Une autre politique

Déclaration commune de huit organisations de gauche

Prix de l’essence, taxes et impôts : faire reculer Emmanuel Macron, président des riches, et proposer des mesures pour la transition écologique.

La hausse du prix de l’essence provoque une colère massive. Le gouvernement « pro-riches » Macron-Philippe aura tout fait pour provoquer une haine de l’impôt, par des injustices scandaleuses.

Le quinquennat Macron a commencé par une liste de cadeaux aux plus fortunés : suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), de la progressivité des impôts sur les gros revenus, doublement de la baisse des cotisations sociales en 2019 avec 40 milliards sans créer d’emplois, aucune mesure pour empêcher la fraude fiscale massive des grands groupes et grandes fortunes. Le groupe Total, qui vend du pétrole et de l’essence, triche avec l’impôt sur les sociétés, encaisse pourtant de gigantesque profits (9 milliards en 2017). Il engraisse ses actionnaires (plus de 11% de rentabilité de l’action).

Les cadeaux aux plus fortunés et aux entreprises sont payés par des politiques alourdies contre les plus modestes : hausse de la CSG, gel des APL, retraites augmentées en dessous de l’inflation, blocage des salaires, austérité généralisée. La taxe et la TVA sur l’essence, c’est 60% du prix du litre. Et pour les entreprises du secteur, c’est 10% de marge. Les taxes à la consommation, comme la TVA et la taxe essence, sont des impôts totalement injustes qui pénalisent bien plus les plus pauvres que les riches.

Ce sont les prélèvements injustes sur les ménages qui financent les cadeaux aux riches, au lieu d’une fiscalité progressive et d’une taxation du capital. L’austérité budgétaire, la dégradation des services publics (hôpitaux, rail, bureaux de poste…) s’imposent à la majorité de la population. Ce sont les plus modestes qui trinquent !

Il faut inverser cette politique !

Les salarié-es, les chômeurs, les jeunes sont contraints d’utiliser une voiture, dans les zones rurales ou urbaines éloignées des centres villes. Rien n’est fait pour développer les transports en commun moins polluants, ou pour proposer des tarifs sociaux incitatifs. La prime à l’achat de nouvelles voitures moins consommatrices n’a qu’un effet dérisoire.

Nous faisons des propositions alternatives :

1-      Augmenter les salaires, les retraites, les indemnités de chômage, les minimas sociaux,  et lutter contre l’évasion et l’optimisation fiscales.

2-      Taxer avant tout les compagnies pétrolières et les grandes entreprises du transport routier ou aérien, ou gestionnaires d’infrastructure (autoroutes), et notamment le groupe Total dont les bénéfices 2017 ont bondi de 39%, qui s’enrichit sur le dos des automobilistes.

3-      Taxer le kérosène (qui ne l‘est pas du tout !) pour empêcher que l’avion, très pollueur, ne concurrence le train. Supprimer l’exonération scandaleuse des taxes carburant pour le transport routier afin de développer le fret ferroviaire. Affecter l’essentiel des ressources de la taxe sur les carburants (TICPE) au développement de transports et de sources d’énergie écologiques, avec un contrôle démocratique.

4-      Arrêter la fermeture des petites lignes de chemins de fer (9000 km sont menacés), qui transforme les campagnes en déserts. Investir massivement dans les transports en commun de qualité accessibles à tous.

5-      Baisser fortement la TVA pour tous les produits de première nécessité.

6-      Contraindre les constructeurs à fabriquer des véhicules propres et sécurisés ; interdire la production et l’importation de véhicule diésel.

7-      Engager sur ces bases de justice sociale la transition écologique

Tous ensemble, agissons avec les forces de gauche et écologistes, les syndicats, les associations environnementales, les usagers des transports.  Pour sortir de la pauvreté, de la pollution, des bas salaires, de la dégradation des services publics, il faut une autre politique ! 

Déclaration commune :  Ensemble !, Gauche démocratique et sociale, Génération.s, Nouveau Parti Anticapitaliste, Nouvelle Donne, Parti communiste français, Parti de Gauche, République et Socialisme.

Le 15 novembre 2018

2 réflexions sur “Une autre politique

  1. Bonjour,

    Contrairement à ce qui a été dit par les bien-pensants de gôche, comme par les libéraux au pouvoir, le mouvement des Gilets jaunes est bel et bien une révolte populaire où se retrouvent les oubliés de la Macronie : les ruraux, périurbains, salariés, artisans, étudiants, chômeurs…précarisés par la politique ultralibérale de Macron et de son gouvernement qui ont débuté le quinquennat par exonérer les familles les plus riches de 4 milliards d’euros d’Impôt sur la fortune.
    Et en même temps Macron s’est empressé de faire payer ces 4 milliards aux plus démunis ! Voilà la principale injustice fiscale rejetée par le Gilets jaunes.
    Comme l’ont constaté des observateurs de terrain, il s’agit nullement d’une colère téléguidée par la droite ou l’extrême-droite, mais d’une rébellion dans laquelle on trouve pêle-mêle des gens modestes de tous bords, parmi lesquelles un grand nombre d’abstentionnistes.

    A Varennes-sur-Allier, un village de 3500 habitants, samedi 17 novembre et dimanche 18, nous étions 250 Gilets jaunes de tous horizons, des jeunes lycéens en Bac pro à des nombreux retraité(e)s en passant par des salariés du privé et du public dont les fins de mois
    sont devenus de plus en plus difficiles après les hausses de la CSG, du fioul, du gaz, du prix des carburants, des denrées alimentaires alors que leurs revenus stagnent (quand ils ne baissent pas comme pour les pensions de retraite revalorisées à 0,30% alors que l’inflation est de 2,10% !).

    Quand il y a des gens qui, pour la plupart, manifestent dans la rue pour la première fois de leur vie, dans le froid durant 10h -avec de nombreuses personnes âgées, femmes et hommes – il faudrait vraiment être aveugles et sourds, autistes même, pour ne pas voir la grande détresse exprimée.
    Robert P.

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  2. Déclaration de la Commission exécutive confédérale CGT
    Publié le 20 nov 2018
    Agissons : urgence, salaires, emplois et justice sociale

    Des salariés actifs et retraités, des citoyens expriment une colère légitime pour avoir les moyens de vivre dignement, pour plus de justice sociale. Cette colère, la CGT la comprend et la porte au quotidien depuis plusieurs mois et au travers de nombreuses journées d’action et de grèves.

    Alors que la France est en 2017 le 5e pays producteur de richesses dans le monde, le chômage, le travail précaire s’accroissent et plongent dans le désarroi de plus en plus de familles, de citoyens. La préoccupation d’une partie grandissante de la population est de boucler les fins de mois. Ça ne peut plus durer. Une société qui n’offre pas de perspectives à ceux qui produisent les richesses par leur travail, ni à la jeunesse pas plus qu’aux retraités, est une société sans avenir.

    Le gouvernement joue avec le feu en banalisant les revendications, en ignorant les organisations syndicales. Pire, le président de la république, ses ministres sont régulièrement méprisants vis-à-vis des citoyens au travers de « petites phrases ». Cette politique lui revient en boomerang en plein visage. La responsabilité du gouvernement est énorme. Le surnom de président des riches est bien justifié. À force de tirer sur la ficelle, les premiers de cordée seront bien seuls au sommet.

    Il y a donc urgence à répondre aux attentes sociales comme :

    l’augmentation du SMIC à 1800 euros avec répercussion sur l’ensemble des grilles de salaires mais aussi des pensions et des minima sociaux ; la prise en charge des transports par les employeurs ; une TVA à 5,5% pour les produits de première nécessité, notamment le gaz et l’électricité ; une fiscalité juste, tenant compte des revenus, avec en premier lieu le rétablissement de l’impôt sur la fortune.

    Ces revendications sont urgentes et légitimes.

    Le gouvernement instrumentalise les enjeux environnementaux, alors que rien ne se fera si on ne prend pas en compte le lien unissant cause sociale et cause écologique. Nous refusons cette nouvelle division orchestrée par l’Élysée entre les citoyens qui seraient responsables en matière environnementale et les autres. Nous refusons de mêler nos voix avec ceux, comme le Patronat, qui font volontairement l’amalgame entre taxes et cotisations sociales.

    Dans cette période de clair-obscur où peuvent surgir les monstres, la CGT appelle les citoyens à ne pas laisser dévoyer leur colère par ceux distillant des idées xénophobes, racistes, homophobes. C’est bien tous ensemble que nous pourrons infléchir la politique du Président des riches. Par ses initiatives, sa volonté de rassemblement et d’unité, la CGT est au service des salariés, des citoyens pour un monde de progrès et de justice sociale. Elle prendra toutes les initiatives dans la période pour permettre à ceux qui luttent de s’organiser afin de gagner sur leurs justes revendications.

    Le 1er décembre, la CGT appelle tous les citoyens, les salariés actifs et retraités à se joindre aux manifestations des privés d’emploi pour exiger des réponses immédiates et précises de la part du gouvernement et du patronat

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