée de la partie de la chaussée réservée aux voitures, mais c’est mieux que rien ! Certainement les retombées de l’obligation légale de prévoir un aménagement cyclable en cas de réfection de voirie. Nous l’avions rappelée au maire lors des demandes de subvention des travaux, sans succès. Tant mieux si les choses évoluent ! Il est important de faciliter la circulation cyclable depuis, ou vers la gare RER, et ce malgré l’étroitesse de la chaussée et le passage des bus.

Nouvelle étonnement lorsque je pose la question de la ô combien nécessaire rénovation de la passerelle de la gare. Un équipement ancien et très vétuste, raide d’une trentaine de marches étroites et très abimées comme en témoignent nos photos. Vraiment un passage difficile pour nombre de gens souhaitant relier les Raguenets au centre-ville, et une véritable coupure physique entre les quartiers.

Le maire nous indique que la passerelle est municipale, alors que nous la croyions propriété SNCF. Des études seraient prévues, nous suivrons l’affaire car cela mériterait vraiment une réhabilitation profonde, à défaut d’un large passage souterrain come il en existe dans certaines communes,  facilitant la circulation piétonne et cycliste… une occasion certainement manquée il y a des années lors de l’aménagement du souterrain pour voitures sur la D14.

Pas de surprise en revanche lorsque mon collègue du Conseil municipal Stéphane Bauer propose de tenir une brocante dans le quartier des Raguenets. Une animation qui serait bienvenue surtout si elle permettait la vente de vêtements, contrairement à la « brocante de rue » (mais aux Raguenets aussi, ce sont des rues ! ) invariablement localisée rue Terré, et sans vente, ni don possible de vêtements. Pourtant l’occasion en ces temps de forte inflation, de rendre service à de nombreuses familles avec enfants !

Enfin, le maire se lamentant sur la baisse des dotations d’État, l’absence de bouclier tarifaire pour les villes et la charge nouvelle de 2 millions d‘euros qui lui incombe, entre augmentation du SMIC, et hausse des prix de l’énergie, nous lui re-re-re-suggérons de réduire de façon partielle et ciblée l’éclairage public, par exemple entre minuit et 5 heures du matin dans certaines rues, ce qui permettrait l’économie pas tout à fait négligeable de 100 000€…  Mais là, pas de surprise, c’est toujours non ! L’électricité n’étant pas chère la nuit, ce n’est pas à ce moment qu’il faut l’économiser, nous dit-il, nous laissant quelque peu interloqués devant cet argument… Nous sommes la ville la plus dense du Val d’Oise, poursuit-il,  et ce serait une atteinte à la sécurité. Outre que c’est en grande partie aux amis politiques du maire, aux affaires depuis 1983, que nous devons cette densification excessive, cela ne signifie pas pour autant qu’il y a foule dans nos rues au milieu de la nuit, ni que l’extinction des lampadaires entraîne une hausse des actes de délinquance… C’est même le contraire, le voleur aussi ayant besoin d’éclairage. D’ailleurs les communes avoisinantes ayant éteint leur éclairage public ne sont pas victimes d’une hausse massive de la délinquance, ni les multiples villes de France où cette mesure est appliquée depuis longtemps. Nous y gagnerions un meilleur sommeil, une biodiversité mieux préservée, et nos enfants pourraient découvrir la présence des étoiles… Rêvons un peu.           

 

L’heure est grave

Première réunion de quartier en ce printemps 2023, sous le préau de l’école Raymond Logeais.

Quelques nouveautés : il n’y a ni chaises (elles finiront par arriver du réfectoire), ni micro (ce qui ne facilite pas les échanges…) mais surtout il y a la présence notoire de l’adjoint aux finances, qui en principe ne se déplace guère pour entendre parler des sujets les plus souvent évoqués dans ces réunions, stationnement et nuisances de voisinage diverses par exemple. L’heure doit être grave.

L’ordre du jour est totalement inédit, lui aussi. Alors que d’habitude les projets et investissements sont présentés, avant le traditionnel exercice de questions au maire, rien de tel ce lundi. Les mauvais esprits diront que les travaux sont réduits à leur plus simple expression et qu’il devient délicat d’en faire l’exposé…

Aujourd’hui, on parlera sécurité et finances communales !

Je passe rapidement sur le bilan de la « marche exploratoire » que réalisent les services de la ville avec les membres du groupe de quartier en amont de la réunion, puisque cette visite ne débouche que sur des constatations extraordinaires, tels que le manque de poubelles ou les massifs à tailler. Mais marche exploratoire, ça impressionne !

La partie « sécurité », c’est simple, et on s’en doutait un peu, consiste essentiellement à une page de publicité pour le dispositif « Voisins Vigilants et Solidaires », qui rappelons-le, est totalement axé sur la vigilance et pas du tout sur la solidarité. Ce qui est plus étonnant, c’est d’entendre le représentant de la police nationale lui-même vanter les mérites de cette plate-forme privée, dont aucune étude n’a constaté l’efficacité ! Car la délinquance et ses variations dépendent de multiples facteurs et il serait bien illusoire d’attribuer une baisse des cambriolages de 20à 30%, comme affirmé ce soir, à la seule mise en réseau de voisins qui se surveillent mutuellement. Étonnant aussi de voir les services municipaux se faire les relais zélés de « VVS » en incitant les habitants présents à rejoindre ce réseau.

On embraye ensuite sur un autre dispositif censé réduire l’insécurité mais dont aucun bilan n’est jamais communiqué non plus : nos très chères caméras ! Le maire nous annonce l’implantation de quelques engins supplémentaires, sans en dévoiler l’emplacement, vous comprenez bien pourquoi, nous dit-il !  (Non. Pense-t-il que nous allons renseigner les voyous, voire en profiter nous-mêmes ? De plus, il faut être aveugle pour ne pas repérer le gros globe perché au bout d’un mât, qui nous surveille !)

Une fois les habitants rassurés sur leur sécurité, on passe à la deuxième partie de la soirée… qui risque d’être beaucoup plus inquiétante ! Les finances de la ville sont au plus mal, on risque l’effet ciseau, c’est-à-dire les dépenses supérieures aux recettes. Évidemment, la ville souffre, comme toutes les autres, de la conjoncture et est soumise aux fortes augmentations des fluides et des denrées alimentaires, à la revalorisation du SMIC, le tout avec des dotations en berne, une taxe d’habitation disparue et pas de bouclier tarifaire : deux millions de dépenses supplémentaires entre 2021 et 2023… Vous voyez la suite ?

Bien que la ville serre notre ceinture, ne recrute plus voire dégraisse, baisse le chauffage et engage quelques travaux de rénovation énergétique… il va falloir se résoudre à augmenter le taux communal de la taxe foncière ! Un secret de polichinelle puisque le vote du budget 2023 en décembre denier avait déjà acté cette hausse. Mais elle va être assez conséquente pour que la majorité municipale ait jugé utile de déminer le terrain avec une présentation « pédagogique »  de la chose.. En effet, si les taux de la ville vont augmenter de + 14%, les bases et autres parts du département, de la région… vont, elles aussi, connaître des hausses importantes.

Au final, la TF 2023 risque d’être assez salée. Mais, nous dit l’adjoint aux finances, par chance, pour les dernier·ères Gratiennois·e·s à être exonéré·e·s de la TH cette année, la hausse sera plus indolore puisque ils/elles gagneront du côté de la TH ce qu’ils/elles perdront du côté de la TF… On reste moyennement convaincus car comment se satisfaire de voir le bénéfice financier de la disparition d’une taxe entièrement avalé par la hausse de l’autre…

Nous reviendrons sur cette question de l’augmentation des taux prochainement, puisqu’elle sera débattue au Conseil municipal d’avril. Saint Gratien est confrontée à une situation délicate comme toutes les collectivités, mais il y a aussi des raisons spécifiques à ses difficultés, notamment une mauvaise gestion de sa dette avec la contraction d’emprunts structurés qui ont handicapé sa capacité d’investissement, et par exemple la rénovation énergétique de ses bâtiments.

J’interroge sur le deuxième versant évoqué par l’adjoint pour équilibrer son budget, à savoir la prévisible et annoncée augmentation des tarifs des prestations périscolaires. Hélas ! Il est à craindre qu’elle soit importante, puisque le maire n’a pas osé donner de chiffre, se contentant de rappeler la hausse de 2022, à savoir +3%… ce qui n’était pas l’objet de ma question.   

La réunion de quartier reprend enfin un cours habituel, avec les traditionnelles doléances sur le manque de places de stationnement. Interrogé sur le développement des infrastructures cyclables, pour que les différents modes de déplacement puissent cohabiter dans notre ville, le maire vante, comme à son habitude, les arceaux à vélos et autres ateliers de réparation. Oui, mais pour rouler en toute sécurité ? On entendra quand même parler de plan vélo au niveau de l’agglomération, et de double sens cyclable qui pourrait voir le jour dans certaines rues… à suivre !

Enfin, est venue sur le tapis la question, ô combien cruciale, de la gestion de l’eau en ces périodes de sécheresse prolongée qui font craindre un été compliqué. La ville pourrait favoriser la récupération de l’eau de pluie dans les quartiers pavillonnaires, voire les copropriétés, en organisant des achats groupés de récupérateurs d’eau de pluie… Une bonne idée, nous dit le maire… Merci à Sabine, notre ancienne  colistière au Conseil municipal, de nous avoir fait échapper au sempiternel sujet des difficultés de stationnement !

Vous avez dit « consultatives » ?

Saint Gratien, juin 2019

Les réunions de quartier du printemps viennent de se terminer.

« Assemblées consultatives de quartier », selon leur nom officiel. Bien peu conforme à la réalité.  Aucune consultation de qui que soit, sur quoi que ce soit, mais seulement une information municipale bien orientée, sur des projets réalisés ou en cours, et sur lesquels il est impossible de débattre. Une conception très étriquée de la démocratie participative.

Pour notre part, en tant qu’élus minoritaires, nous participons à toutes les assemblées dans les différents quartiers, pour y rencontrer et écouter les habitants, et également pour poser les questions ou faire les suggestions que nous jugeons utiles. Ne sommes-nous pas ainsi en plein dans notre rôle d’élus ? Ne répondons-nous pas à l’invitation de la ville, qui sur son flyer indique qu’il s’agit « d’échanger ensemble » ou encore que « les élus et les membres du groupe de quartier souhaitent entendre vos propositions pour améliorer la vie dans votre quartier » ?  Aussi est-il très étonnant, comme l’a d’ailleurs fait remarquer une habitante lors de la dernière réunion, d’entendre le maire nous répondre de manière très méprisante, nous accusant d’être « en campagne électorale », de faire de la politique (on assume ! la politique, c’est la vie de la cité !) ou nous renvoyant au Conseil municipal (on sait combien les débats y sont libres !), voire de nous ignorer lorsque nous demandons la parole, ou pire encore de nous la couper lorsque nous l’obtenons enfin ! C’est ainsi que les échanges sur le marché municipal ont brutalement pris fin. Le maire, à l’image de son prédécesseur,  a décidé que le seul format admis était celui des questions-réponses, qui peut soit se transformer en long monologue de réponse, soit en non-réponse si la question est jugée dérangeante. Pratique, non ? Un simulacre de consultation, nous le savons mais nous ne renonçons pas à tenter de nous y faire entendre.

Pour ce qui est de la présentation des réalisations municipales, elle est si réduite (travaux du stade Delaune et des écoles, réfection de 3 rues sur plusieurs exercices), que le frelon asiatique est appelé à la rescousse pour gonfler un peu l’exposé, et que le maire prend le temps de nous redonner des consignes précises de tri des déchets.   

Voici l’essentiel des thèmes soulevés lors de ces cinq assemblées.

Tout d’abord, un regret : que la ville n’ait jamais pensé à mettre en place un système d’interpellation des services techniques ou de la police municipale, susceptible de répondre aux demandes matérielles ponctuelles de Gratiennois, tel que les problèmes particuliers de voirie, voitures ventouses, éclairage défectueux, stops non respectés, pose de miroirs aux intersections ou autres problèmes liés au stationnement. Voilà qui serait plus efficace pour résoudre ces petits soucis de la vie quotidienne, et qui allègerait les réunions de quartier au profit de problématiques plus collectives.

Dans toutes les réunions est venue la question de la sécurité, qu’il s’agisse de cambriolages, vols de voitures, tapage nocturne, rassemblement de bandes, trafics divers. Avec une demande quasi systématique de vidéosurveillance, dorénavant appelée « vidéo-protection ». Rappelons que ce système a fait l’objet de nombreuses études, qui toutes ont démontré son inefficacité en matière de baisse de délinquance, malgré un coût très élevé pour les collectivités. Saint Gratien est déjà très équipé dans ce domaine, mais jamais aucun chiffre ne nous est fourni sur une éventuelle baisse des délits constatés. Au mieux, la vidéosurveillance sert à identifier un coupable après le méfait, s’il a été assez stupide pour s’exposer visage découvert à la caméra, ce qui est tout de même assez rare. J’ai donc de grandes réticences pour l’implantation de caméras. Par contre, il est assez inquiétant d’entendre que les forces de police sont en nombre très insuffisant, qu’il n’y a que deux patrouilles de nuit pour 8 communes et qu’il manque 25 policiers dans notre secteur. Remettons une présence humaine, qu’aucune machine ne remplacera !

Beaucoup de questions aussi sur le commerce de proximité, les habitants s’inquiétant des fermetures de magasins, ou de l’ouverture de la librairie, annoncée mais qu’on ne voit toujours pas venir, ou bien encore de l’activité du marché, dont tout le monde, sauf la municipalité, constate l’affaiblissement. Dans le quartier des Marais, où la boulangerie a fermé, nous reposons la question récurrente du local commercial inoccupé depuis des années. Peu de réponses, à part la sempiternelle leçon de civisme que se croit obligé de donner le maire en intimant aux habitants l’ordre de fréquenter les commerces locaux. Pour ma part, je serais ravie d’aller acheter un livre au centre-ville.

Le sujet me tenant à cœur, j’ai interrogé la ville, avec plus ou moins de bonheur dans les réponses, sur différents points touchant aux écoles et aux enfants gratiennois : menaces de fermetures de classes, dispositions prévues en cette semaine caniculaire pour protéger ce public fragile que sont les enfants, dans des locaux souvent très mal isolés, sans volets ou rideaux suffisants pour réduire la chaleur. Il me semble que la ville aurait pu, sans grever excessivement son budget, fournir gobelets et bouteilles d’eau, quand on sait que les seuls points d’eau des écoles sont les robinets des toilettes… Nous nous sommes aussi inquiétés d’éventuelles  activités organisés par la ville pour les familles et enfants qui ne partent pas en vacances. Hélas, non, nous n’avons pas raté un épisode au Conseil municipal, rien n’est prévu de ce genre à St Gratien, car la ville n’en a pas les moyens, dixit le maire. Il aurait été plus juste de dire qu’elle a choisi de les mettre ailleurs.

Aux Raguenets, les habitants sont venus alerter la ville sur une infestation très conséquente de rats. Une riche idée de leur part, puisqu’après avoir pris le sujet à la légère, la mairie annonce une intervention ces jours-ci. Nous nous rendus sur place deux jours plus tard pour rencontrer les habitants, avons constaté l’étendue du problème, et nous sommes intervenus par courrier auprès du maire, qui n’a pas daigné nous répondre. Nous l’avons donc relancé aussi lors de la réunion au centre-ville. Affaire relatée sur ce blog. Et à suivre pour s’assurer de l’efficacité du traitement. Un enseignement : venir en réunion de quartier est donc utile pour se faire entendre ! Il faut toutefois y parler assez fort…

Comme à chaque session, les questions relatives au stationnement sont nombreuses. Peu étonnant au regard de l’engorgement automobile de Saint Gratien. Nous nous inquiétons du projet Véligo, parc à vélos qui devrait voir le jour à la gare à la rentrée mais n’est jamais évoqué par le maire. Nous réaffirmons à cette occasion notre demande de voir installer des parcs à vélos dans les écoles, notamment celles qui connaissent des embouteillages records lors des entrées et sorties des élèves : Kergomard, Jaurès, Grusse Dagneaux, Logeais et Jules Ferry. Car le parc Véligo incitera des parents à se rendre à la gare en vélo. Pourquoi donc ne pas aussi accompagner son enfant à l’école en vélo, si ce dernier peut laisser son engin en toute sécurité dans la cour de son établissement ? Réponse très évasive à ce propos. Le sujet des pistes cyclables, que seul le maire voit en nombre à Saint Gratien, revient aussi sur le tapis. Il paraît qu’ici les rues sont trop étroites pour implanter des pistes. Ah. Une particularité gratiennoise, certainement. Ne désespérons jamais. Et n’oublions pas de rappeler que les déplacements doux sont bénéfiques au commerce local, en plus d’être bons pour notre santé et pour la planète.

Notre expérience réussie de « table à livres » au marché nous amène à demander l’avancement du projet municipal de « boîtes à livres ». À surveiller cet automne, les emplacements ayant été déterminés. Beaucoup de temps pour la mise en œuvre d’un projet relativement simple. Si on m’avait demandé mon avis, j’aurais proposé  une boîte au marché et une autre dans le parc Barrachin, spéciale pour les enfants.

Des Gratiennois s’inquiètent de la fermeture du centre de tri postal. À juste titre, c’est la disparition d’un service de proximité puisqu’il y a là en plus du tri tous les services postaux pour les usagers. Une nouvelle organisation verra le jour, dont s’inquiètent les personnels. La poste : encore un service public qu’on laisse dépérir pour mieux justifier son passage au privé.

Les plantations aux carrefours sont jugés trop hautes, elles gênent la visibilité des automobilistes et des piétons. Un manque de jardiniers, peut-être ?

La privatisation d’ADP est évoquée : le maire serait « plutôt contre ». Formulation un peu étrange, mais ça vaut mieux que « plutôt pour »…

Quant à l’agrandissement de Roissy via la construction du terminal T4, le maire est franchement pour, pour raison de « développement économique ». Mais il n’est pas pour que la commune intègre le PEB, plan d’exposition au bruit, ce qui permettrait pourtant de bénéficier de crédits d’ADP pour l’isolation phonique des habitations. Cela déprécierait les propriétés, selon lui. Mieux vaut certainement supporter le bruit sans rien réclamer. Le T4 apportera 500 avions supplémentaires par jour au-dessus de nos têtes.

La ville se targue d’avoir enfoui 75% de ses réseaux. Il y a par contre d’autres travaux réalisables en cas de réfection de la voirie, essentiels pour lutter contre les risques d’inondation et de pollution lors de gros orages, plus fréquents avec le changement climatique. Des travaux moins visibles que l’enfouissement des réseaux, mais ô combien utiles. La question est posée de connaître la position de la ville en matière d’assainissement séparatif. « Ça coûterait des millions ! » s’exclame le maire. Ça clôt le débat, un peu abruptement.

Parmi d’autres sujets particuliers que nous avons abordés :

Les passerelles des Marais dont nous nous étions inquiétés en Conseil municipal, vont faire l’objet d’une lourde rénovation. Une visite de nuit va permettre un diagnostic. La structure serait en bon état mais le plaquage doit être remplacé. L’intervention, qui concernera les deux passerelles, se fera la nuit quand le RER ne circule pas. Une somme de 800 000€ a été provisionnée par la ville qui devrait donner des infos sur son site.  

L’accessibilité de la gare n’est toujours pas faite, avec un équipement devant permettre l’accès aux trains pour les personnes à mobilité réduite mais qui n’est toujours pas en service. Nous avons saisi la SNCF de ce problème, sans réponse à ce jour. De même, les toilettes de la gare ne sont toujours pas accessibles. Quant au RER, ses dysfonctionnements sont fréquents. C’est le manque de moyens humains pour ce service public qui est ici clairement en cause.  

Ce sont les dernières réunions de quartier de la mandature, puisque le maire a décidé de supprimer celles de l’automne, pour raison d’élection municipale prochaine, en mars 2020. Il paraît que les deux sont inconciliables. Surtout ne pas mélanger politique et réunions avec les habitants. Le maire est-il comme monsieur Jourdain ? Il ferait de la politique sans le savoir ? Ou craint-il que les prochains débats ne lui échappent, comme déjà, ceux du printemps ont commencé à le faire ?

 

 

  

    

 

Rendez-vous gratiennois

StG10.jpgLe prochain Conseil municipal de Saint Gratien aura lieu le jeudi 6 juin 2019. Ce sera le dernier de l’année scolaire. Au menu, la présentation du compte administratif de la commune, qui retrace les réalisations effectives du budget 2018. Une bonne occasion d’examiner la gestion de la ville et ses choix en matière budgétaire. On y revient très prochainement.

Le mois de juin verra aussi les dernières réunions de quartier de la mandature. Les réunions de l’automne n’auront pas lieu pour cause de l’approche des élections municipales de mars 2020. Il faut donc en profiter dès maintenant ! Voici leurs dates.

École Raymond Logeais : mardi 28 mai à 20h. On y était, on y revient également très bientôt.

Centre culturel Camille Claudel : mercredi 5 juin à 20h

École Jean Moulin : mercredi 19 juin à 20h

Salle Jean Hulin : jeudi 20 juin à 20h

Centre culturel du Parc : lundi 24 juin à 20h

Une très bonne occasion de venir questionner le maire.. ou tout simplement de donner votre avis sur la vie gratiennoise. 

À bientôt !

Réunions de quartier : la fin d’une époque ?

Les traditionnelles réunions de quartier se déroulent ces jours-ci, entre fin novembre et mi-décembre. Trompeusement dénommées assemblées « consultatives » de quartier, alors même qu’elles ne sont que de simples réunions d’information municipale, elles attirent peu de monde. Et même de moins en moins de monde, peut-être depuis que leur horaire a été avancé à 19h30, rendant impossible la présence de Gratiennois travaillant hors commune, ou de parents de jeunes enfants. Il y a donc surtout des habitués, aucun jeune, très peu de personnes de moins de 50 ans, et une majorité écrasante de « seniors ». Une petite trentaine de personnes dans chacun des cinq quartiers, soit au total moins de 200 Gratiennois. C’est bien peu dans une ville qui compte plus de 20 000 habitants. Du côté des élus également, de moins en moins d’assiduité. Peut-être un découragement face à un rôle purement décoratif ? Car il est rarissime qu’un élu intervienne, en dehors des adjoints qui sont là en service commandé pour présenter un projet, plutôt une réalisation finalisée, un dossier tellement avancé qu’il est impossible d’intervenir sur son déroulement. Leur prestation occupe une partie importante de la réunion, projection à l’appui. Pourtant les opérations municipales se font rares. Aussi, le maire meuble en développant également les projets immobiliers privés en cours sur la commune.

Au menu cette année, la rénovation du stade Delaune, des travaux dans les écoles, notamment à Jean Moulin, la réfection des voiries des rues Custine, Laroche et Jeanne     d‘Arc. Certaines de ces opérations s’échelonnent sur plusieurs exercices. L’exposé est donc plutôt bref. Des questions ? Il n’y en a pas, étant donné qu’il n’y a souvent ni parent d’élève, ni joueur de foot dans l’assistance. Seuls les travaux de voirie suscitent parfois des interrogations. Quelqu’un demande quand sa propre rue sera rénovée, et le maire indique qu’il y a un calendrier des travaux. Mais personne n’a l’idée de demander qui le détermine. C’est le grand mystère du « PPI », un plan pluriannuel d’investissement particulièrement secret : seuls les élus de la majorité le connaissent. On passe ensuite rapidement aux questions plus générales. Ou plutôt à la question unique, et ce quel que soit le quartier : les nuisances provoquées par les automobiles. Vitesse excessive, stationnement anarchique, manque de places de parking, demandes de radars et autres ralentisseurs… c’est bien la problématique commune à tous les quartiers. Mais chacun en reste à chercher des « solutions » pour sa rue, sans envisager de réflexion plus globale sur la ville. Personne non plus ne s’inquiète des véhicules supplémentaires que vont entraîner les nouvelles constructions. La réponse du maire ? Bien sûr, il ne peut que tergiverser : « On va regarder… vous savez, les ralentisseurs font du bruit… la police va passer constater… » La réunion se termine à peine une heure après avoir commencé, sur ce constat d’impuissance.

Je tente bien de lancer le débat sur quelques alternatives au tout-automobile, en demandant s’il y aura des aménagements cyclables dans les rues rénovées, comme la loi en fait obligation. Sans oublier que ces rues sont à proximité de l’avenue de Ceinture, qui fait le tour du lac d’Enghien et est, sur partie de son parcours, pourvue de pistes cyclables très empruntées. Une occasion donc de réaliser une jonction qui pourrait constituer un embryon de réseau cyclable. « Vous n’y pensez pas ! » me rétorque le maire en alertant sur l’étroitesse des rues gratiennoises. « Il faudrait supprimer le stationnement ! » Un cri d’angoisse monte du public, et l’affaire est entendue. Je passe pour une illuminée et une ayatollah du vélo. Sauf que ces aménagements ici impossibles sont réalisés dans des communes voisines… et que je ne demande qu’une modeste place pour les cyclistes, et non l’éradication radicale et immédiate des voitures…

Le maire rencontre quand même parfois quelques contradicteurs : ce fut le cas lors de l’assemblée du centre-ville. D’autres acharnés du vélo ? Ou de simples citoyens qui demandent que la loi s’applique à Saint Gratien, le double sens cyclable par exemple qui doit être mis en place dans toutes les rues limitées à 30km/h, ou encore les prescriptions du PDUIF (plan de déplacements urbains d’Île-de-France), selon lequel 1 place de stationnement sur 40  doit être transformée en emplacement pour vélos quand une gare est à proximité ? « Je ne suis pas allergique au vélo » déclare le maire. Par contre on comprendra vite qu’il l’est aux habitants qui viennent un peu le contrarier, car la réunion prend rapidement un ton agressif ou méprisant (« faites donc une lettre au père Noël ! ») et la « discussion » tourne court. Tout le monde ira se coucher de bonne heure.  

Les limites de l’exercice ?   

Nous sommes face à un modèle de fonctionnement obsolète. Les Gratiennois ne fréquentent pas les réunions de quartier parce qu’elles n’ont aucun pouvoir. Au mieux, ils viennent soumettre un problème particulier, et attendent en retour sa résolution. Dès qu’une question plus générale intéressant l’ensemble de la ville surgit, le maire botte en touche : il n’est pas là pour débattre avec ses concitoyens, ni pour se concerter avec eux. À Saint Gratien, la démocratie ne passe qu’une fois tous les six ans. Entre deux échéances électorales, le maire a les pleins pouvoirs, et entend les garder.

Nous avons une autre vision de la « démocratie participative ». Un peu d’innovation dans ce domaine est indispensable pour redonner intérêt et envie de participer aux citoyens. Un exemple ? À Enghien, ville qui n’est pas administrée par de dangereux révolutionnaires, il est mis en place le système bien connu du « budget participatif ». Le principe est simple : un pourcentage, en général modeste du budget, est réservé aux projets des habitants. Appel à participation, dépôt des projets, puis étude de leur faisabilité et chiffrage par les services municipaux. Ensuite les différents projets sont soumis à référendum. Celui qui emporte la plus forte adhésion sera réalisé. Nous avions déjà relaté des expériences dans ce domaine : lire ici

Quant à notre autre proposition, nous l’avons portée depuis 2014 : il s’agit là aussi  d’une pratique courante : un Conseil municipal des jeunes, qui invite à la participation des jeunes à la vie de la cité, favorise les projets innovants,  éduque à la citoyenneté, et comme le budget participatif, apporte une meilleure compréhension des enjeux, coûts, règles publiques, contraintes…

Deux réunions de quartier doivent encore se tenir ces jours-ci : ce soir même 11 décembre au centre culturel du Parc, et le 18 décembre au centre culturel Camille Claudel du quartier des Raguenets.