Ainsi leur histoire serait racontée

« Elles iraient dans les musées et [qu’] ainsi leur histoire [des militants communistes] serait racontée »

C’est avec peine et avec un grand regret que nous apprenons cette après-midi le décès de Jacques Villeglé.

Regret et surprise également, comme nous fûmes surpris cet hiver au détour de l’exposition « Libres comme l’art » organisée par le PCF fin 2021/début 2022, lorsque nous sommes tombé.e.s au sous-sol du siège du PCF nez à nez avec les « déchirements » de Jacques Villeglé.

Un nom, qui en tant que Gratiennois-e-s, ne nous était pas du tout inconnu !

Au point que dans la perspective de l’inauguration vendredi 10 juin, du Plan de la Ville réalisé par Jacques Villeglé, nous avons tiré sur papier les deux photos ci-dessous, afin de les faire dédicacer par l’auteur des montages. Hélas, ce sera donc impossible. 

Avenue Jean Jaurès, 16 mars 1986, affiche lacérée marouflée sur toile, collection de l’artiste

Rue du Cloître Saint-Merri, 25 mai 1974, affiche lacérée marouflée sur toile, collection de l’artiste

Toutes nos condoléances à sa famille et longue vie à l’œuvre de Jacques Villeglé, dont le plan de ville qui sera dévoilé vendredi 10 juin à 19h, derrière la mairie.

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« 122 rue du temple, les présidentielles » est autant le témoignage de la victoire de la gauche en 1981 que la contestation violente qu’a pu soulever la campagne électorale de François Mitterrand.

Réduisant son geste à celui de la présentation du « déchirement », Villeglé donne à voir, tel un miroir tendu à la société, ses débats et ses crises d’opinion. Présentée dans le cadre institutionnel du musée ou de la galerie, l’affiche sera de surcroît soumise à la rencontre avec un spectateur qui peut voir ses idées violemment remises en question par la lacération. Ce n’est d’ailleurs pas sans une certaine ironie que Villeglé raconte ses démêlés avec le PCF : « J’ai eu beaucoup de discussions avec les militants communistes qui me reprochaient d’arracher leurs affiches : je leur répondais qu’elles iraient dans les musées et qu’ainsi leur histoire serait racontée ».

Isabelle Volat et Stéphane Bauer, conseillers municipaux du groupe « St Gratien Solidaire Écologique et Citoyen », adhérents du PCF

11 réflexions sur “Ainsi leur histoire serait racontée

  1. Le 22 à Asnières....

    Après les compteur Linky, la Borne bleue :

    Elisabeth Borne a été interrogée par plusieurs auditeurs au micro de France Bleue à la mi-journée, parmi lesquels Dolorès, une femme qui se déplace en fauteuil roulant depuis un grave accident. Celle-ci a alerté la première ministre sur les conditions de versement de l’allocation adulte handicapé (AAH) – qui tient aujourd’hui compte des revenus du conjoint.

    La nouvelle hôte de Matignon a commencé par dire à l’auditrice que celle-ci avait droit à « des aides pour [sa] vie courante, pour [qu’elle] continu[e] à [se] déplacer, notamment, qui ne sont pas sous condition de ressources », avant d’estimer que Dolorès avait la possibilité « de peut-être reprendre une activité professionnelle », en lien avec « des structures dont c’est la responsabilité ».

    L’auditrice, émue aux larmes, lui a alors répondu : « J’adore quand madame la première ministre me dit de reprendre une activité professionnelle… Vous savez, reprendre le travail quand on est en fauteuil… »

    La première ministre a alors expliqué que le gouvernement allait se pencher sur la « déconjugalisation » de l’AAH. Lors du premier quinquennat, la majorité présidentielle s’était opposée à la déconjugalisation de l’AAH, avant qu’Emmanuel Macron affirme, pendant l’entre-deux-tours de la présidentielle, vouloir « bouger sur ce point ».

    « Technocrate brutale, E. Borne humilie par erreur ou par goût ? », a écrit Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. « 1 million d’allocataires chômage savent qu’elle leur a fait les poches. Ici, elle humilie une femme en fauteuil », a encore écrit l’artisan de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et ex-candidat de La France insoumise à la présidentielle.

    Fabien Roussel, l’ancien candidat du Parti communiste français (PCF) à la présidentielle, a lui aussi critiqué la première ministre sur le même réseau social. « Glacial. Dolorès, en fauteuil roulant, souhaite la déconjugalisation de l’AAH pour retrouver son indépendance. Elisabeth Borne, insensible, lui répond qu’elle n’a qu’à retrouver du travail… », s’est indigné M. Roussel. « Votez les 12 et 19 juin pour la déconjugalisation de l’AAH ! », conclut le communiste.

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  2. Monsieur le Maire

    envoyé : 7 juin 2022
    de : BACHARD Julien
    objet : décès de Jacques Villeglé

    Chers collègues,

    Je viens d’apprendre la très triste nouvelle du décès de Jacques Villeglé.

    Cet artiste mondialement renommé était un véritable ami de Saint Gratien.

    Comme vous le savez, il avait notamment réalisé l’œuvre « Liberté Egalité Fraternité » sur le fronton de l’hôtel de ville et celle que nous devons inaugurer vendredi prochain.

    Afin de lui rendre hommage, celle-ci sera bien dévoilée comme prévu vendredi soir à 19h.

    Néanmoins, au vu des circonstances, le cocktail sera évidemment annulé.

    Comptant sur votre présence pour rendre hommage à cet homme généreux, inoubliable et fidèle à notre ville.

    Bien à vous.

    Julien BACHARD
    Maire

    Mairie de Saint Gratien

    1 Place Gambetta – CS 30021

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  3. mon père

    J e me souviens en 2005 de l’expo :
    « Villeglé lacérations et Graphismes socio-politiques », centre culturel Saint Gratien.
    C’est mon père qui m’y avait emmené.
    J’avais 9 ans.
    Je m’en souviens encore. Nous n’avions pas toujours l’occasion de voir du street art dans un lieu fermé.
    15 ans après, c’est Ernest Ernest Pignon qui exposait à StGratien dans la salle Villeglé. Cette fois c’est moi qui ait demandé la dédicace du catalogue de l’expo.
    Pas mon père.

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  4. Sous la soucoupe blanche dessinée par l’architecte brésilien Oscar ­Niemeyer, place du ­Colonel-Fabien, dans le 19e arrondissement, prospère une exposition étonnante.

    Un ensemble de toiles et de dessins balayant de manière circulaire un siècle mouvementé, le XXe rugissant. Tout le premier niveau souterrain du siège du Parti communiste français accueille ainsi plus de 120 œuvres. L’événement a été pensé pour célébrer le centenaire de la fondation du PCF en 1920 mais a été repoussé en raison de l’épidémie de Covid-19 . Il n’y est pas du tout question de l’histoire du parti, ni de celle du compagnonnage houleux d’artistes un temps encartés, tels les peintres Pablo Picasso et ­Fernand Léger.

    Les deux commissaires, Yolande Rasle et Renaud Faroux, sont partis de la collection de la fédération de Paris, issue de dons et comprenant des tableaux et surtout de nombreuses créations graphiques – des lithographies, des caricatures, par exemple de Charb. « Nous avons fait une sélection dans les réserves [une quarantaine de pièces], décrit Renaud Faroux, et, partant de cette base, nous avons élargi, nourri le propos, en empruntant à des musées et à des collections privées des œuvres d’artistes engagés dont le PCF avait, par exemple, seulement un dessin. »

    Les deux curateurs mettent ainsi en lumière des peintres parfois un peu oubliés, comme l’anarchiste Christian Zeimert (1934-2020) ou Gérard Schlosser, 90 ans, qui rend un hommage langoureux à Fernand Léger et à son tableau Les Loisirs.

    Une « Joconde » à moustaches au siège du PCF :

    Les deux chefs-d’œuvre appartenant au PCF, la grande tapisserie représentant l’illustration joyeuse par Léger du poème d’Éluard Liberté et l’une des six versions – celle-ci datant de 1930 – de la célèbre Joconde dotée de moustaches par Marcel Duchamp, œuvres baptisées L.H.O.O.Q., sont bien évidemment mises en avant. La première se déploie sur 5 mètres de large lorsque le visiteur pénètre dans le sous-sol du lieu ; la seconde, facétieuse et anticipatrice des questions de genre, ouvre une série consacrée aux pionniers de l’art moderne, dont Picasso et Giacometti.

    Le parcours, dans un espace très ouvert, se fait d’un mouvement artistique à l’autre : le réalisme social, les abstractions, et surtout les nouvelles figurations des années 1960 à 1980, en force avec Erró, Henri Cueco, Jacques Villeglé, Ernest Pignon-Ernest… On retrouve dans tous ces styles la vie ouvrière ; la dénonciation de la guerre, des massacres et de la torture ; des portraits de personnages historiques, mais pas révérencieux, tel un Che Guevara par Rancillac, qui en donne une version ambiguë. Et même Lénine et Staline peints en 1948 par Auguste Herbin comme on ne les a jamais perçus, de manière abstraite, en triangles et ronds colorés!

    « Libres comme l’art », à l’Espace Niemeyer jusqu’au 29 janvier, 2, place du Colonel-Fabien (19e). Du mercredi au samedi de 14 heures à 18 heures. Visite commentée gratuite par les commissaires, chaudement recommandée, les mercredis et samedis à 15 heures.

    https://www.lejdd.fr/Culture/collection-du-pcf-oeuvres-sur-torchons-tableaux-numeriques-voici-3-expositions-gratuites-a-decouvrir-a-paris-4086654

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