Ce samedi 29 février à Saint Gratien, inauguration du stade Auguste Delaune rue des Cressonnières, sous une pluie battante et un vent violent. Les discours officiels en seront écourtés et peu audibles.

Une nouvelle fois, voilà une inauguration en petit comité, qui n’est même pas annoncée sur le site de la ville.. Les premiers matches de l’après-midi, avec des équipes composées d’agents de la ville, ne seront suivis par aucun spectateur.. quel dommage !

Une cérémonie d’ailleurs peut-être un peu précipitée pour cause d’élection municipale, car les nouveaux bâtiments abritant les vestiaires ne sont pas terminés et ne pourront être utilisés avant quelque temps.  Les équipements ne seront totalement ouverts qu’en septembre 2020. Seul l’accès au terrain synthétique est actuellement possible.

Les nouveaux locaux sont équipés de panneaux solaires pour la fabrication d’une partie de l’électricité nécessaire. Tiens donc, nos propositions de 2014 pour  développer l’utilisation des énergies renouvelables sur les équipements communaux voient le jour. On regrette par contre le tout petit nombre d’arceaux pour vélos : trois, puis six. Et on s’interroge sur l’éclairage toute la nuit d’une partie de la façade.

Mais au fait, qui est Auguste Delaune ? Personne n’a jugé utile de le rappeler ce samedi. C’est le 31 janvier 1947 que le stade est inauguré * et ainsi nommé, à une époque où la municipalité voulait garder le souvenir des résistants disparus.  

Né en 1908 en Seine-Maritime, Auguste Delaune fut secrétaire général de la Fédération sportive et gymnique du travail, la FSGT. Il pratique lui-même la course à pied. Membre du Parti communiste français, dirigeant régional clandestin en Normandie-Bretagne, il est arrêté en 1940 pour acte de résistance, et interné au camp d’Aincourt, dans le Val d’Oise, puis au camp de Chateaubriand. Il s’évade mais est repris en 1943 par la police française. Torturé à mort par la police allemande, il meurt le 12 septembre 1943 à l’âge de 34 ans sans même avoir avoué son nom. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume en mai 1947.

Quant à la FSGT,  fervent soutien de la politique du secrétaire d’État aux sports et aux loisirs Léo Lagrange à l’arrivée du Front populaire en 1936, elle continue aujourd’hui au plan national à contribuer au développement de nombreuses activités sportives : cyclotourisme, football, volley-ball, plongée sous-marine, gymnastique, escalade… Elle est à l’origine de certaines innovations dans le domaine du sport : sport de l’enfant, lutte féminine, bébés nageurs, football auto-arbitré… . Elle encourage la pratique d’un sport populaire de masse, notamment à l’intérieur des entreprises et œuvre pour le sport français dans son ensemble. Au plan international la FSGT a soutenu les sportifs des peuples en lutte, notamment les sportifs noirs d’Afrique du Sud au temps de l’apartheid, ceux d’Algérie lors de la guerre d’indépendance et plus récemment ceux de Palestine.

La FSGT célèbrera ses 86 ans en 2020.

* Ouvrage  » Saint Gratien au fil du temps », page 216