150 élus d’Île-de-France se mobilisent contre la crise du logement. Ils appellent à un rassemblement le 10 novembre devant le ministère du logement. (Info « Actu.fr »)
70% des Francilien.nes sont éligibles au logement social. En Île-de-France, il faut en moyenne 10 ans pour obtenir un logement social. Une vraie crise du logement, avec des milliers de mal-logés, et de sans logement.
Ils dénoncent une « situation catastrophique ». Jeudi 21 octobre, des élus issus du Front de Gauche de la Métropole du Grand Paris (MGP) se sont réunis pour alerter sur la crise du logement qui touche la région et proposer des solutions.
Il faut en moyenne 10 ans pour obtenir un logement social au sein de la métropole du Grand Paris. « Ce sont 743 000 familles qui ont renouvelé leur demande de logement au 31 décembre 2020 pour 60 000 logements attribués », interpelle Patrick Jarry, maire de Nanterre lors de la conférence de presse des élus Front de Gauche de la MGP avant de rappeler qu’en 2010, « seulement » 400 000 demandes de logements sociaux avaient été faites.
Face à ce constat amer, plus de 150 élus de gauche lancent un appel et exigent une obligation de 30% de logements sociaux et l’encadrement des loyers dans tout le Grand Paris.
« Maires et élu.e.s municipaux.les dans la Métropole du Grand Paris nous alertons sur l’aggravation prévisible de cette crise du logement si des mesures correctives ne sont pas prises », détaille l’appel qui a vocation à toucher au-delà des élus de gauche.
« Le nombre de demandeurs de logements sociaux atteint des records tout comme celui des mal-logés. Nous avons besoin de solutions rapides et concrètes », martèlent les élus qui appellent à un rassemblement devant le ministère du logement le mercredi 10 novembre 2021 à 18 heures, en lien avec les organisations de locataires et des bailleurs.
Dix mesures concrètes exigées
Les 150 signataires de l’appel exigent notamment face à cette crise, l’obligation de construction d’un minimum de 30% de logements sociaux dans toutes les nouvelles opérations immobilières, l’encadrement des loyers du privé « pour freiner la flambée des prix des loyers qui précarise et exclut une partie de la population », le relèvement des plafonds d’accès au logement social, la réquisition des bureaux et logements vides ou encore l’augmentation des taxes sur les logements vacants et sur les résidences secondaires en zone dense.
Un dispositif officiel pourrait prochainement encadrer la construction de logements sociaux dans les villes qui comptent déjà 40% de HLM, afin de « diversifier l’offre de logements » et de « réintroduire de la mixité sociale » et de ne pas créer de ghettos.
Cette proposition sera débattue à l’assemblée début décembre. 42 villes seraient concernées. Valérie Pécresse propose encore plus : un dispositif « anti-ghetto » pour les 95 villes au-dessus de 30% de logement social.
Irresponsable pour Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, qui déclare au « Parisien« : « ils sont complètement dingues. La pénurie de logement social est le plus grave problème que connaît l’IDF et eux ne pensent qu’à une chose : limiter leur construction. Il y a des personnes qui souffrent, soit parce qu’elles sont trop nombreuses dans un appartement ou parce qu’elles divorcent et doivent cohabiter par manque de solution d’habitation. Il y a des hausses de prix de loyers dans le privé parce qu’il n’y a pas assez de logements sociaux. Ce qu’il faut, c’est pousser les villes qui n’en construisent pas assez à en faire ! 70% de la population de la région est éligible au logement social. S’ils limitent à 40% de HLM, ça veut dire qu’il y aura toujours une différence entre le nombre de personnes qui peuvent y avoir accès et l’offre. Donc ces gens organisent la pénurie, c’est irresponsable. Quand on parle de mixité, c’est quoi le problème ? Derrière cette notion, c’est l’idée que le logement social est synonyme de problèmes sociaux. Est-ce que les 70% des habitants de la région qui peuvent y prétendre sont des gens qui amènent des problèmes sociaux ? Ce sont des infirmières, des étudiants, des employés de préfecture… On m’empêche de répondre aux besoins de la population et en même temps les villes carencées ne construisent rien.. »
Au lieu de vouloir stopper la construction de HLM dans les villes qui en comptent déjà plus de 40%, l’urgence est de construire dans les villes qui ne respectent pas la loi SRU. Le problème n’est pas Sarcelles ou Villiers-le-Bel, mais Enghien et ses… 10% de logement social !
À Saint Gratien, qui compte 32% de logement social (un chiffre d’ailleurs curieusement immuable alors que des constructions de standing ont fleuri un peu partout depuis ces dernières années…), il importe pour assurer une véritable mixité sociale que des logements sociaux soient intégrés à tout nouveau programme immobilier. Nous le réclamons à chaque fois, et encore dernièrement lors de la modification du PLU qui intègre l’opération immobilière du boulevard Pasteur.
Quelques chiffres pour l’Île-de-France
70% des habitants sont éligibles au logement social. 90 communes concentrent 66% du logement social, sur 1300 communes franciliennes. 736 000 demandes de logement sont en attente chaque année. Il faut 10 ans pour obtenir un logement social.