Soirée citoyenne aux Raguenets

Modeste retour sur la session du « grand débat national » qui s’est déroulée ce lundi 11 mars 2019 à Saint Gratien, au centre culturel Camille Claudel du quartier des Raguenets.

J’ai déjà relaté ici notre forte implication dans la tenue de cette soirée. Dès janvier, les trois élus de notre groupe municipal « Saint Gratien solidaire et citoyen » avaient fait connaître au maire leur volonté d’organiser une réunion dans le cadre du grand débat. Il nous a fallu attendre fin février pour enfin apprendre que la ville s’engageait dans cette démarche et avait fait la demande d’un animateur indépendant pour animer les échanges.

GDN 15Hélas ! C’est surtout le bouche à oreilles qui a fonctionné en ville pour faire connaître cette initiative car force est de constater que la communication municipale a été fort insuffisante : une affichette confidentielle sur quelques panneaux d’information en ville, deux lignes cachées derrière un modeste onglet sur le site de la ville, pas d’annonce sur la page Facebook de Saint Gratien. Est-ce là une réticence à s’engager dans le débat ? Hésitation à entrer dans un dispositif trop audacieux et trop éloigné des traditionnels jeux de questions/réponses des réunions de quartier ? La même frilosité, pour ne pas dire plus, qu’en Conseil municipal où les débats sont rapidement évacués ? Volonté affirmée de ne pas contribuer à un processus initié par la majorité présidentielle ? Le fait est que si les quatre élus minoritaires du Conseil étaient tous présents, un seul,  sur les 31 élus de la majorité, a participé au débat… Une telle absence massive ne peut être que délibérée. Pour ma part, je le regrette : les occasions d’échanger ne sont pas si fréquentes dans  notre ville, pour ne pas dire inexistantes. Et les participants à la réunion des Raguenets sont sortis plutôt satisfaits de leur soirée. Sans nous faire trop d’illusions sur les retombées nationales du grand débat, les possibilités de rencontres entre citoyens ne sont jamais à négliger. Notre participation visait à écouter, plus qu’à avancer nos propositions, car nous ne confondons pas grand débat et réunion du Front de Gauche. Cela ne nous a pas empêché d’intervenir, comme tout citoyen présent ce soir-là. GDN 2 

Rapide présentation du maire et de la députée en tout début de séance, qui ont ensuite quitté la salle sans vraiment rien apporter de plus, pour laisser la place à l’animateur. Merci à lui pour sa présence bienveillante et son organisation matérielle de remontées des opinions. Les participants, environ 70 personnes, se sont répartis en six tables, traitant chacune des quatre thèmes nationaux. Des Gratiennois de tous les quartiers, et de toutes opinions, qui ont d’emblée remarqué et regretté  le peu de présence de jeunes dans l’assemblée. Après une heure de débats et d’échanges, chaque table a procédé à une synthèse de ses discussions. La contrainte horaire, car deux heures cela est bien peu pour une réunion de ce type, a limité l’éventail des thèmes traités. Impossible d’aborder les quatre sujets « officiels » du Grand débat de façon approfondie.

Je ne veux pas faire ici une synthèse qui serait réductrice. Voici en vrac quelques-uns des sujets abordés : disparition des surfaces agricoles et forestières, avec l’évocation du projet néfaste d’Europacity (téléscopage avec l’actualité : le PLU de Gonesse est ce mardi retoqué, ce qui retarde peut-être définitivement ce « grand projet néfaste »…) ; les transports alternatifs ; les nuisances sonores, notamment celles de Roissy ; la pollution lumineuse des enseignes commerciales et de l’éclairage public ; les déchetteries et leurs trop grandes contraintes ; la nécessité de construire et de rénover thermiquement et phoniquement  les logements ; celle de l’équité face au fisc ;  la taxation des « GAFA » ; des services publics déshumanisés (là encore, ce mardi, le Défenseur des droits Jacques Toubon dresse, dans son rapport d’activité 2018, un tableau sombre des services publics français, de plus en plus réduits, éloignés des citoyens, complexes et difficiles d’accès….) ;  la ré-indexation des retraites sur les salaires ; la chasse à l’évasion fiscale ; la démocratie de proximité plutôt que des décisions prises très loin du terrain…. ; l’attachement à l’échelon communal, proche des citoyens ; la nécessité de dispositifs permettant la participation active des citoyens entre deux élections, conseil municipal de jeunes ou budgets participatifs ; un rôle pour le député suppléant, vrai relais du titulaire ; une vraie égalité hommes/femmes ; une loi sur l’euthanasie ; un débat sur le vote obligatoire… bref une grande richesse, pour cette « soirée citoyenne » inédite. GDN 14

Le souhait d’un grand nombre de participants à la sortie : que ce genre de réunions soit possible à Saint Gratien, en dehors des périodes électorales… Un nouveau projet à porter, pour les élus minoritaires que nous sommes ? Des élus de proposition, et pas seulement « d’opposition »…

14 réflexions sur “Soirée citoyenne aux Raguenets

  1. La Gazette du Val-d’Oise.
    Le Plan local d’urbanisme de Gonesse annulé par la justice, un revers pour EuropaCity
    Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) a prononcé, mardi 12 mars, l’annulation du Plan local d’urbanisme de Gonesse.
    Dix associations avaient saisi le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, fin 2017, pour faire annuler le Plu de Gonesse. (©EuropaCity-Alliages & Territoires)
    Dans sa décision du mardi 12 mars, le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise a suivi les recommandations du commissaire enquêteur, qui avait relevé : « Les impacts environnementaux, la suppression des terres agricoles fertiles, une menace sur le ruissellement et les inondations, sur la préservation de la biodiversité, la qualité de l’air et la lutte contre le réchauffement climatique… D’une manière générale, l’ensemble de ses impacts ne sont que peu ou pas appréhendés dans le projet de Plu », avait souligné l’enquêteur public.
    L’avis du tribunal
    Pour rejeter le Plan local d’urbanisme de Gonesse, les magistrats de la 6e chambre du tribunal administratif de Cergy-Pontoise se sont appuyés sur plusieurs remarques. Ils ont notamment relevé : « La révision du plan local d’urbanisme a, notamment, pour objet l’urbanisation de 248 hectares d’une terre agricole décrite comme particulièrement fertile, de sorte qu’elle bouleverse l’équilibre existant entre le développement urbain et l’utilisation économe des espaces naturels, la préservation des espaces affectés aux activités agricoles et forestières et la protection des sites, des milieux et paysages naturels ».
    « Si la commune met en avant les bénéfices économiques, les prévisions qu’elle invoque à ce titre, notamment en termes de créations d’emplois, sont remises en cause par l’analyse du commissaire enquêteur ».
    Mais aussi : « La construction de 500 logements nouveaux, entraînant une augmentation significative de la population exposée au bruit. »
    Le tribunal a surtout pointé : « un impact écologique très important, comme le soulignent ; l’autorité environnementale, le commissaire-enquêteur, la Chambre d’agriculture, ainsi que la commission départementale de la préservation des espaces naturels ».
    Enfin, « En ne présentant aucune alternative sérieuse à un projet de nature à affecter considérablement l’environnement, la commune a entaché l’élaboration du Plan local d’urbanisme d’une irrégularité ».
    Jean-Pierre Blazy, maire Ps de Gonesse, a été le premier à réagir à la décision de justice.
    « Nous contestons les moyens retenus par le Tribunal Administratif de Cergy et nous faisons appel de ce jugement », a-t-il déjà fait savoir.
    « Nous restons déterminés pour faire aboutir ce projet que les habitants du territoire attendent pour les transports, les emplois, l’attractivité économique et les activités culturelles et de loisirs », a-t-il affirmé.
    Du côté des opposants à l’urbanisation du Triangle de Gonesse, on se félicite de la décision de justice.
    Dix associations avaient saisi le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, fin 2017.
    « C’est cette saisine qui vient d’être tranchée par le juge administratif : l’ancien Plu, dans lequel les 299 ha sont classés agricoles, s’applique désormais », souligne le Collectif pour le Triangle de Gonesse (Cptg).
    En mars 2018, la même juridiction avait annulé l’arrêté préfectoral de création de la Zac du Triangle de Gonesse (L’État a depuis fait appel de l’annulation. La question doit être tranchée courant 2019 par la cour d’appel de Versailles). C’est à cet endroit que doit être construit le méga centre commercial et de loisirs EuropaCity.
    Porté par le groupe Auchan et le groupe chinois Wanda, EuropaCity prévoit de bétonner 80 ha d’excellences terres agricoles, et 299 ha en intégrant le centre d’affaires et la gare.
    Pour rendre ces parcelles constructibles, le conseil municipal de Gonesse avait adopté en septembre 2017 une révision de son Plu.
    « C’est donc la deuxième fois que la justice donne raison aux opposants au projet EuropaCity. D’autres recours doivent être jugés, notamment contre la délivrance par le préfet du permis de construire pour la gare de la ligne 17-Nord », complète le Cptg.
    Politique écologique
    Le maire de Gonesse tente désormais de convaincre les opposants : « Sur les 300 ha de la Zac, un tiers sera dédié aux espaces verts et agricoles. Les bâtiments prévus iront au-delà des normes haute qualité environnementale. L’agriculture représentera, à terme, encore plus du tiers du territoire communal. La procédure de Zone agricole protégée (Zap), permettant de préserver 400 ha d’agriculture (sur 700 que compte le triangle de Gonesse) sur la commune et Roissy-en-France, est lancée depuis plus de deux ans par la Ville et doit aboutir », promet-il.
    De leur côté, les membres du Cptg appellent à un nouveau rassemblement, aura lieu les 18 et 19 mai sur le Triangle de Gonesse. Plusieurs milliers de personnes y sont attendues.

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  2. C'est lui qui le dit

    L’animateur du débat a souligné le caractère atypique de la session organisée hier à Camille Claudel : un débat juste après les vacances scolaires qui a fait que bp de gens avaient déconnecté avec l’actualité, alors que jusqu’avant les vacances l’apetence pour le débat était très grand. Un horaire peu adapté aux gens qui travaillent et / ou ont des enfants à charge. Un format de 2h adapté pour traiter un ou 2 thèmes maximum. Pour traiter les 4 valait mieux démultiplier le nombre de séances.

    De façon générale, qqchose à organiser plus souvent yc en dehors des périodes électorales.

    Le cas de fosses ou le maire a lancé des la rentrée 2018 des ateliers sur le devenir de la ville en 2030 à été cité. Les thèmes du grand débat se sont naturellement insérés dans des sessions de debats qui se poursuivent depuis fin 2018.

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  3. Huit Français sur dix veulent que la démarche de grands débats se poursuive à l’avenir, selon un sondage
    45% des Français interrogés voudraient cependant que le processus soit plus léger à l’avenir, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et « Le Figaro ».
    Huit Français sur dix (79%) veulent que la démarche de grands débats nationaux se poursuive à l’avenir, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro publié jeudi 14 mars, à la veille de la fin des débats en régions et à quatre jours de la clôture des contributions en ligne.
    Un peu moins de la moitié des personnes interrogées (45%) voudrait cependant que le processus soit plus léger à l’avenir. Un tiers (34%) souhaite en revanche que les futures consultations se déroulent à l’identique.
    La démarche de grands débats nationaux est plébiscitée toutes tendances politiques confondues. Sept sympathisants LR sur dix (71%) et autant du côté du Rassemblement national en redemandent. Du côté des sondés se disant proches de LREM, 78% d’entre eux sont favorables à la poursuite de la démarche. A gauche, huit PS sur dix (82%) et même près de neuf Insoumis sur dix (87%) y ont pris goût et veulent poursuivre.
    Des doutes sur la finalité du grand débat
    Mais cette appétence au débat n’empêche pas le doute quant à la finalité du processus. Plus des deux tiers des Français (68%) estiment que tout cela ne débouchera pas sur des mesures utiles pour le pays. Sept sondés sur dix (71%) estiment même que le grand débat national n’a pas été mené de façon indépendante du pouvoir et autant qu’il n’a pas permis d’appréhender tous les sujets.
    Ce sont les personnes proches de La France insoumise qui sont les plus sceptiques. Un seul sondé insoumis sur dix (9%) trouve le débat utile. Cette part s’est effritée tout au long du débat. Un quart d’entre eux (25%) en espérait des mesures début janvier. La proportion est à peine meilleure du côté du RN. 12% d’entre eux reconnaissent une utilité au processus, contre 14% il y a deux mois. A noter que huit Marcheurs sur dix (81%) n’ont aucun doute sur l’utilité du débat, ils n’étaient que 61% à son lancement.
    À noter qu’à l’heure du bilan, 18% des Français disent avoir contribué d’une façon ou d’une autre à cette initiative ou envisagent de le faire avant sa clôture. Au moment du lancement au mois de janvier, un tiers des Français (32%) avait envie d’y contribuer.
    Le pouvoir d’achat en tête des préoccupations
    Enfin, selon cette enquête, parmi les mesures qui pourraient être décidées à partir des contributions proposées par les Français, la réindexation des retraites sur l’inflation, la baisse de la TVA sur certaines catégories de produits et l’augmentation du Smic sont les plus fréquemment citées par les sondés. Ces trois mesures sont citées par plus d’un tiers des Français. Parmi les autres propositions, le rétablissement de l’ISF est mis en avant par un quart des personnes interrogées (24%).
    Dans le détail, il est à souligner que l’augmentation du Smic a la faveur de 46% des Insoumis, que l’instauration d’un quota d’immigration par pays arrive en tête de 37% des proches du RN. Enfin, la lutte contre la fraude aux aides sociales est dans le trio de tête du côté de LREM et de LR.
    Cette enquête Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro a été réalisée par internet les 13 et 14 mars 2019, sur un échantillon de 1 004 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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  4. La Région Île-de-France veut tripler les déplacements à vélo
    VONews
    Partir au travail tous les jours en vélo, en Île-de-France, la route est encore longue. Alors que deux tiers des déplacements font moins de 3 km seulement, 2% des trajets quotidiens se font en vélo. La région Île-de-France a déjà investi plus de 64 M€ depuis 2016. L’objectif est de tripler le nombre de déplacements quotidiens effectués en bicyclette d’ici 2021.
    http://95.telif.tv/2019/03/14/la-region-ile-de-france-veut-tripler-les-deplacements-a-velo/
    Et chez nous ?

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  5. La Gazette des communes et le GDN : transparence et budget participatif…

    Les corps intermédiaires étaient invités à Bercy, mercredi 13 mars, pour la conférence nationale thématique « Fiscalité et dépenses publiques », organisée dans le cadre du Grand débat. Parmi les sujets évoqués par les groupes de travail, les finances locales, avec un plaidoyer en faveur de « l’autonomie financière et fiscale des collectivités ».
    (…)
    Sur le constat, les élus sont globalement unanimes pour regretter le « transfert de compétences de la part de l’Etat aux collectivités sans transfert de ressources équivalentes, la baisse des dotations et la réduction de l’autonomie financière des collectivités, les disparités dans la fiscalité locale (accentuée par l’absence de révision des bases depuis près d’un demi-siècle), la complexité de la DGF (qui manque de lisibilité et de traçabilité) », égraine Frédéric Cuillerier, représentant l’AMF, lors de la restitution des débats, en fin de journée. Ce à quoi s’ajoute la suppression de la taxe d’habitation, « LE problème aujourd’hui des collectivités locales » selon François Goulard, président du département du Morbihan, et qui suscite « beaucoup d’inquiétudes pour le maintien de la qualité des services publics existants » car « elle va ajouter à la perte d’autonomie fiscale et de gestion des collectivités », résume Frédéric Cuillerier.
    Des pistes consensuelles
    Un problème auquel « il n’y a pas de bonne solution, mais certaines pires que d’autres », poursuit François Goulard, évoquant la descente du foncier bâti des départements au bloc communal, piste qui tiendrait la corde pour la réforme de la fiscalité locale. Plutôt que de s’engager dans ce débat qui les divise, les associations d’élus ont plutôt misé sur des propos consensuels :
    • acte III de la décentralisation (car cela favorisera « l’échelle de proximité, [qui] est un gage d’efficacité des services publics et de l’action publique, et un gage de qualité pour nos concitoyens ») ;
    • renforcement de l’autonomie financière et fiscale des collectivités, via une reconnaissance constitutionnelle (avec une réserve des représentants du Medef, qui craignent une hausse de la fiscalité locale au détriment des entreprises) ;
    • une loi de finances spécifique pour les collectivités locales, qui définisse les flux financiers de l’Etat vers elles, dans un souci de transparence.
    • En contrepartie, les collectivités auraient pour obligation de « renforcer la transparence, la lisibilité et l’équité des projets et des budgets, au-delà de la seule sanction du suffrage universel », rapporte Frédéric Cuillerier. Il faudrait en outre « réfléchir au renforcement du lien entre l’usage et le financement (notion de redevance) du service public pour aller vers plus de sobriété, notamment en matière d’écologie ». Enfin, est également proposé, malgré quelques objections, de réserver, au sein des budgets des collectivités, des budgets participatifs.

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  6. services publics

    M. le président. La parole est à M. le président André Chassaigne.

    M. André Chassaigne. Monsieur le Premier ministre, depuis plus de trente ans, sur fond de désengagement de l’État, notre pays multiplie les privatisations, délégations, dérégulations et suppressions de services publics, conjuguées à des politiques de réductions budgétaires. Ces politiques dont on nous vante les bienfaits alimentent la colère légitime de nos concitoyens.

    Dans son rapport annuel publié ce mardi, le Défenseur des droits dresse un constat sans appel : la réduction des services publics, leur éloignement et leur accès de plus en plus complexe ont des effets dévastateurs sur la cohésion sociale.

    M. Sébastien Jumel. Eh oui !

    M. André Chassaigne. Il s’inquiète de la mauvaise implantation et des défaillances des services publics à l’échelle nationale et locale. Il pointe en particulier la dématérialisation de plus en plus de démarches qui constitue un obstacle majeur.

    Alors qu’une stratégie de reconquête est d’une urgence absolue, votre gouvernement accélère de manière vertigineuse cette politique de casse des services publics et d’abandon de nos concitoyens.

    Voici les seules réponses que vous leur avez jusqu’alors apportées, avec la complicité de la majorité : une réforme de la SNCF qui nous promet la fermeture prochaine d’une cinquantaine de lignes et d’une centaine de gares ; une réforme de la justice qui entrave l’accès au juge du quotidien ;…

    M. Erwan Balanant. Non, la réforme de la justice, c’est tout le contraire !

    M. André Chassaigne. …une réforme de la santé qui va étendre les déserts médicaux et entraîner des centaines de fermetures de services hospitaliers (M. Jean Lassalle applaudit) ; une réforme de l’État qui prévoit la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires quand le Défenseur des droits plaide pour de nouvelles créations de postes.

    Monsieur le Premier ministre, vous êtes allé jusqu’à faire de votre obsession de la baisse des dépenses publiques une priorité des orientations du grand débat. Sourd aux attentes de nos concitoyens, allez-vous aussi balayer d’un revers de main l’alerte du Défenseur des droits ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR, SOC et FI.)

    M. Sébastien Jumel. Bravo !

    M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

    M. Édouard Philippe, Premier ministre. Vous m’interrogez, monsieur le président Chassaigne, sur la répartition et sur l’accessibilité des services publics et vous le faites alors que le Défenseur des droits a rendu ce matin un rapport dans lequel il appelle l’attention de la nation sur les effets de la réduction et de l’éloignement progressif de ces services publics.

    Monsieur le président Chassaigne, vous l’avez souligné et je vous en remercie, le phénomène pointé par le Défenseur des droits est ancien – plus d’une trentaine d’années. Il a des causes variées, que vous dénoncez. Reconnaissez avec moi qu’il est difficile, délicat de régler ce problème d’un claquement de doigts, qu’il est difficile et délicat d’inverser des logiques profondes et de trouver des solutions non pas immédiates mais crédibles et durables.

    Je commencerai par saluer le travail du Défenseur des droits et de ses services.

    Mme Cécile Untermaier. Ah ! C’est bien !

    M. Édouard Philippe, Premier ministre. Il est intéressant et constitue un élément utile au débat public, qui confirme ce qu’ont affirmé un certain nombre de nos concitoyens soit sur les ronds-points, il y a quelques semaines voire quelques mois, soit, de façon plus générale, dans nos mairies, dans nos communes, partout en France : attention, avertissent-ils, l’accès aux services publics devient plus compliqué.

    Là où je diffère de votre point de vue, monsieur le président Chassaigne…

    M. André Chassaigne. Heureusement !

    M. Édouard Philippe, Premier ministre. Nous ne sommes pas toujours d’accord… Là, donc, où je ne vous rejoins pas, c’est dans votre critique de solutions que nous apportons. En effet, contrairement à ce que vous indiquez, la réforme de la justice défendue par la garde des sceaux n’a pas du tout pour objet et n’a pas du tout pour effet d’entraver l’accès du justiciable au juge mais bien, à l’inverse, de le faciliter. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM.) Il s’agit de faciliter cet accès à la fois physiquement et, le cas échéant, de façon immatérielle. J’insiste sur ce point car tous ceux qui prétendent que les transformations que nous sommes en train d’apporter au monde judiciaire auraient pour objet ou pour effet d’éloigner le justiciable du juge se trompent – à moins qu’ils ne veuillent tromper l’opinion.

    M. Maxime Minot. Arrêtez vos âneries !

    M. Fabien Di Filippo. C’est vous qui trompez l’opinion !

    M. Édouard Philippe, Premier ministre. Car ce n’est en rien ce qui va se passer et c’est même, monsieur le président Chassaigne, le contraire de ce qui va se passer. Vous avez en mémoire, comme moi, des transformations de la carte judiciaire qui, elles, avaient pour objet et ont eu pour effet d’éloigner le justiciable de la justice.

    De la même manière, en ce qui concerne les services publics liés à la santé,…

    M. Fabien Di Filippo. Arrêtez-le, monsieur le président, il est trop long !

    M. Édouard Philippe, Premier ministre. …nombre de nos concitoyens disent, dans les déserts médicaux, dans les endroits où ils ont du mal à accéder à la médecine libérale, que c’est un service public qui leur manque. C’est intéressant car, s’il s’agit de médecine libérale, c’est bien d’un service public que l’on parle. Notre objectif, là encore, par des réformes d’organisation des réseaux de médecins, par la suppression du numerus clausus – qui est une des mesures prévues par le projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé qui sera présenté ce soir en commission – est précisément d’apporter une réponse visant à améliorer la disponibilité des médecins. C’est donc l’inverse de ce qui est dénoncé par le Défenseur des droits que nous sommes en train de réaliser.

    Enfin, un mot, monsieur le président Chassaigne, sur le sujet de la dématérialisation. Le Défenseur des droits l’évoque et vous l’avez rappelé. La capacité à transformer les procédures physiques en procédures numériques constitue, nous le savons, pour nombre de nos concitoyens, une avancée pratique qui leur simplifie la vie. Mais, nous le savons aussi, et le Défenseur des droits y revient, ce n’est pas une avancée pour tous et nous devons entendre ceux qui nous disent que le monde numérique est peut-être le monde de demain mais que ce n’est pas leur monde aujourd’hui, soit parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’y intégrer, soit parce qu’ils ne le veulent pas. Ils sont nos concitoyens, ils ont le droit de l’affirmer et le droit de bénéficier comme les autres concitoyens des services publics.

    C’est pourquoi nous œuvrons d’abord à mieux équiper l’ensemble du territoire en fibre, en relais, de manière que chacun puisse accéder à la dématérialisation. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

    M. Maxime Minot. Ce n’est pas vous qui faites ça !

    M. Édouard Philippe, Premier ministre. Ce n’est pas rien et a exigé, sous l’empire du travail remarquable de Julien Denormandie, une discussion très difficile avec les opérateurs…

    Mme Marie-Christine Dalloz. Et après la discussion, on fait quoi ?

    M. Édouard Philippe, Premier ministre. …pour que nous puissions reprendre le mouvement d’équipement du territoire parfois lancé par les communes, mouvement que l’État entend accélérer. Nous sommes en train de le faire.

    De la même manière, nous allons consacrer des moyens considérables, à la fois par le biais du plan d’investissement dans les compétences et grâce à d’autres moyens budgétaires, à l’accompagnement de ceux qui souhaitent passer au numérique – encore une fois, ils ne sont pas tenus de le faire. Nous devons les accompagner, les former, les aider à faire en sorte que cette transition soit possible.

    Un dernier mot.

    M. Maxime Minot. « Dernier mot » ? Enfin ?

    M. Édouard Philippe, Premier ministre. Très souvent, on demande à nos concitoyens de s’adapter à la transition numérique dans leurs relations avec l’administration. Je crois que la bonne solution, même s’il est plus facile de la formuler que de la réaliser…

    M. Aurélien Pradié. C’est ennuyeux que vous soyez Premier ministre !

    M. Édouard Philippe, Premier ministre. …c’est d’imposer à l’administration de s’adapter à la révolution numérique pour se mettre à la disposition de nos concitoyens. Qu’est-ce que cela signifie ?

    M. Thibault Bazin. Arrêtez-le, monsieur le président, nous n’en pouvons plus !

    M. Édouard Philippe, Premier ministre. Cela signifie que, dans les maisons de service public, dans l’ensemble des structures qui apportent un service physique à nos concitoyens, nous devons faire en sorte, par la formation et par l’équipement, de répondre à toutes les questions et de traiter l’ensemble des procédures prévues par la loi au bénéfice de ceux qui en demandent l’application. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

    Voir à ce sujet :

    Rapport annuel d’activité du Défenseur des droits

    Pour en savoir plus : André Chassaigne – AC

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  7. Sebastien Jumel

    « C’est l’heure de vérité, mais après la présentation du bilan, je redoute le pire. j’ai l’impression que le gouvernement ne tire du grand débat que ce qui l’arrange », prédit Sébastien Jumel (PCF), en annonçant « une déception à la hauteur des attentes » créées.

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  8. 71 LR + 1789

    AFP, publié le lundi 15 avril 2019 à 14h09

    Péréquation, décentralisation, baisse de l’imposition: 71 députés LR font des propositions pour réduire les inégalités entre territoires urbains et périphériques, qui, selon eux, se sont accentuées depuis 2017, dans une tribune publiée lundi sur le site de L’Opinion.

    Initiée par Damien Abad, député de l’Ain, vice-président des Républicains, et signée par 70 de ses pairs (sur une centaine de députés), élus de toutes les régions de France, cette tribune est un plaidoyer pour « une France périphérique en proie au doute, qui a peur du déclassement ». Elle sera également publiée mardi dans le quotidien.

    « Une accélération des déséquilibres territoriaux a lieu depuis 2017 », de « nouvelles inégalités » sont apparues, « l’augmentation de la CSG et la désindexation des retraites ont conduit à une précarisation encore plus importantes de nos territoires ». « Après les agriculteurs, les ouvriers et les employés, la baisse programmée du niveau de vie des retraités met encore plus en difficulté la classe moyenne de nos circonscriptions », assurent-ils.

    A quelques heures des annonces programmées du président Emmanuel Macron, ils font trois propositions: « Péréquation entre territoires métropolitains et périphériques », au nom de la « solidarité territoriale », « décentralisation », avec notamment une « déconcentration de l’enseignement supérieur à la manière des campus régionaux de Sciences-Po », « baisse de l’imposition » pour « augmenter le pouvoir d’achat local ».

    « Ces trois propositions visent à renforcer les échanges entre nos territoires. Elles ne pourront être mises en œuvre que par une lutte acharnée contre le gaspillage public », estiment-ils.

    « Dans une certaine mesure, 2019 n’est pas loin de 1789 », affirment-ils. « Dans les cahiers de doléances d’hier, les habitants de la France des Territoires demandaient déjà au Roi de +se faire rendre compte de l’emploi des deniers afin de diminuer les dépenses qui forment un poids pesant sur les habitants de la campagne+. Plus de deux siècles plus tard, pour renforcer la solidarité territoriale, nous formulons la même demande au président de la République », ajoutent-ils.

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  9. référendum d'initiative partagée simplifié

    AFP, publié le mardi 16 avril 2019 à 15h27

    Emmanuel Macron souhaite des référendums d’initiative citoyenne (RIC), réclamés par les « gilets jaunes » mais limités à des sujets locaux, un référendum d’initiative partagée simplifié et une convention citoyenne tirée au sort, selon le projet d’allocution qu’il devait prononcer lundi.

    Le chef de l’Etat devait par ailleurs annoncer un changement de « la formation, la sélection, les carrières en supprimant l’ENA (Ecole nationale d’administration, NDLR ) et plusieurs autres structures », selon ce texte dont l’AFP a obtenu copie.

    « L’Elysée ne confirme ni ne commente les fuites dans la presse au sujet de la sortie du grand débat national », a réagi la présidence, après la diffusion du texte par plusieurs médias.

    Jugeant « qu’il y a de nouveaux équilibres à trouver », il estime en outre dans ce texte que le parlement d’un côté, « le peuple des citoyens » de l’autre, doivent chacun « trouver la plénitude de (leurs) droits et être respecté(s) ».

    « Vous voulez, je l’ai entendu, être mieux représentés », devait-il dire, en assurant « partager cette conviction ». Tout en estimant que « nous devons, pour nos élections, en particulier au Parlement, avoir moins d’élus et un scrutin plus juste et significativement plus proportionnel ».

    Le chef de l’Etat est « favorable à ce que les référendums d’initiative citoyenne puissent être organisés sur certains sujets d’intérêts locaux », et « à ce qu’on puisse rendre plus accessible, en en simplifiant les règles », le référendum d’initiative partagée (RIP), prévu par la Constitution mais extrêmement compliqué à mettre en oeuvre.

    Pour permettre aux Français de « participer plus fortement à la décision », « une convention de 300 citoyens tirés au sort » sera installée « dès le mois prochain », en mai, avec la tâche de « travailler à la transition écologique et aux réformes concrètes à prendre », devait-il annoncer.

    Dans le même temps, souhaitant ne « pas affaiblir la démocratie représentative », il souhaite que nous consolidions la place et le rôle du Parlement, en particulier en matière de contrôle de l’action publique et de lisibilité de son action ».

    « Cette réforme constitutionnelle recentrée sur la participation des citoyens et notre organisation territoriale sera soumise par le gouvernement au Parlement à l’été. J’attends des assemblées qu’elles puissent trouver un aboutissement cette année », dit-il dans ce texte.

    Il plaide en outre pour que les maires « puissent mieux décider et agir et qu’ils aient enfin un statut digne de ce nom ».

    Avec ces mesures, le chef de l’Etat entend « donner plus de force à notre démocratie, au lien civique qui assure à chacun sa place et sa voix », selon ce texte.

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  10. Panne d'ascenseur

    La pauvreté continue de préoccuper en France

    La Tribune – 3,6 millions de personnes cumulent pauvreté monétaire et privation matérielle – 17/04/2019

    Selon une étude récente de l’Insee, une personne sur cinq est touchée par au moins une forme de pauvreté, et les chômeurs sont quatre fois plus concernés par le phénomène que les personnes possédant un emploi. 5,5% de la population française cumulent par ailleurs pauvreté monétaire et privation matérielle et sociale.

    Des études de l’OCDE datant de 2018 soulignaient par ailleurs une panne de l’ascenseur social, constatant qu’il fallait six générations pour que les descendants de familles modestes atteignent le revenu moyen.

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  11. HélENA

    La tête de liste PS-Place publique pour les Européennes, Raphaël Glucksmann, a estimé jeudi que « se servir de l’ENA comme bouc émissaire, ça ne suffit pas » alors que la suppression de la prestigieuse école est envisagée par Emmanuel Macron.

    « Il y a un problème sur une technostructure qui décide en fait des politiques qui sont menées et évidemment il y a un problème d’entre-soi des élites françaises dont l’ENA est le symbole », a d’abord reconnu l’essayiste sur Public Sénat.

    Mais selon lui, « le problème ce n’est pas l’ENA, le problème, ce n’est pas qu’on ait des bons technocrates, le problème, c’est qu’il n’y ait pas de politiques pour les diriger ».

    « On a eu quand même une succession de leaders politiques plutôt mauvais et assez cacophoniques en France et si on a un Etat qui tient, c’est quand même qu’on a des techniciens des services publics et de l’État qui sont très bons, donc il faut faire attention », a-t-il averti.

    « Peut-être qu’on peut réformer l’ENA, on peut la remplacer par quelque chose d’autre qui aurait la même fonction, c’est-à-dire de former une élite de service public mais le vrai problème, il n’est pas à l’ENA », a ajouté le cofondateur de Place publique.

    « En soi, se servir de l’ENA comme bouc émissaire ça ne suffit pas, si on veut faire une France moins technocratique, moins pyramidale, moins verticale, où les préfets ont moins de pouvoir et où les maires en ont plus, ça s’appelle la décentralisation », a estimé l’essayiste, en reprochant à Emmanuel Macron d’avoir renoncé à son « pacte girondin » pour se révéler un « jacobin fan des rois les plus centralisateurs ».

    Le chef de l’Etat est favorable à un changement de « la formation, la sélection, les carrières » de l’élite « en supprimant l’ENA et plusieurs autres structures », selon le projet de l’allocution qu’il devait prononcer en réponse au grand débat et à la crise des « gilets jaunes » mais qui a finalement été annulée, et dont l’AFP a obtenu copie mardi.

    AFP, publié le jeudi 18 avril 2019 à 12h25

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