Débats houleux au Conseil (2)

CM 2019-6Le Conseil débat ensuite de l’augmentation des tarifs périscolaires.

La ville avait procédé à une simulation selon des augmentations de +1, 2 ou 3%. L’option +0% n’est pas envisagée. Finalement, seule l’option +2% est présentée au Conseil. Pourquoi ? L’adjointe présentant le dossier botte en touche avec une boutade. Les parents riront certainement beaucoup moins à la réception des factures en septembre 2019. Jugez plutôt…

Question : qu’est-ce qui justifie cette augmentation de +2%, sur des tarifs déjà très élevés ? Voir la comparaison avec des villes voisines ci-dessous.

L’inflation ? Selon une première estimation publiée vendredi par l’Insee, le rythme de l’inflation sur un an a ralenti en mars en France. L’indice des prix à la consommation s’est établi à 1,1%, son plus bas niveau depuis octobre 2017.conseil avril 2019-1.jpg

Alors le prix des fluides ? Non plus car nous avons appris lors du débat d’orientations budgétaires en novembre 2018 qu’à Saint Gratien « en 2019, il est prévu que les dépenses de fonctionnement diminuent de 706 804 €, dont : « le poste énergie [sera] réduit de 186 150 € » ou encore « Le nouveau marché de chauffage signé en juillet 2018 devrait permettre une réduction de ce poste » et « tout comme les dépenses d’eau minorées de 23 000 € au regard des années antérieures ».

Alors les dépenses de personnel ? Non plus ! Car les frais de personnel sont stables, hormis le GVT (glissement vieillesse-technicité)… « Pour la première fois, ce chapitre a connu une diminution de 0,4%, et ce malgré l’impact du GVT » avons-nous entendu lors du débat d’orientations budgétaires de novembre 2018, et pour 2019 : « elles ne devraient évoluer en 2019 que de 0,45% ».

Le prix du repas lui-même ? Le contrat passé avec la Sodexo ne prévoit pas d’augmentation automatique des tarifs.

conseil avril 2019-3.jpgLe mystère reste donc entier : nous ne savons pas ce qui justifie une augmentation de +2% des tarifs des prestations périscolaires.

De plus, une autre question se pose. Depuis 2008, la vile augmente régulièrement les tarifs de +2, voire +3% chaque année. La ville reconnaît une hausse de +11% sur ces années mais nous estimons que cela est plutôt +16%. Problème : les sommes encaissées par la ville sont loin de progresser dans les mêmes proportions. Entre 2008 et 2017, les produits des services n’ont augmenté de 1,1% ! Il y a donc « évaporation » de plus de 9/10è des augmentations ! Sur 10 ans, on a un effet volume négatif. Malgré les prix en hausse, le montant encaissé en 2017 est le même que celui encaissé en 2008. Seule explication : une moindre fréquentation de certains services en raison de la hausse des tarifs. D’où notre idée de dire stop, on arrête la hausse des tarifs : c’est bon pour les Gratiennois et c’est bon pour les recettes de la ville car celle-ci pâtit de l’effet contre-productif des augmentations des prix. Cela ne permet pas d’engranger davantage de recettes. Cela ne marche pas. Est-ce que cette année on peut ne pas augmenter les prix des tarifs et voir l’année prochaine les conséquences ?

À force d’augmenter de +2% voire +3% les prix des tarifs, on arrive à des prix pratiqués ici beaucoup plus hauts que dans le secteur géographique, comme le montre une étude réalisée par une fédération de parents d’élèves. Sans surprise, Saint Gratien applique un tarif minimal bien supérieur à la moyenne, et un prix maximal très au-dessus de la moyenne.

tarifs cantine 1

tarifs cantine 2

La majorité n’est donc pas capable de justifier budgétairement ces augmentations. C’est un « choix politique » se borne-t-elle à répéter. « Il reste un million à la charge de la collectivité ! » s’exclame l’adjointe. « Pas de dérive « supplémentaire ! » abonde l’adjoint aux finances. « Si nous pouvions faire plus de 2%, nous le ferions ! »  Quant au maire, il s’effare : « vous ne posez pas une question, vous faites une démonstration !  » Certes.. « Vous n’avez rien à présenter, posez seulement votre question, vous n’êtes pas là pour faire un exposé ! » nous reproche-t-il. Ceci n’est pourtant pas interdit par le règlement intérieur…  Brouhaha dans l’assemblée qui tente ainsi de sortir le maire du guêpier…

D’autre part, il n’y aura cette année pas de revalorisation de la grille des quotients familiaux. L’intérêt pour les familles lié à ce système est donc progressivement grignoté.

Nous faisons aussi remarquer que la ville pourrait être plus généreuse envers ses agents, qui scolarisent leurs enfants à St Gratien sans y habiter.  Ils sont facturés au QF 8 alors que les enfants de la classe spécialisée le sont au QF correspondant à leurs ressources.

Enfin, la question débattue en commission scolaire sur les 25% de familles qui ne font pas calculer leur QF, n’est pas résolue.  Ces familles sont facturées au QF 10, ce qui porterait le nombre de familles au QF maximal à 28% des familles fréquentant la cantine…

Pour tenter d’y voir plus clair, nous demandons un bilan des activités périscolaires, dépenses et recettes.   

À suivre…

4 réflexions sur “Débats houleux au Conseil (2)

    1. Cecile

      Je me suis demandé si même au début des débats il y avait des personnes compétentes…. Questions pour un champion en salle des mariages c’est quand même bp plus dur qu’intervilles… hein Juju ?

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  1. Petits déjeuners et cantine à 1€, le gouvernement veut la charité, la FCPE exige l’égalité

    Cantine à 1 euro, mise en place des premiers petits déjeuners gratuits à l’école… Christelle Dubos, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé a révélé dimanche dans la presse un plan qu’elle estime s’attaquer aux racines des inégalités.

    Si offrir un petit déjeuner peut sembler une bonne chose ; son attribution ne peut être réservée qu’aux familles défavorisées. Ce qui se veut être une bonne action, peut se révéler stigmatisant dans la réalité de la vie d’un groupe d’enfants.

    Un petit-déjeuner à l’école faisant partie désormais de la politique gouvernementale, doit être en libre accès pour tous les enfants quelle que soit la situation financière des familles. Or, tous les experts s’accordent là-dessus, un enfant qui a déjà petit déjeuné, risque de développer une propension à l’obésité dont on connaît les risques pour la santé des jeunes et du futur adulte. (https://www.anses.fr/fr/content/les-collations-à-l’école).

    C’est pour cette raison, que seuls les acteurs de terrain, parents et enseignants seront à même d’évaluer l’opportunité pour chaque enfant de prendre ce premier repas à l’école.

    Or jusqu’à présent ces acteurs sont absents du dispositif. D’ailleurs, la FCPE déplore de ne pas avoir été associée ni à la réflexion en amont, ni à l’élaboration, ni à la mise en œuvre de ce plan. Comme d’habitude, elle découvre dans la presse une mesure qui n’associe pas au premier chef les experts du quotidien que sont les parents d’élèves et les professionnels de l’éducation.

    La cantine à 1 euro pour les enfants « pauvres », c’est déjà plus cher que les tarifs pratiqués dans certaines communes dotées d’un quotient familial : l’Etat joue « petits bras ».

    Les communes augmenteront-elles leurs tarifs pour être éligibles à cette nouvelle aide de l’Etat ?

    La FCPE propose au gouvernement que la restauration collective soit prise en charge complétement par l’Etat, comme en Finlande.

    Cela participe de la gratuité de l’école, c’est-à-dire à une prise en charge par la puissance publique pour que la scolarité de l’enfant se déroule dans de bonnes conditions.

    Manger autour de la table c’est plus que s’alimenter. C’est bien autour de la table que l’on transmet des valeurs de convivialité, partage, échange et mixité, et aussi que l’on mesure l’état du climat scolaire dans un établissement.

    La Présidence, Carla Dugault, Rodrigo Arenas

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