Que dit la NUPES sur les retraites ?

Quelques réflexions après la soirée du 22 février sur la réforme des retraites à Eaubonne. Photos et texte : Stéphane Bauer

La NUPES débouché or not débouché politique ?

Pour gagner comme il a été questionné tout à l’heure (le 22/02 au soir à Eaubonne, ndlr), pour gagner la bataille des idées et pour aller chercher encore plus de gens pour le 7 mars, est-ce que dans le débat la NUPES ne devrait pas être plus audible en matière de contre-projet ?

Car ce qui est assez détonnant ce soir, comme pendant ces 15 jours de débats à l’Assemblée nationale, c’est le peu de mots pour défendre ce que la NUPES a défendu lors de la campagne pour les législatives 2022, à savoir la retraite à 60 ans avec 40 ans de cotisations.

Sujet à peine effleuré ce soir !

Or est ce qu’il ne faudrait pas davantage mettre cela dans le débat ?

C’est-à-dire marcher sur deux jambes : à la fois contre la réforme portée par O. Dussopt, mais aussi pour un autre projet ?

Pour un projet crédible parce que palpable. Pour donner de l’espoir.

Oui, il existe une alternative au projet porté par le gouvernement !

C’est la question du débouché politique que doit offrir la NUPES par rapport au mouvement syndical.

Très étonnant dans les propos tenus ce soir, on a parlé de taxer les milliardaires, mais pas un mot sur les entreprises. Question taboue ?

Et si on taxait les entreprises, les grandes épargnées de la réforme d’O. Dussopt ? Alors qu’elles ont bénéficié comme l’a dit Carlos Bilongo, de la suppression à la rentrée 2022 de la CVAE, soit 15 milliards d’euros d’allègement d’impôts, sans aucune contrepartie.

Et si nous avancions dans le débat la création d’une cotisation nouvelle sur les revenus financiers des entreprises et, pour accroître le montant des cotisations, moduler le taux de cotisation à la hausse pour les entreprises qui taillent dans l’emploi, les salaires (y compris en ne pratiquant pas l’égalité femmes/hommes) et les dépenses de formation. De façon complémentaire, ne faut-il pas revenir sur l’ensemble des exonérations de cotisations sociales ? Efficaces en matière d’emploi, ou effet d’aubaine ? C’est là que toute l’expérience de Gérard Filoche nous serait intéressante, non ?

Montrer comment on peut aller chercher de l’argent pour une autre réforme.

Car attention aux faux espoirs

La réforme des retraites actuellement discutée par le Parlement serait-elle anticonstitutionnelle, comme on l’a entendu tout à l’heure ?

Non.

Dans une note que des médias ont pu consulter, le Conseil d’État épingle notamment une mesure, l’index seniors. Une mesure, qui n’a rien à faire dans un texte à caractère financier.

Pour comprendre l’avis du Conseil d’État, il faut rappeler que la réforme des retraites est étudiée et sera votée via un texte budgétaire, un projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificatif (PLFSSR), comme il a été dit.

Or ce type de loi, comme toutes les lois de finances, vise à maîtriser les dépenses sociales et de santé de l’année à venir – ici 2023 -, mais tout ce qui n’entre pas dans ce champ peut être censuré par le Conseil constitutionnel. Et l’institution estime justement que certaines mesures n’influenceront ou n’impacteront en rien le budget de la Sécurité sociale pour l’année 2023.

Le Conseil d’État pense notamment à l’index seniors, visant à mesurer l’emploi des salariés âgés par les entreprises, et à appliquer des sanctions financières en cas de non-publication de l’index. Il estime qu’il a un effet trop indirect sur les comptes de la Sécurité sociale et qu’il n’a pas lieu d’être dans le PLFSSR, et recommande ainsi à l’exécutif de le retirer de son projet de loi. Il ne s’agit que de cela si on peut dire.

Donc attention aux faux espoirs.

Stéphane Bauer

22 février, la Nupes à Eaubonne

Salle des fêtes d’Eaubonne comble ce mercredi 22 février 2023 pour la réunion sur la réforme des retraites, organisée à l’initiative des formations locales de la Nupes. Malgré les vacances scolaires, il a fallu ajouter des chaises… Divers orateurs et oratrices (PCF, PS, LFI, EELV, GDS, Unef et CGT) se sont succédé pour décortiquer le projet gouvernemental, avant des échanges avec la salle.

Mensonges sur le projet de réforme, sur les carrières longues, sur la possibilité de nouvelles recettes, sur les retraites des femmes, ou l’emploi des seniors, les critères de pénibilité, la fausse promesse de 1 200€.. toute cette propagande est heureusement rejetée massivement par les Français·e·s.

L’unité et la mobilisation syndicales, fondamentales pour gagner, ont été saluées par tous et toutes.

Impossible de résumer la richesse de cette soirée et des différentes interventions. Voilà donc quelques « morceaux choisis » ci-dessous.

Témoignage tout d’abord d’un conducteur de bus, de la CGT du 95, sur les conditions de travail et les rémunérations, qui appelle aux mobilisations des 7 et 8 mars, et à abonder la caisse de grève.

Cécile Dumas, responsable du PCF 95 et conseillère régionale, a ensuite rappelé l’histoire de la protection sociale dans notre pays et la place décisive du ministre communiste Ambroise Croizat en reprenant son propos de 1946 : « la sécurité sociale est la seule création de richesses sans capital, la seule qui ne va pas dans la poche des actionnaires mais qui est directement investie pour le bien-être des citoyens ». Aussi la bataille pour les retraites est une lutte pour une société solidaire, juste socialement. Aujourd’hui ce sont 341 milliards qui échappent au capitalisme financier… et qui excitent sa convoitise ! Cette loi aggrave les inégalités. Ce n’est pas un problème comptable, mais bien un choix de société.

Bien sûr, la question du financement d’une autre réforme apparaît centrale : l’égalité salariale hommes/femmes remettrait à elle seule 37 milliards dans la caisse des retraites, quand le gouvernement pleure qu’il en manque (peut-être) 12…  

Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail,  (et toujours brillant !) a lui, insisté sur la pénibilité, et particulièrement sur la remontée en France des accidents du travail. Travail de nuit, qui détruit la santé, ou travail posté, disparition des CHSCT, un AVC sur deux lié au travail… Il évoque avec le talent qu’on lui connaît les conditions de travail des égoutiers, infirmières, enseignants, métiers du bâtiment ou aide à la personne… tant d’activités touchées par la pénibilité qui bénéficiaient de compensations de nuisances particulières. Attention au vocabulaire, nous rappelle-t-il. Ne dites pas «  régimes spéciaux », ce sont des  conventions collectives, (et d’ailleurs discutées par branches entre patrons et salarié·e·s, donc légitimes) tout  comme les « charges » sociales sont des cotisations sociales.. Il rappelle que depuis 1982 ans, la retraite était à 60 ans. Aujourd’hui la France est quatre fois plus riche.. et il finit en raillant « l’index », sans possibilité de vérification ni de sanction, comme celui mis en place en 2021 sur l’égalité femmes/hommes et qui a duré deux jours…

Romain Jehanin, avocat et porte-parole de Générations.S, cible le gouvernement, qui veut moins dépenser pour les retraites, en dépensant 12% du PIB contre 14% aujourd’hui. Comme le nombre de retraités va augmenter, on voit tout de suite le problème… et donc on entend les mensonges gouvernementaux. Le système serait menacé ? C’est faux ! Le COR le dit : il est excédentaire en 2022 et connaîtra un léger déficit qui devrait se résorber seul. Aucune menace sur les retraites ! Que Macron et ses ministres prennent leur retraite au lieu de prendre la nôtre ! D’autres choix sont possibles : taxer de 2% la richesse des milliardaires, au lieu de reculer l’âge de départ… L’espérance de vie augmenterait ? On vit plus longtemps, et bien profitons de ce temps après une vie de travail. Le recul de l’âge de la retraite va à l’encontre du sens de l’histoire qui a toujours été la réduction du temps de travail, et ce avec une augmentation de l’espérance de vie.

Le débat avec la salle portera ensuite sur la possibilité que le Conseil constitutionnel retoque la loi, les mobilisations à venir, et sur le financement d’une autre réforme des retraites : taxer les revenus financiers des entreprises, augmenter les cotisations..  On revient ici sur tous ces sujets avant le 7 mars.    

     

Et maintenant ?

Nous lançons une invitation à tous les courageux.ses, valeureux.ses, à toutes celles et tous ceux qui ont participé aux deux dernières campagnes, soutenu et suivi notre activité, pour un pot informel de fin de campagne

samedi 25 juin à 15h,

place du château Catinat, au bar du festival

Thème des discussions

Après la campagne pour la NUPES, et maintenant en ville ? Quelles perspectives locales pour les forces de gauche et écologistes ?

On vous y attend !

À samedi ! 

Législatives 2022, un espoir

Voici les résultats du 2è tour des élections législatives dans la 6è circonscription du Val d’Oise.

Gabrielle Cathala recueille 15 005 voix et 46,52%.

Estelle Folest, de la majorité présidentielle, est élue avec 53,48% des voix.

Une déception ? Bien sûr !

Nous nous sommes beaucoup investi.e.s dans cette campagne depuis des semaines ! Un travail de terrain, au porte à porte, devant les gares, les écoles, les commerces, de tôt le matin à tard le soir.

Gabrielle n’a pas ménagé sa peine et arpenté les huit communes comme aucun.e autre candidat.e. Elle a reçu le soutien des militant.e.s et des élu.e.s de gauche et écologistes des différentes villes. Ce fut une campagne dynamique, sympathique, sérieuse !  Bien des contacts ont été noués ou renoués.

Tout ceci laissera des traces positives pour notre activité future. Nous savons que notre circonscription n’est pas réputée facile pour la gauche, que les quartiers populaires y sont touchés par l’abstention. Être au deuxième tour était déjà inédit depuis des dizaines d’années. Être en tête à Deuil, Sannois, Montmagny, Saint Gratien a ouvert des perspectives nouvelles dans ces villes. Réunir plus de 15 000 voix face à la macronie n’est pas un échec ! 

Nous en tirons la conclusion qu’ensemble, la gauche et les écologistes peuvent faire de grandes choses dans notre territoire !

Pour notre part, nous sommes décidé.e.s à travailler à faire perdurer cette union, si prometteuse…

Merci à Gabrielle pour avoir été ce catalyseur ! Merci à Catherine, Lynda, merci à toutes celles et tous ceux qui ont donné de leur temps et de leur énergie pour ce beau résultat. Nous disons à très bientôt à toutes et tous.  

Ci-dessous les résultats de Saint Gratien, et le détail des 8 communes

 

À portée d’urne !

Nouvelles donnes et vieilles rengaines
Fabien Gay dans l’Humanité du 17juin 2022

En 2017, Emmanuel Macron voulait incarner le renouveau, la nouvelle génération de la vie politique, l’homme qui transgresse « les clivages et les appareils ». Disruptive et révolutionnaire, son élection devait être l’avènement de la start-up nation.

Après avoir dissipé très vite les illusions sur le « ni de gauche ni de droite », pour celles et ceux qui en doutaient ou espéraient, en menant une politique exclusivement orientée pour protéger et favoriser les intérêts du capital, le macronisme a révélé sa vraie nature lors des six derniers mois de campagne. Incapable de répondre aux crises sociale, environnementale, géopolitique, il n’aura eu de cesse d’éviter, de contourner ou de refuser le débat politique avec ses adversaires. Incapable de convaincre et d’emporter l’adhésion, il aura donc privilégié le néant politique. Ne rien dire, pour que rien ne change !

Pire, sur un fond d’abstention record au premier tour des élections législatives, qui indique qu’il n’a aucune majorité d’idées dans le pays pour appliquer son programme de régression sociale, il a choisi, avec son gouvernement, d’asséner des vieilles rengaines réactionnaires ou de mépris de classe à l’intention des candidates et candidats de la Nupes, inquiet de voir que la coalition de gauche et écologiste remportait le premier tour et soulevait l’espoir. Son allocution sur le tarmac de l’aéroport, cette semaine, vaut bien ces quelques mots de Louis Napoléon Bonaparte en 1851 : « Ou bien vous me faites confiance et je vous sauverai, ou bien vous me dites non et je vous laisse dans les mains des anarchistes et des coquins. »

Pire encore, le fait qu’une majorité des ministres et des candidats à la présidentielle renvoie dos à dos ceux de la Nupes et de l’extrême droite en expliquant qu’il y aurait, d’un côté, des républicains, c’est-à-dire eux-mêmes, de l’autre, des non-républicains, soit tous les autres, laissera des traces profondes. Dans une France qui traverse des crises majeures, où les repères de classes volent en éclats, ces saillies participent activement à l’état de décomposition politique du pays et à la perte de repères de nombreux concitoyens. L’extrême droite et ses idées déjà au centre du jeu, banalisées, en seront les vainqueurs dans les prochaines années.

Dans ce cadre, la seule nouveauté que pourrait incarner le chef de l’État serait d’être le premier président élu ou réélu à ne pas avoir de majorité absolue, voire relative, alors que le mécanisme malade des institutions de la Ve République est conçu précisément dans ce but. Cela constituerait donc un événement et un fait majeur. Plus la participation populaire et, en premier lieu, celle de la jeunesse sera haute, plus les aspirations rencontreront l’espoir d’une autre société dans les isoloirs, dimanche, et plus haut sera le score de la Nupes. Et à portée de vote, un grand nombre, une majorité peut-être, de députés de la Nupes élus.

Le 19 juin, pour gagner !

Certains critiquent beaucoup les abstentionnistes, les désignant même comme de mauvais citoyens. Aussi est-il étonnant de voir dans notre 6è circonscription, une responsable politique, élue, qui, mauvaise perdante, dépitée par la déroute de son candidat au 1er tour, déplore le choix des électeurs et déclare qu’elle ira à la pêche dimanche prochain !

Pour notre part, en bons républicains, nous irons aux urnes ! Pour faire gagner Gabrielle Cathala, députée Nupes, qui portera à l’Assemblée des mesures en faveur de la justice sociale, de la transition écologique, du renouveau citoyen.

Allez, Gabrielle !

La NUPES en tête dans la 6è !

Les résultats à Saint Gratien et dans la circonscription de Gabrielle Cathala, candidate NUPES.

En route pour le deuxième tour, en tête, devançant largement la candidate LREM !

Merci à toutes celles et ceux qui ont permis ce beau résultat ! Une intensive campagne sur le terrain, au plus près des habitant.e.s de nos villes et de leurs préoccupations.

Une nouvelle semaine de campagne débute. Nous y sommes totalement impliqué.e.s pour gagner le 19 juin !