Point essentiel du Conseil municipal de décembre 2019 : le vote du budget 2020.
Voici pourquoi nous avons voté contre.
Il faut tout d’abord revenir sur la suppression de la taxe d’habitation qui aura des répercussions importantes sur les marges de manœuvre des collectivités locales. Cette réforme s’est faite sans concertation, alors que la plupart des associations d’élus considérait qu’il aurait mieux valu une réforme des valeurs locatives, ou au moins opter pour des dégrèvements au lieu de la suppression : cela aurait permis que l’État rembourse aux contribuables une TH toujours versée aux communes. Cela garantissait une compensation aux communes et surtout une autonomie fiscale avec le pouvoir de fixer les taux. Alors que nous aurons une compensation sur les taux et les bases de 2017. Autant d’économies que fait l’État sur le dos des communes. Une mesure qui bénéficie de plus surtout aux foyers les plus riches, les plus modestes étant déjà exonérés.
Quant au budget 2020 à Saint Gratien, c’est sans surprise. Les grandes dispositions avaient été annoncées par le rapport d’orientations budgétaires de novembre et sont dans la droite ligne des budgets précédents. Ce n’est pas un budget de transition, comme le dit la majorité, mais un budget contraint. Toujours la réduction des dépenses et la course aux augmentations de tarifs. Une porte avait été entrouverte en novembre avec la possibilité de ne pas les augmenter, mais elle s’est vite refermée sur les habituels +3%.
Sur les dépenses d’équipement, nous redisons aussi la même chose que les années précédentes. Nous n’avons jamais de débat sur la priorisation des travaux. Pourquoi la réfection de trois rues était-elle plus urgente que la rénovation de la salle Georges Brassens ou du centre culturel du Parc, pourtant toutes deux promises en 2014 ? Pourquoi tant consacrer à la voirie sur toutes ces dernières années ? Nous arrivons au terme de la mandature, on peut faire le compte sur la globalité du mandat 2014/2020. Depuis 2014, la voirie représente 47% des dépenses d’équipement. Des aménagements qui de plus ignorent les déplacements doux et font que nous avons une ville où les espaces sont entièrement dédiés à la circulation automobile ou au stationnement.
La voirie représente 47% des dépenses d’équipement (c’est-à-dire 13M€ sur 27 au total) contre seulement 14% aux écoles (3,8M€), 11% à la culture (3M€), 10% à jeunesse et sports (2,8M) et 1,2% à la santé…
En 2020, c’est la même chose : 1,2M€ de travaux de voirie contre 140K€ pour les travaux dans les écoles. De plus, 61% seulement des dépenses dites « d’investissement » sont de l’équipement, le reste étant consacré au remboursement de la dette.
Quant à l’ensemble des sommes consacrées aux équipements, force est de constater malgré vos affirmations, que St Gratien investit beaucoup moins que les villes de même importance. Rapporté au nombre d’habitants, les dépenses d’équipement par habitant sont de 149 € dans notre ville contre 324 € dans les villes de taille équivalente, soit – 54 %.
Enfin, la prétendue « bonne gestion » a ses limites puisqu’on constate que le ratio qui compare les dépenses de fonctionnement et le remboursement de la dette en capital aux recettes réelles de fonctionnement est supérieur à 100% : cela signifie que la charge de la dette n’est pas entièrement financée par les recettes courantes.
À suivre… sur le même sujet
https://www.lesechos.fr/amp/1160195
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