La ZAD de Gonesse dans la presse

La ZAD du Triangle de Gonesse n’aura pas duré très longtemps, mais elle laissera assurément des traces.

Ci-dessous, les articles de « Politis » et « l’Humanité » sur son évacuation, et la suite de la bataille des « Terres de Gonesse ».    

 La ZAD de Gonesse expulsée

Vanina Delmas dans Politis

Mardi, au petit matin, les forces de l’ordre ont encerclé le site où les militants s’opposaient à la construction d’une gare en plein champ.

Le week-end avait été festif sur la ZAD du Triangle de Gonesse : 17 jours après l’installation des premières cabanes, les soutiens étaient encore venus écouter le concert improvisé d’une fanfare, participer aux chantiers de construction ou juste discuter. Une jovialité et une ténacité (dont témoignent les photos d’Adrien Chacon ci-dessus) à peine ébranlées par la décision d’expulsion, prononcée par le tribunal de Pontoise (Val-d’Oise). La justice avait été saisie par l’Établissement public foncier d’Île-de-France, propriétaire du terrain occupé.

L’évacuation a eu lieu mardi, au petit matin. Les forces de l’ordre ont encerclé le site sur lequel une trentaine de militant·es s’opposait à la construction d’une gare en plein champ dans le projet plus global de Grand Paris express : des membres du Comité pour le triangle de Gonesse (CPTG), des militants d’Extinction Rebellion et d’autres plus autonomes. À midi ce mardi, 25 personnes étaient en garde à vue.

Si la bataille contre Europacity semble gagnée, cette résistance citoyenne reste vitale pour éviter la bétonisation des dernières terres fertiles de la région, alors que des alternatives existent pour mettre en avant l’agroécologie et l’économie circulaire. L’exemple le plus abouti est le projet Carma (Coopération pour une ambition agricole, rurale et métropolitaine d’avenir). Pour le CPTG, le gouvernement a le choix : « Soit il s’entête à maintenir un projet daté et dépassé, en totale contradiction avec les discours sur la nécessité de stopper l’artificialisation des sols, soit il engage résolument des actions de sauvegarde des terres et de créations d’emplois utiles et non délocalisables. »

Cet article est en accès libre :

http://www.politis.fr/articles/2021/02/la-zad-de-gonesse-expulsee-42858/

Triangle de Gonesse. La lutte contre la gare continue malgré l’évacuation de la ZAD

Lucas Martin-Brodzicki dans l’Humanité

Une vingtaine d’opposants ont été interpellés mardi matin, mettant fin à l’occupation d’un terrain entamée le 7 février. Élus et militants veulent maintenir la pression pour sauver ces terres fertiles du Val-d’Oise.

L’aventure de la « première zone à défendre d’Île-de-France » aura donc duré dix-sept jours. Ce mardi, au petit matin, un important dispositif policier mettait fin à l’occupation d’une friche à proximité des terres agricoles du Triangle de Gonesse, dans le Val-d’Oise. Une évacuation sans heurts ou presque. « J’ai pris quelques coups de bouclier, il y a aussi eu du gaz lacrymogène, mais c’était assez calme », raconte un militant ayant passé la nuit sur place. Lui a pu échapper à l’arrestation, contrairement aux 25 personnes interpellées et emmenées, en bus, au commissariat de Cergy-Pontoise. Bernard Loup, le porte-parole du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), qui milite depuis des années pour la préservation de ces centaines d’hectares de champs à 15 kilomètres de Paris, a assisté, impuissant, à l’évacuation. « J’ignore quelle sera la prochaine étape. Mais la lutte va continuer, tant que ce projet de gare au milieu des champs ne sera pas enterré », assène-t-il.

Malgré l’abandon, en novembre 2019, du mégacomplexe de centre commercial et de loisirs EuropaCity, la création d’une gare de métro du Grand Paris Express sur le tracé de la ligne 17 est toujours d’actualité. Sa construction entraînerait de fait la bétonnisation des terres agricoles alentours, les premières habitations étant à plus de 1,7 km. Redoutant le début des travaux, des militants environnementaux avaient décidé d’occuper un terrain appartenant à l’établissement public foncier d’Île-de-France. Le tribunal de Pontoise avait ordonné leur évacuation vendredi 19 février.

« Cette question politique n’a pas à se traiter au commissariat »

« Nous rappelons au gouvernement qu’un projet alternatif existe : celui de l’association Carma. Un projet agricole de transition écologique qui permet de sanctuariser ces ter res fertiles et d’amorcer la relocalisation de la production alimentaire », rembraie Bernard Loup. Après de multiples recours juridiques, des manifestations, une ZAD qu’il a accueillie d’un bon œil sans en être à l’origine, lui et ses camarades du CPTG savent que le dénouement ne pourra venir que de l’exécutif. L’opposition de gauche ne s’y est pas trompée, en témoigne la vague de soutien à la suite de l’expulsion.

Éric Piolle, le maire écologiste de Grenoble, l’a exprimé sur place. Invité par le CPTG ce mardi matin sur les lieux, il n’a pu qu’assister à leur évacuation. « L’enjeu est national. Ce projet de gare au milieu des champs n’a pas de sens et symbolise un modèle de développement désuet. Face à cela, une alternative existe pour une alimentation pas importée, pas industrielle. Ce combat a du sens », explique l’édile. La veille, la ZAD avait reçu la visite des communistes, dont le conseiller régional Didier Mignot et le sénateur Fabien Gay. Ce dernier, joint par téléphone, « partage le combat du CPTG contre EuropaCity depuis des années », rappelle-t-il. « Cette gare ne servira à rien. Nous sommes pour la ligne 17, mais avec un autre tracé. Il faut désenclaver ce territoire avec un projet qui réponde réellement aux besoins des populations locales. » Le sénateur réclame un débat apaisé et démocratique sur l’avenir des terres agricoles du Triangle de Gonesse. « Au lieu de cela, on envoie les forces de l’ordre », regrette-t-il. Dans la journée, certains sympathisants se sont rendus au commissariat de Cergy-Pontoise afin de montrer leur solidarité avec les gardés à vue. Entre autres Clémentine Autain (la France insoumise), qui en a profité pour installer, à quelques mois des élections régionales, son duel avec l’actuelle présidente d’Île-de-France, Valérie Pécresse (Libres !) : « (Elle) a saisi les tribunaux au lieu d’assumer le débat démocratique nécessaire sur le Triangle de Gonesse. C’est une question politique qui n’a pas à se traiter au commissariat. Je demande un débat public. » Le CPTG appelle à un nouveau rassemblement ce vendredi 26 février devant la préfecture du Val-d’Oise. Une autre manifestation pourrait se tenir le lendemain, au Trocadéro.

https://www.humanite.fr/triangle-de-gonesse-la-lutte-contre-la-gare-continue-malgre-levacuation-de-la-zad-700490

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