Si François de Rugy n’a été que peu défendu par la majorité, il a reçu le soutien inattendu de la sénatrice « Les Républicains » Jacqueline Eustache-Brinio.
Celle-ci s’est exprimée en ces termes : « Ça peut nous arriver à tous ce genre d’histoire parce que visiblement nous sommes à la merci d’une photo, d’une vengeance, relayées par des journaux qui sont pour moi à la limite du KGB et de la Stasi. Quand on fait des repas à l’Élysée, on mange pas chez McDo, on mange pas des fish and chips. Voilà. »
Nous apprécions beaucoup les déclarations de J. Eustache-Brinio, toujours empreintes de finesse et d’un grand sens politique. Voici ce que cette dernière sortie nous inspire.
« Ça peut nous arriver à tous ce genre d’histoire parce que visiblement nous sommes à la merci d’une photo ». Étrange formulation qui peut laisser penser que la sénatrice elle-même pourrait être victime d’une révélation désastreuse. Espérons tout de même qu’on ne se gave pas de homard sur fonds publics à Saint Gratien après le Conseil municipal, ni de caviar au palais du Luxembourg avant d’aller siéger. Et non, tous les élus ne sont pas susceptibles de devenir la proie du grand méchant Mediapart, car l’immense majorité d’entre eux n’ont pas ces comportements et agissent pour l’intérêt général, sans même d’indemnités pour la plupart d’entre eux. Ce que l’on peut reprocher à F. de Rugy, c’est justement d’avoir encore contribué à discréditer ces femmes et hommes politiques, qui ne pensent pas que manger du homard arrosé de grands crus, aux frais de la princesse, est la condition sine qua non pour rester en contact avec la vraie vie. Ou de n’avoir pas compris qu’en ces temps où le gouvernement nous appelle à resserrer d’un cran la ceinture, il est quelque peu indécent de voir nos gouvernants si éloignés de la réalité quotidienne des Français. Nous comprenons que les Français qui vivent la baisse des APL, l’augmentation de la CSG pour les retraités et voient les premiers responsables de l’État se noyer dans le luxe, trouvent cela insupportable ! Quel dommage que madame Eustache ne l’ait pas saisi.
Une faute morale du ministre donc. Mais la sénatrice oublie aussi un peu vite que F. de Rugy n’a pas démissionné seulement pour avoir trop apprécié la bonne chère, mais aussi pour des faits plus graves, susceptibles d’être poursuivis en justice, notamment en ce qui concerne ses frais de député au temps où il siégeait à l’Assemblée.
Pour notre part, au-delà de ces révélations qui ternissent l’image du ministre, nous n’oublions pas que ce dernier laissera un bilan très modeste en matière d’écologie. Le gouvernement a par exemple récemment été interpellé par les députés communistes, sur l’incapacité actuelle de la France à tenir ses propres engagements climatiques, au moment où de nouveaux accords de libre-échange ne feront qu’aggraver encore l’empreinte carbone de notre pays.
Madame Eustache n’a pas jugé utile de se prononcer sur ce sujet, étant elle-même fort éloignée des préoccupations environnementales, ne les ayant absolument pas prises en compte dans sa politique municipale à Saint Gratien.
Quant à comparer Mediapart avec les anciens services secrets russes ou à la police politique de l’ex-RDA, outre que cela révèle une méconnaissance profonde de ce qu’ont pu être le KGB et la Stasi, cela nous stupéfait également car c’est extrêmement révélateur de la pensée de la sénatrice sur les médias : de très dangereux organes, utilisant des moyens extrêmes de surveillance des personnes. Doit-on considérer que Mediapart a « éliminé » le ministre de Rugy, au moyen de pratiques ignobles ? Et que le discrédit dont souffre la classe politique est entièrement due à ces médias œuvrant comme des tortionnaires vis-à-vis des élus ? Nous considérons au contraire que l’action d’une presse indépendante et investigatrice est essentielle dans une démocratie. Quelqu’un a comparé Mediapart au thermomètre, qui mesurerait la fièvre symptomatique d’une maladie rongeant nos institutions. Faut-il réduire la liberté de la presse, alors que certains élus ont des pratiques inadmissibles, bien caractéristiques de « l’ancien monde » au rebours du « nouveau » tant vanté par le président Macron ? C’est ce que sous-entend la sénatrice, en assimilant les médias à des bourreaux.
Enfin, il n’aura échappé à personne que le propos de la sénatrice sur « Mac Do ou les fish and chips » est bien méprisant envers tous les Français qui n’ont certes pas les moyens de banqueter. Leur rappeler qu’à l’Élysée (à l’hôtel de Lassay, en réalité) les dirigeants se doivent d’avoir un autre train de vie et que les manants que nous sommes sont ignorants des coutumes des grands qui nous gouvernent, est assez significatif de l’estime qu’elle porte aux citoyens.
Nul besoin d’une photo pour le révéler : madame Eustache, avec ou sans homard, est déjà très éloignée de la réalité quotidienne de ses administrés. L’effet des dorures du palais du Luxembourg, sans doute.
https://www.politis.fr/articles/2019/07/la-puissance-du-homard-40696/
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Pas de doute, la presidente de la commission est complètement rassurante sur le dossier Retraites :
https://actu.orange.fr/france/reforme-des-retraites-la-deputee-lrem-qui-preside-le-groupe-de-travail-perd-ses-moyens-en-pleine-interview-magic-CNT000001hrGV3.html
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Le Parisien/Antoine Guitteny
Bezons : candidat à sa succession, le maire veut une campagne participative
Dominique Lesparre (PCF) a officiellement lancé sa candidature pour les municipales de l’an prochain. Une entrée en campagne précoce et assumée pour « rassembler et faire participer les habitants », estime l’élu.
Bezons. Dominique Lesparre, maire (PCF), souhaite établir une liste de rassemblement et avancera des éléments de programme en septembre.
Il se lance tôt et espère ainsi rassembler au maximum. Dominique Lesparre, maire communiste de Bezons, a déjà officialisé sa candidature pour les prochaines élections municipales, en mars 2020. « Si j’ai fait ce choix, c’est parce que je souhaite que cette campagne soit largement partagée par les Bezonnais », indique l’élu PCF. Et de confirmer son intention de mener « une liste de très large rassemblement ».
Pour l’heure, cette liste n’est pas faite mais « elle devra ressembler à Bezons ». Sous quelle bannière politique ? Le maire communiste ne cache pas son rouge de cœur mais ne veut pas d’une « collection d’étiquettes et de logos politiques. Notre parti, c’est Bezons ! » insiste-t-il.
Un programme attendu pour le mois de septembre
Une seule chose est certaine, son adjointe socialiste, Nessrine Menhaouara n’en sera pas. Ses récentes critiques sur le bétonnage supposé excessif de la ville ou encore sur la surpopulation dans les écoles ont fini d’achever une relation déjà bien détériorée.
Quel programme le maire va-t-il défendre ? Réponse attendue en septembre. Mais Dominique Lesparre le souligne : la large consultation « Imaginons Bezons demain » , menée ces derniers mois va grandement y contribuer. Ce que dénonçaient déjà les opposants au maire, qui voyait dans cette consultation l’occasion de se faire un programme à peu de frais.
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