À Saint Gratien, le marché est municipal mais la ville a délégué sa gestion, par une procédure dite de « délégation de service public ».
La délégation de service public est plus précisément « un contrat par lequel une personne morale de droit public confie la gestion d’un service public dont elle a la responsabilité à un délégataire public ou privé, dont la rémunération est substantiellement liée au résultat de l’exploitation du service. »
C’est à la société « Mandon-Somarep » que la ville a confié la gestion de son marché municipal pour une durée de 13 ans, à partir de juin 2017.
Est-ce une opération intéressante pour la collectivité et pour les usagers du service ? Pas sûr.
Pour les finances de la ville, certainement, puisque le contrat prévoit le versement à la ville d’une redevance annuelle par le délégataire : 47 000€ en 2019 par exemple. D’autant plus juteux que la ville n’engage la plupart du temps aucune dépense pour son marché.
Pour l’activité du marché, c’est beaucoup moins sûr, puisque Mandon-Somarep, assuré de 13 années de gestion, peut se permettre de ne pas suivre ses obligations, comme par exemple celle de remplir à 90% les emplacements de la halle.
Le gestionnaire a certes réalisé en 2018 des travaux coûteux, mais de faible qualité et ô combien inadaptés ! Ainsi la surélévation des étals complique autant les déplacements des commerçants que la vue de clients sur les marchandises. La durée de ces travaux, qui ont perturbé l’activité commerciale, se sont de plus déroulés au moment même de l’ouverture d’un concurrent du marché, les Halles de l’Aveyron.
Les relations des commerçants avec le gestionnaire sont aussi loin d’être un long fleuve tranquille. Malgré la pose de compteurs individuels d’eau et d’électricité, les factures des commerçants sont toujours aussi éloignées de la réalité des consommations.
Le prix de la place, dont l’évolution est prévue selon une formule de révision incluse dans le contrat, augmente chaque année. Par exemple de +3,28% en janvier 2020. Cela fragilise l’existence même du marché, car en taxant exagérément les commerçants, on risque de les faire fuir : en 2018, sept ont quitté le marché. Cela n’est pas sans incidence non plus sur les prix pratiqués.
Quand l’offre se réduit et que la halle n’est plus qu’au tiers occupée, l’attractivité du marché est fortement ébranlée.
Nous avons avancé des idées pour redynamiser le marché, malgré la situation malheureusement figée jusqu’en 2030. La ville doit dépenser au profit du marché tout ou partie de la redevance qu’elle perçoit sur son activité. Elle doit associer les commerçants à sa gestion, et demander à Mandon de faire la clarté sur les coûts facturés de l’eau et de l’électricité. Elle peut agir pour favoriser une meilleure attractivité du marché, en le faisant davantage connaître, via le magazine de la ville par exemple, en élargissant le dispositif du « bus du marché », en y organisant des manifestations culturelles et associatives diverses, des permanences en plein air des élus, ce qui au passage serait aussi bénéfique pour la vie démocratique gratiennoise… en réservant le parking Hémonnot aux clients du marché le dimanche matin, en implantant un parc à vélos à l’intérieur même de la halle, en incitant à l’installation de nouveaux commerçants, en développant les produits locaux et bio, en réanimant la buvette… La liste n’est pas exhaustive.
Nous croyons en l’avenir du marché, lieu convivial de commerce de proximité. C’est un lieu de rencontres et d’échanges important dans notre ville. Il y a également au marché 40 à 50 emplois en jeu.
Notre marché est heureusement cette fois-ci resté ouvert en ce deuxième confinement ! Et il y a ces derniers jours sous la halle une foule inhabituelle qui se presse autour des étals. La preuve s’il en fallait que le marché reste un endroit apprécié, peut-être d’autant plus en cette période de crise sanitaire.
Ce qui n’est pas écrit c’est que le concessionnaire taxe les commerçants à hauteur de 100 000 euros par an…. soit l’équivalent de 2000 paniers de courses de 50 euros chacun !
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Un marché attractif malgré ce qu’on peut entendre. 15% de ses clients n’habitent pas St-Gratien… et préfère venir à hemmonot le dimanche plutôt qu’à epinay, Enghien, ermont, eaubonne…
Comme quoi….
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