Le fiasco d’Indigo

Indigo, l’histoire d’un fiasco…

En 2015, Saint Gratien confiait la gestion de 800 places de stationnement payant (194 places au parking P1 du Forum et 594 places en voirie) à la société Vinci Park, devenue ensuite Indigo.

Cette délégation de service public (DSP) d’une durée de six ans, a ensuite été prolongée d’un an et vient de prendre fin. C’est désormais Effia, déjà gestionnaire du parking de la gare RER, qui assure la collecte des droits de stationnement, la maintenance des appareils, l’entretien du parking et certains travaux prévus dans le contrat, pour une durée de 10 ans.

C’est donc l’occasion de faire le point sur l’activité d’Indigo pendant ces sept dernières années, et de tirer quelques enseignements sur le contrat qui liait la ville à cette entreprise.

Sauf que la municipalité est réticente à revenir sur le sujet, et voudrait plutôt rapidement tourner cette page. Mais pourquoi donc ?

Premier problème : malgré que cela soit rendu obligatoire par les clauses du contrat de délégation, Indigo n’a pas fourni à la ville de rapport annuel d’activité (plus précisément, deux rapports devaient être remis, l’un technique, l’autre financier) . C’est seulement en 2019 qu’un premier rapport est apparu. Communiqué très tardivement, il n’a été examiné qu’en commission, et non en Conseil municipal. C’est en 2020 seulement qu’un rapport a été rendu par Indigo en temps et en heure, et étudié par le Conseil en septembre 2021, au moment même où la ville devait prolonger d’un an la délégation.

Dans la concession figurait pourtant une clause prévoyant des pénalités pour Indigo en cas de non-présentation du rapport. Mais… -contrat finement négocié- ces pénalités éventuelles n’étaient pas chiffrées… Le maire reconnaît suite à notre interrogation, que la ville n’a effectivement jamais sollicité Indigo pour recevoir les rapports.

Pendant cinq ans, la ville n’a donc pu évaluer l’activité d’Indigo, l’évolution de la fréquentation de ses parkings.

Deuxième problème : surprise lors de la prolongation d’un an du contrat ! On s’aperçoit alors que la ville doit débourser 54 000€ de travaux « imprévus », portant notamment sur des travaux de mise en conformité incendie du parking P1 et le marquage au sol du stationnement de surface, le tout par le biais d’un avenant au contrat initial. C’est donc la ville qui paie, alors que les travaux étaient à la charge du concessionnaire.    

Troisième problème : la ville a perçu une redevance pendant 7 ans de 6 000€ par an. En effet, selon le contrat -finement négocié, bis- la redevance « fixe » est de 6000€ annuels. Il existe bien une redevance « variable » qui consiste en 60 % de la part du chiffre d’affaire excédant le seuil de 204 000 €. Ce seuil n’a jamais été atteint, et la ville n’a donc jamais encaissé cette part variable.

Bref calcul : la ville a encaissé 42 000€ mais en a déboursé 54 000€. Les 7 ans de stationnement payant ont donc coûté à la ville 12 000€.

Quatrième problème : Indigo a réalisé pour 317 000 € de travaux pour le P1. Sauf que le contrat de concession prévoyait 488 000€ de travaux..

Le maire rappelle alors que la ville n’est « pas satisfaite » d’Indigo mais qu’il n’est pas nécessaire de revenir aujourd’hui sur ce contrat… Quant au maire-adjoint chargé des finances, il confirme qu’Indigo « fait tout et n’importe quoi », que la relation avec Indigo a été « compliquée » et reconnaît un « manque d’attention de la ville ». Mais il conclut : « cette convention a été signée il y a 7 ans et cela ne sert à rien de refaire l’histoire ».

Donc jamais de bilan de cette très bonne affaire ? Aucun enseignement à tirer ?    

Pour mémoire, nous étions opposés à cette DSP car la ville se dessaisit de ses compétences au profit du privé, sans que le service soit mieux rendu aux habitants. Juste pour faire financer certains travaux du parking P1 par les Gratiennois ? P1 dont on constate d’ailleurs que l’état n’est pas très satisfaisant : pas très propre, portes avec groom cassé, lourdes à pousser, porte avec code piéton qui n’a jamais fonctionné…

D’autres villes ont opté pour réglementer le stationnement sans le rendre payant (Sannois, Deuil, St Leu, Soisy, Eaubonne, Ermont, Herblay… pour ne citer que celles-ci) ; d’autres pour une consultation des habitants sur le sujet. C’est donc possible. Le contrôle du stationnement en voirie est déjà à la charge de la ville, donc une zone bleue réglementée pourrait tout à fait être mise en place aux mêmes conditions.

Reste à espérer que la ville soit plus vigilante en ce qui concerne la nouvelle DSP, conclue avec Effia pour une durée de… 10 ans (mais avec une redevance divisée par deux).

À moins qu’elle nous redise en 2032 qu’il est inutile de refaire l’histoire ?

4 réflexions sur “Le fiasco d’Indigo

  1. Agnès P.R

    LE NOUVEAU MOT DE LA SEMAINE, l’autre fiasco…

    « On ne demandera jamais à des Français en situation de sobriété subie de faire des économies », a expliqué, le plus sérieusement du monde, Agnès Pannier-Runacher lors de la présentation, ce jeudi, du plan qui doit permettre à la France d’économiser suffisamment d’énergie pour passer l’hiver. On a cru à la parodie, à un Kamoulox, mais non. Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, a bien trouvé un nouveau mot pour dire « pauvre ».

    https://www.marianne.net/politique/gouvernement/pannier-runacher-invente-un-mot-pour-dire-pauvre-lamnesie-de-bardella-les-gamelles-de-la-semaine?xtor=EPR-35-%5BNL_politique%5D&_ope=eyJndWlkIjoiZmM5MWE3YjYwZDA2NTU3MTA5ZTExZDcyOTU0N2Y4OTQifQ%3D%3D

    J’aime

  2. Agnès 2

    « Sobriété subie » ça a l’avantage d’éviter d’assumer sa part de responsabilité quand son gouvernement choisit obstinément de privilégier les « Français en situation de richesse subie ». Pour ne rien gâcher, Pannier-Runacher a proposé un nouveau slogan infantilisant pour résumer son plan de sobriété : « Je baisse, j’éteins, je décale ». Et éteignez la lumière en sortant !

    J’aime

  3. AFP, publié le mardi 11 octobre 2022 à 14h50

    Le maire de Stains (Seine-Saint-Denis) Azzédine Taïbi, dissident communiste, a annoncé mardi qu’il demanderait la dissolution de l’organisation d’ultradroite l’Action française après des tensions samedi devant l’Hôtel de ville, condamnées par le chef de file de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon.

    « Je vais interpeller le ministre de l’Intérieur pour exiger la dissolution de l’Action française », a déclaré à l’AFP le maire de cette ville populaire située au nord de Paris.

    « Je ne vous cache pas que moi et mes élus craignons pour notre sécurité et celles de nos familles », a ajouté l’édile, qui voit dans cet épisode « la conséquence d’une banalisation des idées prônées par l’extrême droite, la fachosphère ».

    Samedi matin, « une quinzaine d’individus cagoulés se sont introduits dans le jardin de la mairie, munis de mégaphones, de fumigènes et de pétards », a affirmé M. Taïbi dans un communiqué publié lundi.

    « Des propos à caractère raciste et violent tels que +la France est à nous+, +vous salissez la France+, +vous n’êtes pas intégrés, à notre image+ », ont été prononcés à l’encontre des agents présents, a-t-il expliqué, ajoutant avoir déposé plainte.

    « Incroyable agression contre la mairie de Stains. La violence réelle est d’extrême droite. Darmanin s’en moque », a tweeté mardi Jean-Luc Mélenchon, le patron de LFI.

    Azzédine Taïbi se déclare « toujours communiste » mais n’est plus adhérent au parti -dont il était membre de longue date- à la suite de son ralliement à Jean-Luc Mélenchon pendant la dernière campagne présidentielle.

    Ce déplacement des militants de l’Action française -des nostalgiques de l’Ancien Régime achevé en 1789- s’est déroulé dans le sillage d’une polémique touchant un projet participatif mené par la ville. Dans le cadre de ce projet, des rues ont été provisoirement rebaptisées de noms de femmes célèbres, dont celui de Khadija Bint Khuwaylid, première épouse du prophète Mahomet dans l’islam.

    « Nous nous opposons à l’invasion d’une culture étrangère jusqu’aux plaques de nos rues », a écrit l’organisation royaliste sur sa page Facebook. Les militants sont venus « corriger l’opprobre » en recouvrant ces plaques avec des noms de « femmes françaises exemplaires », a-t-elle expliqué, vidéos à l’appui.

    J’aime

Répondre à Agnès P.R Annuler la réponse.