Réunion de quartier ce 17 avril dans la grande salle du centre Camille Claudel.
En retard, je rate la page de publicité municipale sur le dispositif « Voisins vigilants », qui figure désormais en premier point des sujets traités. Pas de regrets, je ne crois pas du tout en cette plate-forme privée qui prospère sur le sentiment d’insécurité répandu dans nos banlieues. Outre que la « surveillance » est un vrai métier qui doit être pratiqué par les professionnels que sont les forces de police, je pense que c’est de « l’humain d’abord » qu’il faut remettre dans nos quartiers, enseignant·e·s, médecins et infirmières scolaires, éducateurs·trices, animateurs·trices… Je ne crois pas non plus en l’efficacité des caméras, qui sont implantées de plus en plus nombreuses, sans qu’un quelconque bilan en soit jamais tiré.
J’arrive donc au moment où sans surprise, c’est la question du stationnement qui est abordée. Comme dans tous les quartiers, le nombre de places semble tout à fait insuffisant par rapport à celui des véhicules. Problème insoluble, sauf à consacrer toujours plus d’espaces aux parkings ? C’est toute la question du réaménagement des villes, étouffées par la circulation et le stationnement qui se pose. Développement des transports doux, très adaptés dans notre ville au petit territoire, des transports en commun, ou navette municipale qui éviterait le recours à la voiture… des solutions de fond qui ne sont jamais évoquées en réunion de quartier.
Surprise par contre, lorsqu’une mère de famille interroge sur le tarif de la cantine ! Elle propose de mutualiser pour baisser le coût pour les familles. L’occasion de rappeler notre proposition de porter auprès de la communauté d’agglomération le principe d’une cuisine centrale (et ses avantages, entre meilleurs repas préparés sur place, la non-dépendance aux contrats liant la ville au privé et les potentielles aides de l’État…) Deuxième surprise ! Le maire qui jusqu’ici semblait imperméable à toute suggestion de ce genre, ne paraît pas ce soir hostile à cette réflexion ! Comme quoi, il ne faut jamais désespérer.
Autre découverte, décidément la soirée est fertile en annonces, les travaux de la rue de Verdun verront l’implantation d’une « bande cyclable », marquage au sol indiquant la présence et la circulation possible de vélos sur la chaussée. Certes, ce n’est pas une « piste » cyclable sécurisée car séparée de la partie de la chaussée réservée aux voitures, mais c’est mieux que rien ! Certainement les retombées de l’obligation légale de prévoir un aménagement cyclable en cas de réfection de voirie. Nous l’avions rappelée au maire lors des demandes de subvention des travaux, sans succès. Tant mieux si les choses évoluent ! Il est important de faciliter la circulation cyclable depuis, ou vers la gare RER, et ce malgré l’étroitesse de la chaussée et le passage des bus.
Nouvelle étonnement lorsque je pose la question de la ô combien nécessaire rénovation de la passerelle de la gare. Un équipement ancien et très vétuste, raide d’une trentaine de marches étroites et très abimées comme en témoignent nos photos. Vraiment un passage difficile pour nombre de gens souhaitant relier les Raguenets au centre-ville, et une véritable coupure physique entre les quartiers.
Le maire nous indique que la passerelle est municipale, alors que nous la croyions propriété SNCF. Des études seraient prévues, nous suivrons l’affaire car cela mériterait vraiment une réhabilitation profonde, à défaut d’un large passage souterrain come il en existe dans certaines communes, facilitant la circulation piétonne et cycliste… une occasion certainement manquée il y a des années lors de l’aménagement du souterrain pour voitures sur la D14.
Pas de surprise en revanche lorsque mon collègue du Conseil municipal Stéphane Bauer propose de tenir une brocante dans le quartier des Raguenets. Une animation qui serait bienvenue surtout si elle permettait la vente de vêtements, contrairement à la « brocante de rue » (mais aux Raguenets aussi, ce sont des rues ! ) invariablement localisée rue Terré, et sans vente, ni don possible de vêtements. Pourtant l’occasion en ces temps de forte inflation, de rendre service à de nombreuses familles avec enfants !
Enfin, le maire se lamentant sur la baisse des dotations d’État, l’absence de bouclier tarifaire pour les villes et la charge nouvelle de 2 millions d‘euros qui lui incombe, entre augmentation du SMIC, et hausse des prix de l’énergie, nous lui re-re-re-suggérons de réduire de façon partielle et ciblée l’éclairage public, par exemple entre minuit et 5 heures du matin dans certaines rues, ce qui permettrait l’économie pas tout à fait négligeable de 100 000€… Mais là, pas de surprise, c’est toujours non ! L’électricité n’étant pas chère la nuit, ce n’est pas à ce moment qu’il faut l’économiser, nous dit-il, nous laissant quelque peu interloqués devant cet argument… Nous sommes la ville la plus dense du Val d’Oise, poursuit-il, et ce serait une atteinte à la sécurité. Outre que c’est en grande partie aux amis politiques du maire, aux affaires depuis 1983, que nous devons cette densification excessive, cela ne signifie pas pour autant qu’il y a foule dans nos rues au milieu de la nuit, ni que l’extinction des lampadaires entraîne une hausse des actes de délinquance… C’est même le contraire, le voleur aussi ayant besoin d’éclairage. D’ailleurs les communes avoisinantes ayant éteint leur éclairage public ne sont pas victimes d’une hausse massive de la délinquance, ni les multiples villes de France où cette mesure est appliquée depuis longtemps. Nous y gagnerions un meilleur sommeil, une biodiversité mieux préservée, et nos enfants pourraient découvrir la présence des étoiles… Rêvons un peu.